Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel de Versailles
Thématique : Vie privée et droit à l’image : l’exception de complaisance
→ RésuméL’exception de complaisance, récemment confirmée par les juridictions, illustre les tensions entre vie privée et droit à l’image des célébrités. Dans le cas d’Audrey Fleurot, l’actrice a poursuivi le magazine Ici Paris pour avoir publié des informations sur la naissance de son enfant, mais a échoué. Les juges ont estimé qu’elle avait déjà exposé sa vie privée au public, notamment par sa relation amoureuse et sa grossesse, rendant ainsi légitime la couverture médiatique. L’erreur sur le sexe et le prénom de l’enfant n’a pas suffi à établir une faute, soulignant la complexité de la protection de la vie privée dans l’espace public.
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Atteinte au droit à l’image paralysée
Conséquence de l’avènement des réseaux sociaux ou du tout média pour les célébrités, l’exception de complaisance paralysant l’atteinte au droit à l’image et à la vie privée a de nouveau été admise par les juridictions. Dans cette affaire, l’actrice Audrey Fleurot a poursuivi sans succès l’éditeur du magazine Ici Paris qui avait publié un article consacré à la naissance de son enfant, accompagné d’une photo sortie de son contexte de captation.
Appréciation du comportement des célébrités
L’actrice a fait valoir qu’elle n’avait jamais souhaité associer son public à sa vie privée et en particulier à sa vie amoureuse ou de sa grossesse. De surcroît, elle n’a pas mis au monde, comme annoncé, une petite fille, mais un petit garçon et qui ne s’appelait pas « Samie ». L’éditeur a justifié à suffisance que la relation sentimentale de l’actrice avec son compagnon était de notoriété publique (photographies dans les tribunes officielles de Roland-Garros, photographies de l’actrice manifestement enceinte à l’occasion de plusieurs manifestations publiques …).
Vie publique / Vie privée
Les juges ont retenu que l’actrice avait ainsi fait entrer ces informations dans le champ public, avant la publication de l’article en cause ; du fait du caractère public tant de la relation sentimentale de l’actrice que de son état de grossesse, le magazine Ici Paris était légitime à les évoquer. Dans ce contexte, la publication d’une photographie la montrant en état de grossesse avancée aux côtés de son compagnon était bien pertinente, peu important l’erreur commise dans l’article, sur le sexe et le prénom de l’enfant. Le seul caractère erroné des informations quant au sexe et au prénom de l’enfant ne peut être considéré comme fautif en application de l’article 9 du code civil.
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