L’Essentiel : L’affaire Martin Margiella soulève des questions sur l’inspiration artistique et la contrefaçon. Un artiste a intenté une action en justice contre la Maison Margiella, accusant la marque d’avoir reproduit sans autorisation son œuvre « Caresser l’errance d’un pas oublié ». Les juges ont conclu qu’il n’y avait pas de contrefaçon, notant que les bottines de Margiella, bien que présentées sur des tapis orientaux, différaient significativement de l’œuvre originale. Les caractéristiques distinctes des chaussures et leur présentation sur scène ne reprenaient pas les éléments de l’œuvre de l’artiste, établissant ainsi une séparation claire entre inspiration et imitation.
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Adaptation d’une œuvre d’art ?Un artiste a poursuivi la Maison Martin Margiella au titre de la reproduction non autorisée de l’une de ses œuvres à la Cité de la Mode et du Design lors de sa collection printemps/été 2012. A cette occasion, les mannequins féminins défilaient sur un podium recouvert de tapis orientaux et un des mannequins portait un modèle de chaussure fait en tissus de tapis oriental. L’artiste avait créé en 2005 une oeuvre intitulée « Caresser l’errance d’un pas oublié », il s’agissait d’un tapis de type oriental sur lequel reposent dix paires de chaussures taillées dans le même tissu que le tapis. Absence de contrefaçonLes juges ont considéré que sur l’oeuvre de l’artiste, 20 chaussures type pantoufles sont toutes recouvertes uniformément du même tissu que le tapis et sont disposées dans divers sens sur un même tapis, alors que les bottines litigieuses sont recouvertes d’un velours soyeux à motifs persans dont l’aspect est très différent de celui du tissu plus rugueux d’un tapis oriental, et les bottines de la Maison Martin Margiella sous les pas du mannequin qui les porte se déplacent sur plusieurs tapis orientaux disposés sur l’estrade qui ne sont pas du même tissu que celui des chaussures, avec en outre cette spécificité tenant à ce que chaque bottine de la même paire est recouverte d’un coloris et de motifs différents. Il en résulte qu’aucune des caractéristiques de l’oeuvre de l’artiste n’est reprise dans les bottines portées par le mannequin qui ont défilé. L’acte de contrefaçon de l’oeuvre de l’artiste n’est donc pas caractérisé. |
Q/R juridiques soulevées :
Quel était le motif de la poursuite de l’artiste contre la Maison Martin Margiela ?L’artiste a intenté une action en justice contre la Maison Martin Margiela pour reproduction non autorisée de son œuvre lors de la collection printemps/été 2012. Cette œuvre, intitulée « Caresser l’errance d’un pas oublié », créée en 2005, se composait d’un tapis oriental sur lequel reposaient dix paires de chaussures fabriquées dans le même tissu que le tapis. Le défilé de la Maison Martin Margiela mettait en avant des mannequins portant des bottines faites d’un tissu différent, ce qui a conduit l’artiste à estimer que son travail avait été copié sans autorisation. Quelles étaient les différences entre l’œuvre de l’artiste et les bottines de la Maison Martin Margiela ?Les juges ont noté plusieurs différences significatives entre l’œuvre de l’artiste et les bottines de la Maison Martin Margiela. Tout d’abord, l’œuvre de l’artiste comportait 20 chaussures de type pantoufle, toutes recouvertes du même tissu que le tapis, tandis que les bottines étaient faites d’un velours soyeux à motifs persans. L’aspect visuel de ces matériaux était très différent, le tissu des bottines étant plus lisse et brillant, alors que le tapis oriental avait une texture plus rugueuse. De plus, les bottines étaient portées sur plusieurs tapis orientaux qui ne correspondaient pas au tissu des chaussures, ce qui ajoutait une autre couche de distinction. Quelle a été la conclusion des juges concernant la contrefaçon ?Les juges ont conclu qu’il n’y avait pas de contrefaçon de l’œuvre de l’artiste par la Maison Martin Margiela. Ils ont déterminé qu’aucune des caractéristiques distinctives de l’œuvre originale n’était reprise dans les bottines présentées lors du défilé. Les différences de matériaux, de motifs et de présentation ont été jugées suffisamment marquées pour écarter l’idée d’une contrefaçon. Ainsi, l’acte de contrefaçon n’a pas été caractérisé, et la Maison Martin Margiela a été exonérée des accusations portées par l’artiste. |
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