Sont rendues obligatoires pour toute entreprise de production d’œuvres audiovisuelles les stipulations de l’accord interprofessionnel sur les pratiques contractuelles entre auteurs scénaristes et producteurs de fiction du 22 mars 2023. Cet accord a un impact majeur sur la pratique contractuelle des producteurs. Il entrera en vigueur le 1er juillet 2023 pour une période de trois ans reconductible. Périmètre de l’AccordL’accord s’applique à tous les contrats de droit français conclus entre auteurs-scénaristes et producteurs délégués d’œuvres audiovisuelles, en vue de la production d’une œuvre de fiction en prises de vue réelles non destinée à une première exploitation cinématographique, à l’exclusion : – des fictions quotidiennes feuilletonnantes ; – des séries de fiction de format court, c’est-à-dire dont la durée unitaire des épisodes est inférieure ou égale à 6 (six) minutes, et dont le volume annuel de production est supérieur à 50 épisodes ; – des œuvres de fiction interactives ou immersives et des œuvres de fiction exclusivement destinées aux réseaux sociaux. La présentation d’un programme aux chaines
La prise d’une option par un producteur délégué ne peut porter que sur un projet pré-existant ayant déjà fait l’objet d’un texte préalablement écrit par un auteur-scénariste.
Un contrat de commande rémunéréEn dehors de toute prise d’option rémunérée, toute commande d’écriture à un auteur par un producteur délégué, au-delà du stade de l’argument écrit (communément désigné par le terme pitch), doit donner lieu à la signature d’un contrat de commande et de cession de droits rémunéré, sauf accord dérogatoire agréé conjointement par l’auteur et le producteur délégué. La signature peut être effectuée par voie électronique certifiée.
Le préambule du contrat de productionLe producteur délégué devra préciser dans le préambule du premier contrat de production audiovisuelle relatif à un projet, conclu avec un auteur lequel d’entre eux a apporté le sujet de l’œuvre audiovisuelle objet dudit contrat. Cette détermination résulte du seul accord conjoint des parties au contrat à cet égard.
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→ Questions / Réponses juridiques
Périmètre de l’AccordL’accord interprofessionnel sur les pratiques contractuelles entre auteurs scénaristes et producteurs de fiction, signé le 22 mars 2023, s’applique à tous les contrats de droit français entre ces deux parties. Il concerne spécifiquement la production d’œuvres de fiction en prises de vue réelles, excluant certaines catégories comme les fictions quotidiennes feuilletonnantes, les séries de format court, et les œuvres interactives ou destinées aux réseaux sociaux. Cette exclusion vise à clarifier le champ d’application de l’accord et à protéger les droits des auteurs dans des contextes spécifiques.La présentation d’un programme aux chaînesLes producteurs délégués doivent présenter aux éditeurs de services uniquement des projets ayant fait l’objet d’un contrat de commande et de cession de droits, ou d’un contrat d’option rémunérée. Cela garantit que les projets soumis sont légalement encadrés et que les droits des auteurs sont respectés. Si un auteur a déjà signé un contrat d’option avec un tiers, il doit informer le producteur délégué de cette situation, y compris des détails sur le contrat et les éditeurs impliqués.Un contrat de commande rémunéréTout travail d’écriture commandé à un auteur par un producteur délégué, au-delà du stade de l’argument écrit, doit être formalisé par un contrat de commande et de cession de droits rémunéré. Cette exigence s’applique même si le projet n’a pas encore été présenté à un éditeur de services. La signature de ce contrat peut se faire par voie électronique certifiée, facilitant ainsi le processus tout en garantissant la protection des droits des auteurs.Le préambule du contrat de productionDans le préambule du contrat de production audiovisuelle, le producteur délégué doit indiquer qui, de l’auteur ou du producteur, a apporté le sujet de l’œuvre. Cette mention est déterminante pour établir la paternité de l’œuvre et doit figurer sur la fiche généalogique de l’écriture, ainsi que dans les contrats ultérieurs. Cela permet de clarifier les contributions respectives et d’éviter les conflits sur les droits d’auteur.Gérant de société et coauteurUn gérant ou un associé d’une société de production ne peut revendiquer la qualité de coauteur d’une œuvre audiovisuelle que s’il a effectivement contribué à sa co-écriture. Il doit également disposer de preuves de sa contribution, comme un document attestant de sa collaboration. Cette stipulation vise à protéger les droits des véritables auteurs et à éviter les abus de la part de ceux qui pourraient revendiquer des droits sans contribution substantielle.La FGE en Annexe devient obligatoireLes producteurs délégués et les auteurs-scénaristes doivent inclure en annexe de leurs contrats un historique exhaustif du projet, connu sous le nom de Fiche Généalogique de l’Écriture (FGE). Cette obligation engage la responsabilité des deux parties, qui doivent fournir des informations exactes et à jour. En cas de manquement, la responsabilité peut être attribuée à l’une ou l’autre des parties, ce qui souligne l’importance de la transparence dans les collaborations.Mise en place d’un lexique obligatoireTous les contrats de commande de travaux d’écriture doivent se référer exclusivement aux définitions des termes figurant dans un lexique obligatoire. Cela vise à standardiser les termes utilisés dans les contrats et à éviter les ambiguïtés qui pourraient conduire à des litiges. Cette mesure est essentielle pour assurer une compréhension claire et commune des obligations et des droits de chaque partie.La commande d’écritureUn producteur délégué ne peut exiger d’un auteur-scénariste qu’il livre un texte dépassant le nombre de pages maximum prévu. Si un auteur livre un texte plus long ou d’une autre nature que celle attendue, le producteur a deux options : accepter sans rémunération supplémentaire ou demander une nouvelle version conforme. Cela protège les auteurs contre des exigences déraisonnables et assure un cadre de travail respectueux.La rémunération minimaleLa rémunération minimale pour les auteurs-créateurs d’une série originale est fixée à 6 000 € bruts, augmentée à 11 000 € si une convention de développement est signée, et à 20 000 € pour des productions avec des dépenses directes élevées. Ces montants garantissent une protection contre des rémunérations inférieures et établissent un cadre financier clair pour les auteurs. La rémunération initiale doit également inclure au moins 30 % de prime d’inédit, renforçant ainsi la valeur du travail créatif. |
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