Airbnb poursuivi pour publicité comparative

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Airbnb poursuivi pour publicité comparative

L’Essentiel : L’association AHTOP a intenté une action en justice contre Airbnb pour publicité comparative illicite, suite à une interview publiée dans « Les Echos ». Dans cet article, un représentant d’Airbnb affirmait que sa plateforme permettait aux voyageurs d’affaires d’économiser 30 % sur leurs frais d’hébergement par rapport aux hôtels traditionnels. Les juges ont toutefois statué que l’interview respectait la liberté de la presse et ne constituait pas de dénigrement envers l’hôtellerie. Ils ont souligné que les propos tenus ne visaient pas spécifiquement le marché français et ne remettaient pas en cause la qualité des services hôteliers.

AHTOP c/ Airbnb

Le nouveau volet de la guerre économique entre l’association pour un hébergement et un tourisme professionnel (« AHTOP»)  s’est « logé » sur le terrain de la publicité comparative. L’AHTOP est une association régie par la loi du 1er juillet 1901 qui représente les acteurs de l’hébergement et du tourisme professionnels en France (10.000 établissements hôteliers). Airbnb, créée en 2012 est la filiale du groupe éponyme en France, est la plateforme phare de mise en relation de voyageurs avec des hôtes disposant de logements de tous types. Airbnb a commencé à développer une offre dite « airbnb business » qu’elle présente comme adaptée aux déplacements professionnels et lancée en novembre 2015.

Une interview à caractère publicitaire ?

L’AHTOP a poursuivi Airbnb pour publicité comparative illicite et dénigrement suite à la publication d‘une interview au journal « Les Echos» au cours de laquelle le représentant d’Airbnb France, avait déclaré que l’offre proposée par sa plateforme permettait aux voyageurs d’affaires d’économiser 30 % sur leurs frais d’hébergement par rapport à l’hôtellerie traditionnelle.

L’article se présentait sous forme d’interview, avec des questions et des commentaires aussi bien favorables que défavorables (absence de services communément obtenus dans les hôtels comme une conciergerie, une salle de réunion ou room service, sur les risques sur la sécurité des voyageurs, sur: les risques sur la sécurité des données, sur les problèmes juridiques pour les entreprises ….).

Dénigrement et liberté de la presse

Les juges consulaires ont considéré que le principe de liberté de la presse devait être respecté et que ladite interview ne pouvait qualifiée ni de publicité comparative déguisée ni de communiqué déguisé d’Airbnb. Par ailleurs, l’article des Echos faisait référence à un positionnement des prix sur un plan mondial et ne visait ni spécifiquement le marché français ni celui de l’hôtellerie parisienne.

En outre, aucun propos d’Airbnb rapporté dans l’article des Echos n’a été considéré comme dénigrant pour l’hôtellerie traditionnelle sur quel que plan que ce soit (comme par exemples sur la qualité du produit, les services associés, l’accueil ou l’économie générale du mix produits/services pour les entreprises).

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Q/R juridiques soulevées :

Qu’est-ce que l’AHTOP et quel est son rôle ?

L’AHTOP, ou association pour un hébergement et un tourisme professionnel, est une organisation régie par la loi du 1er juillet 1901. Elle représente les acteurs de l’hébergement et du tourisme professionnels en France, regroupant environ 10.000 établissements hôteliers.

Cette association a pour mission de défendre les intérêts de ses membres face à la concurrence, notamment celle des plateformes de location de logements comme Airbnb.

Elle s’engage à promouvoir un cadre réglementaire favorable à l’hôtellerie traditionnelle et à sensibiliser le public sur les enjeux liés à l’hébergement professionnel.

Quel est le contexte de la plainte de l’AHTOP contre Airbnb ?

L’AHTOP a intenté une action en justice contre Airbnb pour publicité comparative illicite et dénigrement. Cette plainte fait suite à une interview publiée dans le journal « Les Echos », où un représentant d’Airbnb France a affirmé que sa plateforme permettait aux voyageurs d’affaires d’économiser 30 % sur leurs frais d’hébergement par rapport à l’hôtellerie traditionnelle.

Cette déclaration a été perçue par l’AHTOP comme une attaque directe contre l’hôtellerie, remettant en question la valeur des services offerts par les hôtels.

L’association a donc estimé que cette communication était trompeuse et nuisait à l’image de l’hôtellerie traditionnelle.

Comment les juges ont-ils réagi à la plainte de l’AHTOP ?

Les juges consulaires ont statué en faveur d’Airbnb, affirmant que le principe de liberté de la presse devait être respecté. Ils ont jugé que l’interview ne pouvait pas être qualifiée de publicité comparative déguisée ni de communiqué déguisé d’Airbnb.

De plus, l’article des Echos faisait référence à un positionnement des prix à l’échelle mondiale, sans cibler spécifiquement le marché français ou l’hôtellerie parisienne.

Les juges ont également noté qu’aucun propos d’Airbnb dans l’article n’était considéré comme dénigrant pour l’hôtellerie traditionnelle, que ce soit en termes de qualité, de services ou d’accueil.

Quels sont les enjeux de cette affaire pour l’hôtellerie traditionnelle ?

Cette affaire soulève des enjeux importants pour l’hôtellerie traditionnelle, notamment en ce qui concerne la concurrence déloyale et la perception du public.

L’AHTOP cherche à protéger les intérêts de ses membres face à des plateformes comme Airbnb, qui peuvent offrir des prix plus bas en raison de leur modèle économique différent.

La question de la régulation des plateformes de location de logements est également centrale, car elle touche à des aspects tels que la sécurité des voyageurs, la qualité des services et la protection des données.

En fin de compte, cette affaire met en lumière les défis auxquels l’hôtellerie traditionnelle est confrontée dans un paysage touristique en constante évolution.


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