L’Autorité de la concurrence a autorisé la prise de contrôle conjoint de Mediawan par les sociétés de Messieurs Capton, Pigasse et Niel et la prise de contrôle exclusif de Lagardère Studios par Mediawan (offre publique d’achat lancée le 30 juillet 2020). Contexte de l’opérationNJJ Presse est une société du groupe NJJ, contrôlé par Xavier Niel. Le groupe est notamment actif dans le secteur de l’édition et de la presse (notamment avec les titres Le Monde, Le Nouvel Observateur et Nice Matin) et dans la fourniture de services de télécommunication (par sa filiale Iliad qui exploite la marque Free). LNEI est active dans le secteur de l’édition et de la presse (notamment avec les titres Le Monde et Le Nouvel Observateur aux côtés de NJJ Presse et Les Inrocks) et dans le secteur de la radio via Novapress (Radio Nova, TSF Jazz). GTO est actif dans la production de programmes de flux (émissions de télévision en plateau) et de stock (fictions, documentaires). La société Mediawan, fondée par Messieurs Niel, Pigasse et Capton, est active dans le secteur de la production de contenus audiovisuels et de l’édition de dix-sept chaînes payantes (notamment RTL9, AB1 et Mangas) diffusées en France et en Europe. La société Lagardère Studios, filiale du Groupe Lagardère, est active dans le secteur de la production et la distribution de contenus audiovisuels en France et à l’international. Pas d’atteinte à la concurrenceL’Autorité a estimé, après analyse des dossiers, que les opérations envisagées n’étaient pas de nature à porter atteinte à la concurrence. La notification de l’opération relative à la prise de contrôle conjoint de Mediawan par NJJ Presse, LNEI et GTO ayant précédé celle relative à la prise de contrôle exclusif de Lagardère Studios par Mediawan, l’Autorité a procédé à l’analyse de la seconde opération en tenant compte des effets de la première. Les effets des deux opérations sur les marchés des droits et de l’édition de chaînesLes deux opérations entraînent un chevauchement d’activité sur les marchés des droits de diffusion des programmes audiovisuels, GTO, Mediawan et Lagardère Studios produisant toutes les trois des programmes audiovisuels. Toutefois, sur ces marchés, les parts de marché à l’issue des deux opérations sont inférieures à 25 % et de nombreux concurrents y sont actifs comme les sociétés de production Newen, Banijay, StudioCanal, Elephant et JLA Group. En conséquence, tout risque d’atteinte à la concurrence a pu être écarté. Par ailleurs, en raison des activités de Mediawan sur les marchés de l’édition de chaînes, les opérations entraînent également un chevauchement vertical1 sur les marchés des droits de diffusion des programmes audiovisuels, Mediawan achetant des droits de diffusion afin de diffuser des programmes sur les chaînes qu’elle édite. Ces effets ont également pu être écartés en raison des parts de marché limitées des parties (inférieures à 30 %), de l’existence d’autres producteurs en mesure de proposer des programmes audiovisuels aux chaînes concurrentes de celles de Mediawan et de l’existence d’autres chaînes payantes en mesure de diffuser les programmes audiovisuels produits par les concurrents des Mediawan, GTO et Lagardère Studios. Dans le cas spécifique de la prise de contrôle conjoint de Mediawan par les sociétés GTO, LNEI et NJJ, l’opération entraîne plusieurs autres chevauchements verticaux d’activité. Les chevauchements identifiésUn premier chevauchement concerne l’activité d’édition de chaînes de Mediawan, d’une part, et l’activité de distribution de services de télévision assurée par Iliad (NJJ) dans le cadre des offres internet dites « multi-play » de Free, d’autre part. Un second chevauchement existe entre les activités publicitaires des parties (publicité télévisuelle pour Mediawan, publicité dans la presse et en ligne pour NJJ et LNEI, publicité radiophonique pour LNEI) et les activités pour lesquelles les parties achètent des espaces publicitaires (par exemple, achat d’espaces publicitaires pour les offres de Free et les chaînes de Mediawan). Toutefois, tout risque d’atteinte à la concurrence a pu être écarté en raison de l’absence de capacité et d’incitation des parties à mettre en œuvre des mécanismes de verrouillage entre les différents marchés concernés, compte tenu des parts de marché limitées de la nouvelle entité et de l’existence d’alternatives concurrentielles. Pour ces raisons, l’Autorité a donc autorisé les deux opérations sans condition. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quelles sont les sociétés impliquées dans la prise de contrôle de Mediawan ?La prise de contrôle de Mediawan implique plusieurs sociétés, notamment NJJ Presse, LNEI et GTO, qui sont toutes sous le contrôle de Messieurs Capton, Pigasse et Niel. NJJ Presse fait partie du groupe NJJ, dirigé par Xavier Niel, qui est également connu pour ses activités dans l’édition et la presse, avec des titres tels que Le Monde et Le Nouvel Observateur. LNEI, quant à elle, est active dans l’édition et la presse, tout en ayant des intérêts dans le secteur de la radio via Novapress. GTO se concentre sur la production de programmes audiovisuels, incluant des émissions de télévision et des fictions. Mediawan, fondée par Niel, Pigasse et Capton, est spécialisée dans la production de contenus audiovisuels et l’édition de chaînes payantes, tandis que Lagardère Studios, une filiale du Groupe Lagardère, est impliquée dans la production et la distribution de contenus audiovisuels. Pourquoi l’Autorité de la concurrence a-t-elle autorisé ces opérations ?L’Autorité de la concurrence a autorisé les opérations après avoir analysé les dossiers et déterminé qu’elles ne portaient pas atteinte à la concurrence. Elle a examiné la prise de contrôle conjoint de Mediawan par NJJ Presse, LNEI et GTO, ainsi que la prise de contrôle exclusif de Lagardère Studios par Mediawan. L’Autorité a noté que les parts de marché résultant de ces opérations seraient inférieures à 25 %, ce qui signifie qu’il existe de nombreux concurrents sur le marché, tels que Newen, Banijay, StudioCanal, Elephant et JLA Group. Ainsi, tout risque d’atteinte à la concurrence a été écarté, permettant à l’Autorité d’autoriser les opérations sans conditions. Quels sont les effets des opérations sur les marchés des droits et de l’édition de chaînes ?Les opérations entraînent un chevauchement d’activités sur les marchés des droits de diffusion des programmes audiovisuels, car GTO, Mediawan et Lagardère Studios produisent tous des programmes audiovisuels. Cependant, les parts de marché après les opérations restent inférieures à 25 %, ce qui indique une concurrence suffisante sur le marché. De plus, Mediawan, en tant qu’acheteur de droits de diffusion pour ses chaînes, crée un chevauchement vertical. Néanmoins, les parts de marché limitées (inférieures à 30 %) et la présence d’autres producteurs capables de fournir des programmes audiovisuels aux chaînes concurrentes ont permis d’écarter les risques d’atteinte à la concurrence. Quels chevauchements d’activités ont été identifiés ?Plusieurs chevauchements d’activités ont été identifiés dans le cadre de la prise de contrôle conjoint de Mediawan. Le premier chevauchement concerne l’activité d’édition de chaînes de Mediawan et la distribution de services de télévision par Iliad, la filiale de NJJ, dans le cadre des offres internet « multi-play » de Free. Un second chevauchement existe entre les activités publicitaires des parties, où Mediawan se concentre sur la publicité télévisuelle, tandis que NJJ et LNEI s’occupent de la publicité dans la presse et en ligne, ainsi que de la publicité radiophonique. Malgré ces chevauchements, l’Autorité a estimé qu’il n’y avait pas de risque d’atteinte à la concurrence, en raison de l’absence de capacité et d’incitation à verrouiller les différents marchés concernés. Quelles sont les conclusions de l’Autorité de la concurrence concernant ces opérations ?L’Autorité de la concurrence a conclu que les opérations de prise de contrôle de Mediawan par NJJ Presse, LNEI et GTO, ainsi que la prise de contrôle exclusif de Lagardère Studios par Mediawan, ne posaient pas de risques pour la concurrence. Elle a noté que les parts de marché de la nouvelle entité seraient limitées et qu’il existe des alternatives concurrentielles sur le marché. En conséquence, l’Autorité a autorisé les deux opérations sans condition, soulignant l’absence de mécanismes de verrouillage entre les différents marchés concernés. Cette décision reflète une évaluation approfondie des impacts potentiels sur la concurrence dans le secteur audiovisuel. |
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