Propriété intellectuelle et procédure abusive

·

·

Propriété intellectuelle et procédure abusive

L’Essentiel : En vertu de l’article L. 613-3 du code de la propriété intellectuelle, toute exploitation d’un brevet sans consentement est interdite. Cependant, dans le cas présent, la contrefaçon n’a pas été établie, la société poursuivie ayant prouvé un usage autorisé de la marque et du brevet. Par ailleurs, l’exercice d’une action en justice est un droit, mais peut devenir abusif en cas de faute. Ici, la procédure engagée pour contrefaçon, manifestement vouée à l’échec, a conduit à la condamnation du titulaire du brevet à verser 10 000 € de dommages-intérêts pour procédure abusive.

Absence de contrefaçon

En application de l’article L. 613-3 du code de la propriété intellectuelle, « sont interdites, à défaut de consentement du propriétaire du brevet : a) La fabrication, l’offre, la mise dans le commerce, l’utilisation, l’importation, l’exportation, le transbordement, ou la détention auxfins précitées du produit objet du brevet (..) ».   Aux termes de l’article L. 713-2 du même code, « sont interdits, sauf autorisation du propriétaire : a) La reproduction, l’usage ou l’apposition d’une marque, même avec l’adjonction de mots tels que « formule, façon, système, imitation, genre, méthode », ainsi que l’usage d’une marque reproduite, pour des produits ou services identiques à ceux désignés dans l’enregistrement ».

En l’espèce, la contrefaçon tant de marque que de brevet n’a pas été jugée caractérisée, dès lors que la société poursuivie démontre avoir fait un usage autorisé de la marque et du brevet litigieux.

Conditions de la procédure abusive

L’exercice d’une action en justice constitue, en principe, un droit et ne dégénère en abus pouvant donner naissance à une dette de dommages-intérêts qu’en cas de faute.  En l’espèce, la faute est caractérisée par le fait d’avoir engagé une procédure en contrefaçon manifestement vouée à l’échec, le défendeur poursuivi n’ayant fait qu’un usage autorisé de la marque et du brevet dont la protection était revendiquée.   Le titulaire du brevet a été condamné à verser au licencié la somme de 10000 € à titre de dommages-intérêts pour procédure abusive.

Télécharger la décision

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les interdictions liées à la contrefaçon de brevet et de marque selon le code de la propriété intellectuelle ?

La contrefaçon de brevet et de marque est strictement encadrée par le code de la propriété intellectuelle. Selon l’article L. 613-3, il est interdit, sans le consentement du propriétaire du brevet, de fabriquer, offrir, mettre dans le commerce, utiliser, importer, exporter, transborder ou détenir un produit protégé par un brevet.

De même, l’article L. 713-2 stipule que la reproduction, l’usage ou l’apposition d’une marque, même en ajoutant des termes comme « formule », « système » ou « méthode », est prohibée sans autorisation. Cela inclut l’utilisation d’une marque reproduite pour des produits ou services identiques à ceux désignés dans l’enregistrement.

Pourquoi la contrefaçon n’a-t-elle pas été jugée caractérisée dans cette affaire ?

Dans cette affaire, la contrefaçon de marque et de brevet n’a pas été jugée caractérisée car la société poursuivie a pu prouver qu’elle avait fait un usage autorisé de la marque et du brevet en question.

Cela signifie que les actions de la société étaient légitimes et ne constituaient pas une violation des droits de propriété intellectuelle du titulaire du brevet ou de la marque. Cette démonstration d’usage autorisé a été cruciale pour éviter la reconnaissance de la contrefaçon.

Quelles sont les conditions pour qu’une procédure judiciaire soit considérée comme abusive ?

Une procédure judiciaire est généralement considérée comme un droit, mais elle peut devenir abusive si elle est engagée sans fondement valable. Dans ce cas précis, la faute a été établie par le fait que la procédure en contrefaçon était manifestement vouée à l’échec.

Le défendeur avait simplement exercé un usage autorisé de la marque et du brevet, ce qui a conduit à la conclusion que l’action en justice n’était pas justifiée. En conséquence, le titulaire du brevet a été condamné à verser 10 000 € au licencié pour procédure abusive.

Quelle a été la décision finale concernant les dommages-intérêts ?

La décision finale a été que le titulaire du brevet, ayant engagé une procédure abusive, a été condamné à verser des dommages-intérêts au licencié. La somme fixée a été de 10 000 €, ce qui souligne la responsabilité du titulaire du brevet dans l’engagement d’une action en justice sans fondement.

Cette décision vise à dissuader les actions en justice abusives et à protéger les droits des licenciés qui pourraient être injustement poursuivis pour contrefaçon. Elle rappelle également l’importance de la bonne foi dans l’exercice des droits de propriété intellectuelle.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon