Publicité télévisée Lidl : Carrefour déboutée en appel – Questions / Réponses juridiques.

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Publicité télévisée Lidl : Carrefour déboutée en appel – Questions / Réponses juridiques.

La cour d’appel de Paris a débouté Carrefour dans son appel contre Lidl, concernant la diffusion de publicités télévisées. Lidl a respecté l’article 8 du décret de 1992 en précisant que les produits étaient disponibles dans une liste de magasins consultable en ligne. La cour a jugé que la publicité ne constituait pas une pratique commerciale trompeuse, car les produits étaient effectivement disponibles dans les magasins mentionnés. Ainsi, la diffusion des spots publicitaires litigieux n’a pas violé la réglementation, et Carrefour a été débouté de toutes ses demandes, condamné à payer des frais à Lidl.. Consulter la source documentaire.

Quel est l’objet principal du décret n°92-280 du 27 mars 1992 ?

Le décret n°92-280 du 27 mars 1992 a été pris pour l’application des articles 27 et 33 de la loi n°86-1067 du 30 septembre 1986. Il fixe les principes généraux qui définissent les obligations des éditeurs de services en matière de publicité, de parrainage et de télé-achat.

Ce décret vise à encadrer la publicité télévisuelle, notamment dans le secteur de la distribution, afin de protéger les consommateurs et d’assurer une concurrence loyale entre les différents acteurs du marché.

Il établit des règles strictes concernant la diffusion de publicités, en particulier celles qui concernent des opérations commerciales de promotion, afin d’éviter toute forme de tromperie ou de désinformation.

Quelles sont les implications de l’article 8 du décret de 1992 concernant la publicité ?

L’article 8 du décret n°92-280 prohibe la publicité télévisuelle dans le secteur de la distribution pour les opérations commerciales de promotion se déroulant principalement sur le territoire national. Cette interdiction vise à préserver l’attractivité des médias pour les annonceurs et à éviter que la publicité de la grande distribution ne monopolise les régies publicitaires des chaînes de télévision.

Cependant, cet article a été modifié par le décret n°03-960 du 7 octobre 2003, qui a précisé que la publicité est autorisée si elle respecte certaines conditions, notamment en ce qui concerne la disponibilité des produits.

Il est important de noter que la réglementation ne mentionne pas d’interdiction de restreindre la disponibilité des produits à certains magasins d’une enseigne, tant que cela est clairement indiqué aux consommateurs.

Comment la société Lidl a-t-elle justifié ses pratiques publicitaires ?

La société Lidl a justifié ses pratiques publicitaires en affirmant qu’elle avait modifié ses campagnes pour garantir la disponibilité des produits promus dans une liste limitative de magasins. Elle a précisé que ces magasins étaient consultables sur son site internet, ce qui permettait aux consommateurs de savoir où trouver les produits.

Lidl a également soutenu que les spots publicitaires mentionnaient explicitement que les produits étaient disponibles dans une liste de magasins, ce qui, selon elle, respectait les exigences de l’article 8 du décret.

De plus, Lidl a apporté des modifications à ses publicités en rendant audible la mention des « supermarchés concernés », augmentant ainsi le nombre de magasins listés pour atteindre un tiers de son réseau, afin de se conformer aux exigences réglementaires.

Quelles conclusions ont été tirées par la cour d’appel concernant les pratiques de Lidl ?

La cour d’appel a infirmé le jugement du tribunal de commerce d’Evry qui avait condamné Lidl pour concurrence déloyale et pratiques commerciales trompeuses. Elle a conclu que Lidl n’avait pas violé l’article 8 du décret de 1992 en diffusant ses publicités, car les produits étaient disponibles dans les magasins listés.

La cour a également noté que les spots publicitaires mentionnaient clairement la disponibilité des produits dans une liste de magasins, et il n’a pas été prouvé que ces produits faisaient défaut dans les magasins concernés.

Ainsi, la cour a débouté les sociétés Carrefour de l’intégralité de leurs demandes, considérant que Lidl avait respecté les obligations légales en matière de publicité.

Quelles sont les conséquences de cette décision pour les sociétés Carrefour et Lidl ?

Suite à la décision de la cour d’appel, les sociétés Carrefour et CSF ont été déboutées de toutes leurs demandes contre Lidl. Cela signifie qu’elles n’ont pas obtenu les dommages et intérêts qu’elles réclamaient, ni l’injonction de cesser la diffusion de publicités jugées illicites.

De plus, la cour a condamné les sociétés Carrefour et CSF à payer à Lidl une somme de 60 000 euros au titre des frais irrépétibles, ainsi qu’à supporter les dépens de première instance et d’appel.

Cette décision renforce la position de Lidl sur le marché et lui permet de continuer ses pratiques publicitaires sans restrictions supplémentaires, tant qu’elles respectent les conditions établies par la réglementation.


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