L’Essentiel : Les comparateurs de prix en ligne doivent prouver l’exactitude de leurs publicités, conformément à l’article L121-12 du Code de la consommation. En cas de litige, ils doivent démontrer la véracité des informations fournies. Une affaire récente a révélé qu’un comparateur d’imprimeurs n’avait pas précisé les caractéristiques des produits ni inclus les frais de livraison dans ses comparaisons, ce qui a été jugé comme de la publicité comparative illicite. De plus, l’utilisation non autorisée de marques d’autres entreprises dans la publicité comparative peut entraîner des accusations de contrefaçon, à condition que toutes les conditions de licéité soient respectées.
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Preuve des allégations électroniquesEn application de l’article L121-12 du Code de la consommation, les comparateurs de prix en ligne doivent pouvoir, en cas de litige, être en mesure de prouver dans un bref délai l’exactitude matérielle des énonciations, indications et présentations contenues dans leur publicité électronique. En l’occurrence, la publicité comparative illicite a été retenue contre un comparateur d’imprimeurs en ligne, en ce que les caractéristiques des produits dont le prix était comparé n’étaient pas explicitées. L’annonceur n’avait en outre pas pris la peine de préciser que le prix comparé comprenait également les frais de livraison. Il n’y avait aucun moyen de vérifier la véracité et l’exactitude des énonciations, indications et présentations contenues dans la publicité électronique. Dès lors, le tableau comparatif en cause violait l’exigence du 3ème alinéa de l’article L121-8 du code de la consommation qui exige de comparer « objectivement une ou plusieurs caractéristiques essentielles, pertinentes, vérifiables et représentatives de ces biens ou services, dont le prix peut faire partie. » Contrefaçon de marques et publicité comparativeUn comparateur en ligne peut-il reproduire les marques citées dans son comparatif sans s’exposer à la contrefaçon ? C’était le 2ème volet de cette affaire. En l’espèce, le comparateur en ligne avait reproduit des marques ne lui appartenant pas sans l’autorisation des sociétés titulaires des marques et ce pour un usage lié à la vie des affaires. Le but était d’identifier des produits et d’en faire une comparaison pouvant aboutir à une assimilation dans un but publicitaire à son profit. Les textes européens autorisant la publicité comparative et leur intégration dans le droit français aux articles L121-8 et suivant du code de la consommation permettent par exception une utilisation des marques, sans autorisation de leurs titulaires, pour rendre effective cette publicité comparative. Cependant, cette utilisation des marques d’autrui n’est possible que si la publicité comparative satisfait à toutes les conditions de licéité. Or, tel n’était pas le cas en l’espèce, rendant par la même contrefaisante l’utilisation par l’annonceur des marques de ses concurrents. Règles de la publicité comparativeAu sens de l’article L121-8 du Code de la consommation «Toute publicité qui met en comparaison des biens ou services en identifiant, implicitement ou explicitement, un concurrent ou des biens ou services offerts par un concurrent n’est licite que si : i) Elle n’est pas trompeuse ou de nature à induire en erreur, ii) Elle porte sur des biens ou services répondant aux mêmes besoins ou ayant le même objectif; iii) Elle compare objectivement une ou plusieurs caractéristiques essentielles, pertinentes, vérifiables et représentatives de ces biens ou services, dont le prix peut faire partie.» La publicité comparative ne peut : i) Tirer indûment profit de la notoriété attachée à une marque de fabrique, de commerce ou de service, à un nom commercial, à d’autres signes distinctifs d’un concurrent ou à l’appellation d’origine ainsi qu’à l’indication géographique protégée d’un produit concurrent, ii) Entraîner le discrédit ou le dénigrement des marques, noms commerciaux, autres signes distinctifs, biens, services, activité ou situation d’un concurrent, iii) Engendrer de confusion entre l’annonceur et un concurrent ou entre les marques, noms commerciaux, autres signes distinctifs, biens ou services de l’annonceur et ceux d’un concurrent, iv) Présenter des biens ou des services comme une imitation ou une reproduction d’un bien ou d’un service bénéficiant d’une marque ou d’un nom commercial protégé. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les obligations des comparateurs de prix en ligne en cas de litige ?Les comparateurs de prix en ligne, selon l’article L121-12 du Code de la consommation, doivent prouver rapidement l’exactitude des informations présentées dans leur publicité électronique en cas de litige. Cela signifie qu’ils doivent être en mesure de fournir des preuves tangibles concernant les énonciations, indications et présentations qu’ils affichent. En cas de non-respect de cette obligation, ils peuvent être tenus responsables de publicité trompeuse, ce qui peut entraîner des sanctions juridiques. Quels sont les critères de licéité pour la publicité comparative selon le Code de la consommation ?L’article L121-8 du Code de la consommation stipule que la publicité comparative n’est licite que si elle respecte plusieurs critères. Premièrement, elle ne doit pas être trompeuse ou induire en erreur. Deuxièmement, elle doit porter sur des biens ou services ayant des besoins ou objectifs similaires. Enfin, elle doit comparer objectivement des caractéristiques essentielles, pertinentes, vérifiables et représentatives, dont le prix peut faire partie. Quelles sont les conséquences d’une publicité comparative illicite ?Une publicité comparative illicite peut entraîner des conséquences juridiques pour l’annonceur. Dans le cas d’un comparateur d’imprimeurs en ligne, la publicité a été jugée illicite car elle ne précisait pas les caractéristiques des produits comparés, ni les frais de livraison inclus dans le prix. Cela a conduit à une violation des exigences du Code de la consommation, rendant l’annonceur susceptible de sanctions. Est-il légal pour un comparateur en ligne d’utiliser des marques sans autorisation ?L’utilisation de marques d’autrui par un comparateur en ligne sans autorisation peut être légale dans le cadre de la publicité comparative, mais sous certaines conditions. Les textes européens et le droit français permettent cette utilisation à condition que la publicité respecte les critères de licéité. Si ces conditions ne sont pas remplies, comme dans le cas mentionné, l’utilisation des marques peut être considérée comme une contrefaçon. Quelles pratiques sont interdites dans la publicité comparative ?La publicité comparative est soumise à plusieurs interdictions. Elle ne doit pas tirer profit de la notoriété d’une marque concurrente, ni entraîner le discrédit ou le dénigrement de celle-ci. De plus, elle ne doit pas engendrer de confusion entre l’annonceur et ses concurrents, ni présenter des biens comme des imitations d’autres produits protégés par une marque. Ces règles visent à garantir une concurrence loyale et à protéger les droits des marques. |
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