Identité visuelle publicitaire

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Identité visuelle publicitaire

L’Essentiel : Dans cette affaire, l’absence d’originalité de l’identité visuelle créée par une agence de publicité a conduit les juges à rejeter toute accusation de contrefaçon. Selon l’article L 111-1 du code de la propriété intellectuelle, le droit d’auteur est acquis par la simple création d’une œuvre originale. Toutefois, il incombe à l’auteur de démontrer l’originalité de son œuvre. Une description technique, sans choix esthétique révélateur de la personnalité de l’auteur, ne suffit pas à établir cette originalité. Les créations en question, étant des commandes, manquent d’éléments distinctifs et se contentent de réutiliser des éléments non appropriables.

Dans cette affaire, en l’absence d’originalité de l’identité visuelle réalisée par une agence de publicité, les juges ont écarté toute contrefaçon.  En application de l’article L 111-1 du code de la propriété intellectuelle, l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous comportant des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial. Et, en application de l’article L 112-1 du même code, ce droit appartient à l’auteur de toute œuvre de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination.

Dans ce cadre, si la protection d’une œuvre de l’esprit est acquise à son auteur sans formalité et du seul fait de la création d’une forme originale en ce sens qu’elle porte l’empreinte de la personnalité de son auteur et n’est pas la banale reprise d’un fonds commun non appropriable, il appartient à celui qui se prévaut d’un droit d’auteur dont l’existence est contestée de définir et d’expliciter les contours de l’originalité qu’il allègue. En effet, seul l’auteur, dont le juge ne peut suppléer la carence, est en mesure d’identifier les éléments traduisant sa personnalité et qui justifient son monopole et le principe de la contradiction posé par l’article 16 du code de procédure civile commande que le défendeur puisse connaître précisément les caractéristiques qui fondent l’atteinte qui lui est imputée et apporter la preuve qui lui incombe de l’absence d’originalité.

A cet égard, si une combinaison d’éléments connus n’est pas a priori exclue de la protection du droit d’auteur, encore faut-il que la description qui en est faite soit suffisamment précise pour limiter le monopole demandé à une combinaison originale déterminée opposable à tous sans l’étendre à un genre insusceptible d’appropriation.

Originalité et description technique

Dans cette affaire, l’agence de publicité n’a fait de ses créations, qu’une description purement technique qui découle de leur stricte observation objective et est de ce fait étrangère à la caractérisation de leur originalité faute de révéler les choix exprimant un parti pris esthétique et traduisant la personnalité de leur auteur. Cette carence est d’autant plus dirimante que les œuvres en débat sont des commandes adressées à un graphiste dont la compétence réside par nature dans la mise en œuvre d’un savoir-faire technique, qu’elles reprennent des éléments imposés, tels le nom du client, dans une police particulièrement banale et qu’elles réutilisent des éléments non appropriables. Ainsi, rien ne permet de comprendre en quoi les formes, les couleurs, l’agencement des éléments et leur combinaison sont le fruit d’un choix arbitraire de l’auteur et non la reprise d’une association banale appartenant à un fond commun de la publicité.

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Q/R juridiques soulevées :

Qu’est-ce que l’originalité dans le cadre du droit d’auteur ?

L’originalité, dans le cadre du droit d’auteur, est un concept fondamental qui détermine si une œuvre peut bénéficier de la protection juridique. Selon l’article L 111-1 du code de la propriété intellectuelle, une œuvre est considérée comme originale si elle porte l’empreinte de la personnalité de son auteur.

Cela signifie que l’œuvre doit refléter des choix créatifs et esthétiques qui sont propres à l’auteur, et ne doit pas être une simple reproduction d’éléments communs ou banals.

En d’autres termes, pour qu’une œuvre soit protégée, elle doit se distinguer par sa forme et son expression, et ne pas être une simple compilation d’éléments déjà existants.

Quel est le rôle de l’auteur dans la définition de l’originalité ?

L’auteur joue un rôle déterminant dans la définition de l’originalité de son œuvre. En effet, c’est à lui de définir et d’expliciter les contours de l’originalité qu’il allègue.

Le juge ne peut pas suppléer à la carence de l’auteur dans cette démarche. L’auteur doit donc être en mesure d’identifier les éléments qui traduisent sa personnalité et justifient son monopole sur l’œuvre.

Cela implique que l’auteur doit fournir des preuves concrètes de l’originalité de son œuvre, en démontrant comment ses choix esthétiques et créatifs se distinguent des éléments communs.

Comment les juges évaluent-ils l’originalité d’une œuvre ?

Les juges évaluent l’originalité d’une œuvre en examinant si celle-ci présente des éléments qui reflètent un choix créatif et personnel de l’auteur.

Dans le cas où une œuvre est contestée, il appartient à celui qui revendique un droit d’auteur de prouver l’originalité de son œuvre.

Les juges prennent en compte la description de l’œuvre, qui doit être suffisamment précise pour démontrer que la combinaison d’éléments utilisés est originale et ne relève pas d’un fonds commun non appropriable.

Quelles sont les implications de la carence dans la description de l’originalité ?

La carence dans la description de l’originalité a des implications significatives pour la protection d’une œuvre. Si l’auteur ne parvient pas à fournir une description qui révèle les choix esthétiques et créatifs, cela peut entraîner le rejet de sa revendication de droit d’auteur.

Dans l’affaire mentionnée, l’agence de publicité a fourni une description purement technique, ce qui a été jugé insuffisant pour caractériser l’originalité de ses créations.

Cette carence est d’autant plus problématique lorsque les œuvres en question sont des commandes, car cela peut indiquer que l’auteur n’a pas exercé de choix créatifs significatifs.

Quels éléments peuvent être considérés comme non appropriables dans le droit d’auteur ?

Les éléments non appropriables dans le droit d’auteur sont ceux qui appartiennent à un fonds commun et qui ne peuvent pas être revendiqués par un auteur.

Cela inclut des éléments tels que des styles graphiques banals, des polices de caractères courantes, ou des motifs largement utilisés dans le domaine public.

Dans le cas discuté, l’agence de publicité a utilisé des éléments imposés, tels que le nom du client, dans une police banale, ce qui a contribué à l’absence d’originalité de ses créations.

Les juges ont donc conclu que ces éléments ne pouvaient pas justifier une protection par le droit d’auteur.


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