L’Essentiel : L’abus d’Internet au travail peut entraîner des mesures disciplinaires de la part de l’employeur. En cas d’utilisation excessive de sites non professionnels, celui-ci a le droit de restreindre l’accès à Internet, justifiant ainsi son pouvoir disciplinaire. Par exemple, un salarié a été surpris à se connecter à des sites de vente en ligne à de nombreuses reprises, malgré une charte d’utilisation signée, précisant que l’usage d’Internet devait être exclusivement professionnel. La charte, bien que non déclarée à la CNIL, est considérée comme opposable, car l’adresse IP utilisée ne constitue pas une donnée personnelle au sens de la loi.
|
Q/R juridiques soulevées :
Quels sont les droits de l’employeur en cas d’abus d’internet par un salarié ?L’employeur a le droit d’intervenir lorsque l’usage d’internet par un salarié devient abusif et perturbe le bon fonctionnement de l’entreprise. Il peut, par exemple, décider de déplacer le salarié dans un bureau où l’ordinateur n’est pas connecté à Internet. Cette mesure est justifiée par le fait que le salarié peut accomplir ses tâches sans avoir besoin d’accéder à Internet. En agissant ainsi, l’employeur exerce son pouvoir disciplinaire de manière légitime pour maintenir l’ordre et la productivité au sein de l’entreprise. Comment l’abus d’internet a-t-il été établi dans le cas mentionné ?Dans l’exemple cité, l’abus a été prouvé grâce aux relevés de connexion fournis par l’employeur. Ces relevés ont montré que l’ordinateur professionnel du salarié avait été connecté à des sites non liés à son travail, tels que des sites de vente en ligne et de mariage. Il a été constaté que le salarié avait visité ces sites plusieurs centaines de fois, atteignant jusqu’à 390 connexions sur certains jours. Ces données ont permis à l’employeur de justifier son intervention et de démontrer que l’utilisation d’internet par le salarié était excessive et inappropriée. Quelles sont les règles concernant l’utilisation d’internet au travail ?L’employeur a mis en place une note de service précisant que l’usage d’internet est réservé à des fins professionnelles. De plus, le salarié avait signé une charte d’utilisation des outils informatiques, qui stipule que toute information circulant sur les systèmes de l’entreprise est considérée comme professionnelle. Cette charte autorise également l’employeur à examiner périodiquement les sites visités depuis les ordinateurs de l’entreprise. En cas de non-respect des directives, l’employeur se réserve le droit d’identifier l’ordinateur concerné et d’interroger le salarié utilisateur. Le salarié peut-il contester la charte d’utilisation d’internet ?Le salarié a tenté de contester la charte en affirmant qu’elle n’était pas opposable car non déclarée à la CNIL. Cependant, cette argumentation est jugée erronée, car l’adresse IP fournie par l’employeur pour l’activité professionnelle n’est pas considérée comme une donnée personnelle au sens des lois en vigueur. Ainsi, la charte reste valide et applicable, même sans déclaration à la CNIL. Cela souligne l’importance pour les salariés de respecter les règles établies par leur employeur concernant l’utilisation des outils informatiques. Que contient le listing établi par l’employeur concernant les visites de sites ?Le listing fourni par l’employeur se limite à énumérer les sites visités par le salarié, sans entrer dans le détail du contenu des échanges effectués sur ces sites. Cela signifie que l’employeur ne surveille pas les communications privées du salarié, mais se concentre uniquement sur les sites consultés. Cette approche vise à respecter la vie privée du salarié tout en s’assurant que l’utilisation d’internet reste conforme aux directives de l’entreprise. Ainsi, l’employeur peut justifier ses actions sans empiéter sur les droits individuels des employés. |
Laisser un commentaire