Insuffisance professionnelle du directeur créatif

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Insuffisance professionnelle du directeur créatif

L’Essentiel : Un directeur créatif peut être licencié pour insuffisance professionnelle s’il ne parvient pas à maintenir les marchés publicitaires qui lui sont confiés. Ce licenciement doit être fondé sur des éléments objectifs et vérifiables, et non sur une appréciation subjective de l’employeur. L’insuffisance doit être constatée sur une période suffisamment longue pour éviter qu’elle ne soit perçue comme passagère. De plus, la mise à pied conservatoire, souvent suivie d’un licenciement, ne doit pas causer de préjudice au salarié, sauf en cas de circonstances vexatoires. L’employeur doit agir de bonne foi tout au long de la procédure.

Un directeur créatif qui perd les marchés publicitaires qui lui sont confiés s’expose à un licenciement pour insuffisance professionnelle, ledit licenciement pouvant être assorti d’une  mise à pied disciplinaire ou conservatoire.

Contrôle du motif du licenciement

En application de l’article L 1232-6 du code du travail, la lettre de licenciement fixe les limites du litige « en ce qui concerne les motifs de licenciement » et lie les parties et le juge, qui ne peut rechercher d’autres faits pour justifier le licenciement. L’insuffisance professionnelle constitue un motif de licenciement dès lors qu’elle repose sur des éléments objectifs matériellement vérifiables au regard des responsabilités du salarié. L’incompétence alléguée doit reposer sur des éléments concrets et ne peut être fondée sur une appréciation purement subjective de l’employeur.

Conditions de l’insuffisance professionnelle

L’insuffisance professionnelle, qui ne suppose aucun comportement fautif du salarié, doit être constatée sur une période suffisamment longue pour ne pas apparaître comme passagère ou purement conjoncturelle, être directement imputable au salarié et non la conséquence d’une conjoncture économique difficile, ne doit pas être liée au propre comportement de l’employeur ou à son manquement à l’obligation d’adapter ses salariés à l’évolution des  emplois dans l’entreprise.

Si la charge de la preuve du caractère réel et sérieux du licenciement ne pèse spécialement sur aucune des parties, le juge formant sa conviction au vu des éléments fournis par les parties et au besoin après toute mesure d’instruction qu’il juge utile en application de l’article 1235-1 du code du travail. Il appartient néanmoins à l’employeur de fournir au juge des éléments lui permettant de constater la réalité et le sérieux du motif invoqué. La charge de la preuve est donc partagée, mais le doute doit profiter au salarié et il appartient au juge de restituer aux faits leur juste qualification à travers les quatre griefs

Préjudice de la mise à pied

La mise à pied conservatoire est celle immédiatement suivie d’un licenciement. La mise à pied conservatoire dont un salarié fait l’objet ne lui cause pas nécessairement un préjudice sauf circonstances vexatoires. Le salarié licencié dans des conditions vexatoires ou brutales peut prétendre à la réparation du préjudice subi, même en cas de licenciement personnel justifié par des causes réelles et sérieuses.  L’employeur reste tenu par une obligation de bonne foi à l’égard du salarié lors de la rupture du contrat de travail de ce dernier. En l’espèce, le directeur créatif n’établissait pas qu’il avait été licencié d’une manière portant atteinte à sa dignité ou de façon brutale ou vexatoire. La procédure de mise à pied conservatoire a été utilisée dans les conditions légales, après l’entretien préalable, dont le compte-rendu ne dénotait aucun manquement de l’employeur.

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Q/R juridiques soulevées :

Quel est le risque pour un directeur créatif qui perd des marchés publicitaires ?

Un directeur créatif qui perd les marchés publicitaires qui lui sont confiés s’expose à un licenciement pour insuffisance professionnelle. Ce type de licenciement peut être accompagné d’une mise à pied disciplinaire ou conservatoire.

La mise à pied peut être une mesure temporaire prise par l’employeur en attendant la décision finale concernant le licenciement. Cela signifie que le directeur créatif doit faire face à des conséquences professionnelles sérieuses, pouvant affecter sa réputation et sa carrière future.

Quelles sont les conditions pour qu’un licenciement pour insuffisance professionnelle soit justifié ?

L’insuffisance professionnelle doit être constatée sur une période suffisamment longue pour ne pas être considérée comme passagère. Elle doit être directement imputable au salarié et ne pas résulter d’une conjoncture économique difficile.

De plus, l’insuffisance ne doit pas être liée au comportement de l’employeur ou à son manquement à adapter ses salariés aux évolutions des emplois. Cela signifie que l’employeur doit prouver que la performance du salarié est réellement insuffisante et non influencée par des facteurs externes.

Comment se déroule le contrôle du motif de licenciement ?

Selon l’article L 1232-6 du code du travail, la lettre de licenciement fixe les limites du litige concernant les motifs de licenciement. Cela signifie que le juge ne peut pas rechercher d’autres faits pour justifier le licenciement.

L’insuffisance professionnelle doit reposer sur des éléments objectifs et vérifiables. L’employeur ne peut pas se baser sur une appréciation subjective pour justifier le licenciement, ce qui protège les droits du salarié.

Quelles sont les implications d’une mise à pied conservatoire ?

La mise à pied conservatoire est une mesure qui peut être prise immédiatement avant un licenciement. Elle ne cause pas nécessairement un préjudice au salarié, sauf si des circonstances vexatoires sont présentes.

Si un salarié est licencié dans des conditions vexatoires ou brutales, il peut prétendre à une réparation du préjudice subi. L’employeur a une obligation de bonne foi lors de la rupture du contrat de travail, ce qui signifie qu’il doit agir de manière équitable et respectueuse envers le salarié.

Quelles sont les obligations de l’employeur lors d’un licenciement ?

L’employeur doit fournir des éléments permettant de constater la réalité et le sérieux du motif invoqué pour le licenciement. La charge de la preuve est partagée, mais le doute doit profiter au salarié.

Cela implique que l’employeur doit être en mesure de justifier ses décisions par des preuves concrètes et objectives. En cas de litige, le juge examinera les éléments fournis par les deux parties pour déterminer la légitimité du licenciement.


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