Titre d’une chanson déposée à titre de marque : Questions / Réponses juridiques

·

·

Titre d’une chanson déposée à titre de marque : Questions / Réponses juridiques

L’éditeur d’une œuvre musicale doit encadrer la cession des droits sur le titre de l’œuvre, faute de quoi un dépôt de marque peut être considéré comme frauduleux. Dans l’affaire « Bébé Lilly », les dépôts de marque effectués par Heben Music en 2006 ont été annulés pour fraude aux droits de l’auteur, Prince AK. Le tribunal a reconnu ses droits, annulant une décision antérieure de l’INPI. Ce n’est qu’en 2019 que l’INPI a informé l’auteur de la publication d’un rectificatif, lui permettant de retrouver ses droits sur la marque, jusqu’alors considérée comme annulée.. Consulter la source documentaire.

Quel est le rôle de l’éditeur dans la cession des droits d’une œuvre musicale ?

L’éditeur d’une œuvre musicale joue un rôle crucial dans la gestion des droits d’auteur. Il doit encadrer la cession des droits sur le titre de l’œuvre musicale composée par un auteur. Cela signifie qu’il doit établir des contrats clairs et précis qui définissent les droits cédés, les conditions d’utilisation, et les rémunérations associées.

Si l’éditeur ne respecte pas ces obligations, cela peut entraîner des conséquences juridiques, comme la qualification de ses actions de frauduleuses, notamment en cas de dépôt de marque. En effet, un dépôt de marque effectué sans respecter les droits de l’auteur peut être annulé, comme cela a été le cas dans l’affaire « Bébé Lilly ».

Quelles ont été les conséquences du dépôt de la marque « Bébé Lilly » par Heben Music ?

Les dépôts de la marque « Bébé Lilly », effectués par la société Heben Music en 2006, ont été annulés en raison de la fraude aux droits de l’auteur, Prince AK. Cette décision a été prise par la cour d’appel de Paris, qui a jugé que ces dépôts avaient été réalisés sans le consentement de l’auteur, ce qui constitue une violation de ses droits.

Le jugement initial du tribunal de grande instance de Paris, qui avait annulé la marque en 2012, a été annulé par la suite. La cour d’appel a rétabli les droits de Prince AK en 2018, soulignant que l’INPI avait commis une erreur dans la publication des mentions rectificatives. Cela a permis à l’auteur de retrouver ses droits sur la marque, qui avaient été injustement annulés.

Comment l’INPI a-t-il rectifié la situation concernant les droits de l’auteur ?

L’INPI a informé l’auteur, Prince AK, le 18 octobre 2019, qu’il allait publier un rectificatif au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI). Ce rectificatif a permis à l’auteur de retrouver la plénitude de ses droits sur la marque « Bébé Lilly », qui avait été précédemment mentionnée comme annulée dans le registre des marques.

Cette rectification a été essentielle pour rétablir la situation juridique de l’auteur, lui permettant ainsi de revendiquer ses droits sur les phonogrammes et les œuvres associées à la marque. Cela a également mis en lumière l’importance d’une gestion rigoureuse des droits d’auteur et des marques dans l’industrie musicale.

Quels étaient les enjeux de l’affaire entre M. [R] et la SCPP ?

L’affaire entre M. [R] (Prince AK) et la Société Civile des Producteurs Phonographiques (SCPP) portait sur des accusations de contrefaçon de marque. M. [R] a soutenu que la SCPP avait utilisé sa marque « Bébé Lilly » sans autorisation, ce qui constituait une violation de ses droits.

Il a demandé une provision pour les dommages causés par cette exploitation illicite, chiffrant ses demandes à 169 000 euros. La SCPP, de son côté, a nié toute responsabilité, affirmant qu’elle agissait en tant qu’organisme de gestion collective pour le compte de ses membres et non pour son propre compte.

La cour a finalement confirmé l’ordonnance du tribunal de première instance, rejetant les demandes de M. [R] et soulignant que la SCPP n’était pas responsable des actes de contrefaçon, car elle agissait en tant que mandataire de la société Heben Music.

Quelles ont été les décisions finales de la cour d’appel ?

La cour d’appel a rendu plusieurs décisions importantes dans cette affaire. Elle a rejeté le moyen de nullité de l’ordonnance du 15 avril 2022, confirmant ainsi cette ordonnance dans toutes ses dispositions.

M. [R] a été condamné à verser à la SCPP une somme de 2 000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile, pour couvrir les frais irrépétibles. De plus, il a été décidé que M. [R] supporterait les dépens d’appel, ce qui signifie qu’il devait payer les frais liés à la procédure d’appel.

Ces décisions ont mis en évidence la complexité des droits d’auteur et des marques dans l’industrie musicale, ainsi que l’importance d’une gestion appropriée des droits pour éviter des litiges coûteux.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon