L’Essentiel : Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) exprime des réserves sur la technique SIM37, qui vise à prédire la possibilité d’un accouchement par voie basse. Bien qu’il ne la qualifie pas de dangereuse, le CNGOF souligne l’absence de preuves scientifiques solides justifiant son utilisation. Dans un contexte de santé publique, il est légitime d’émettre des critiques mesurées sur des méthodes non éprouvées, surtout lorsque le coût est élevé et les bénéfices non démontrés. Cette position s’inscrit dans un débat d’intérêt général, visant à protéger les droits et la santé des femmes enceintes. |
Le communiqué de presse d’une organisation professionnelle qui, dans le contexte d’un débat d’intérêt général, fait ressortir des doutes sur la fiabilité d’une nouvelle méthode scientifique en matière d’accouchement, n’est pas dénigrant. La technique SIM37Les propos litigieux commentent la pertinence de la mise à disposition aux futurs parents, au cours de la grossesse, d’une méthode permettant de savoir si un accouchement par voie basse sera possible ou dans le cas contraire si une césarienne doit être programmée (technique SIM37). Sans qualifier le nouveau procédé médical de dangereux ou nocif, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), qui a vocation à émettre un avis sur les avancées scientifiques dans son domaine, prend position, de manière claire mais sans excès de langage, en défaveur de la technique SIM37 qu’il estime ne pas bénéficier, à ce stade, des garanties scientifiques permettant de confirmer son utilité et de justifier son coût, alors même qu’y recourir n’est pas sans conséquence sur le déroulement de l’accouchement lui-même et les choix parentaux à ce titre. Absence de dénigrementDans ces conditions, au vu de la base factuelle produite par les intimés et de l’intérêt général du sujet traité, la cour confirme le jugement entrepris aux motifs «’qu’Il y a lieu de considérer que les propos litigieux, exprimant une critique franche mais de façon mesurée et proportionnée au doute émis quant à la fiabilité de la méthode scientifique proposée par [B] [O] et la société BABYPROGRESS, ne revêtent aucun caractère fautif mais relèvent simplement du droit à la liberté d’expression’». Contexte de l’affaireInterpelé à propos de la méthode SIM 37, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) souligne l’absence de preuves scientifiques justifiant de proposer cette méthode aux femmes enceintes. En effet, ce procédé n’a jamais fait l’objet d’une évaluation pertinente et sérieuse. Il n’existe aucune étude publiée dans des revues à comité de lecture permettant de vérifier les hypothèses proposées. En outre, à l’heure où les inégalités de santé semblent se creuser et alors que les maternités souffrent de difficultés budgétaires, le coût proposé apparaît excessif au regard d’un bénéfice non démontré. Enfin, le CNGOF rappelle que l’accouchement reste un moment extraordinaire mais extrêmement complexe pour lequel, il n’existe, à ce jour, aucune méthode permettant de prédire les chances d’accoucher par voie basse.’» La publication du communiqué de presse du CNGOF intervient après la publication, par l’IRASF, sur son site internet, d’un article dont l’objet était d’alerter les femmes sur le «’caractère infondé de la pratique SIM 37’» et des «’postulats du Docteur [O] sur les pathologies dont seraient victimes les foetus », estimant «’important d’informer les femmes et les couples sur le caractère expérimental et hasardeux de cet examen, de son coût outrancier (900’€), de son usage pour vendre et potentiellement perpétuer des césariennes qui nous semble (sic) inutiles, de véhiculer des données scientifiques fausses, voire dangereuses et incomplètes pour les femmes, d’instrumentaliser les violences obstétricales et enfin de s’enrichir d’une certaine façon sur le dos des victimes de violences obstétricales et gynécologiques’» puis appelant «’les journalistes à enquêter sur cette pratique’» et invitant «’les personnes, les associations, les collectifs, à faire circuler cette information’». Débat d’intérêt généralEn l’espèce, il s’agit d’une problématique de santé publique qui s’inscrit dans un débat d’intérêt général. Par les pièces versées qu’il verse aux débats, le CNGOF justifie intervenir publiquement, au vu de son objet, au moyen de la publication de communiqués de presse, sur des sujets d’actualité scientifique concernant le domaine de l’obstétrique et la gynécologie. Ainsi, le CNGOF est légitime à publier un communiqué au sujet de SIM 37 basé sur une simulation d’accouchement par imagerie médicale permettant d’avoir une information sur le degré attendu de compression cérébrale de l’enfant au moment du passage du canal de naissance lors de l’accouchement par voie basse. |
Q/R juridiques soulevées : Qu’est-ce que la technique SIM37 ?La technique SIM37 est une méthode proposée aux futurs parents durant la grossesse pour évaluer la possibilité d’un accouchement par voie basse ou la nécessité d’une césarienne programmée. Cette méthode vise à fournir des informations sur le déroulement potentiel de l’accouchement, mais elle suscite des interrogations quant à sa fiabilité et son efficacité. Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) a exprimé des réserves sur cette technique, soulignant qu’elle ne bénéficie pas encore des garanties scientifiques nécessaires pour justifier son utilisation.Pourquoi le CNGOF s’oppose-t-il à la technique SIM37 ?Le CNGOF s’oppose à la technique SIM37 en raison de l’absence de preuves scientifiques solides qui justifient son utilisation. Il a noté que cette méthode n’a pas été évaluée de manière rigoureuse et qu’aucune étude publiée dans des revues à comité de lecture n’a été réalisée pour valider ses hypothèses. De plus, le coût de cette méthode, estimé à 900 euros, est jugé excessif par rapport aux bénéfices non démontrés qu’elle pourrait apporter, surtout dans un contexte où les maternités font face à des difficultés budgétaires.Quel est le contexte de l’affaire ?Le contexte de l’affaire repose sur des préoccupations concernant la méthode SIM37, qui a été critiquée pour son caractère expérimental et son coût élevé. Le CNGOF a souligné que l’accouchement est un processus complexe et qu’il n’existe actuellement aucune méthode fiable pour prédire les chances d’accoucher par voie basse. Cette critique a été renforcée par un article publié par l’IRASF, qui a alerté sur les dangers potentiels de la méthode et a appelé à une enquête journalistique sur cette pratique.En quoi le débat sur la technique SIM37 est-il d’intérêt général ?Le débat autour de la technique SIM37 est considéré comme un sujet de santé publique et d’intérêt général, car il touche à la sécurité des femmes enceintes et des nouveau-nés. Le CNGOF, en tant qu’organisation professionnelle, a le droit d’intervenir publiquement sur des questions scientifiques pertinentes dans le domaine de l’obstétrique et de la gynécologie. Sa publication de communiqués de presse sur ce sujet vise à informer le public et à garantir que les pratiques médicales proposées reposent sur des bases scientifiques solides. |
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