Paul c/ Paum

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Paul c/ Paum

L’Essentiel : L’enseigne Paul a été déboutée de son opposition à l’enregistrement de la marque « Paum Coffee Shop & Frozen Yogurt ». L’INPI a validé ce dépôt, soulignant l’absence de risque de confusion entre les deux marques. Les différences phonétiques et conceptuelles sont notables : « Paul » est un prénom, tandis que « Paum » semble être un terme de fantaisie, sans lien avec le prénom. De plus, les services proposés ne sont pas complémentaires, car ils ne s’adressent pas à la même clientèle et ne sont pas fournis par les mêmes prestataires. Cette décision illustre l’importance d’une défense solide en matière de marques.

Opposition au dépôt d’une marque

L’enseigne Paul (groupe Holder) a été déboutée de son opposition à l’enregistrement de la  marque « Paum Coffee Shop & Frozen Yogurt » pour désigner les produits du café, thé, cacao, pains et pâtisseries.  Le dépôt de cette marque a été validé par l’INPI. Cette affaire a mis en lumière, outre le risque lié à une opposition non fondée, l’intérêt de ne pas présenter de défense. En effet, le directeur de l’INPI est à même de présenter les motifs de son refus d’opposition au dépôt de la marque.

Absence de risque de confusion

Le risque de confusion doit être apprécié globalement en tenant compte de tous les facteurs pertinents du cas d’espèce. Cette appréciation globale doit, en ce qui concerne la similitude visuelle, phonétique ou conceptuelle des marques en cause, être fondée sur l’impression d’ensemble produite par celles-ci, en tenant compte de leurs éléments dominants et distinctifs.

En présence d’une marque complexe, il y a lieu d’opérer la comparaison en examinant les marques en cause, considérées chacune dans son ensemble, ce qui n’exclut pas que l’impression d’ensemble produite dans la mémoire du public pertinent par une marque complexe puisse, dans certaines circonstances, être dominée par un ou plusieurs de ses composants. Ce n’est que si tous les autres composants de la marque sont négligeables que l’appréciation de la similitude pourra se faire sur la seule base de l’élément dominant.

Différences phonétiques et conceptuelles

En l’occurrence, les signes en présence présentaient des différences suffisantes : d’un point de vue phonétique, les éléments verbaux « Paul » et « Paum » diffèrent par leur sonorité finale. En ce qui concerne la similitude conceptuelle, le terme « Paul » désigne un prénom, qui se trouve clairement identifié comme tel par le consommateur alors que le terme « Paum » apparaît être un terme de fantaisie. Il pourrait, tout au plus, être associé au fruit de la pomme  qui ne possède lui non plus aucune similitude conceptuelle avec le prénom « Paul ».  Par ailleurs, si de manière générale le risque de confusion est d’autant plus élevé que le caractère distinctif de la marque antérieure s’avère important, la notoriété de la marque « Paul » ne peut suffire à elle seule à créer un risque de confusion alors même qu’il n’y a pas de similitude visuelle, phonétique et conceptuelle entre les deux marques.

Question des services complémentaires

Le directeur de l’INPI était également en droit d’écarter le lien de complémentarité entre les services en présence (et notamment les services liés à la restauration sur place et à emporter et  la mise à disposition de salles). Les services consistant à mettre à disposition des locaux pour la réalisation d’événements moyennant le paiement d’une somme d’argent et à fournir des prestations réalisées par les professionnels de la restauration visant à servir des plats cuisinés, ne présentent pas les mêmes natures, objet et destination que ceux visés au dépôt de la marque « Paul ».

Les produits ou les services complémentaires sont ceux entre lesquels existe un lien étroit, en ce sens que l’un est indispensable ou important pour l’usage de l’autre, de sorte que les consommateurs peuvent penser que la responsabilité de la fabrication de ces produits ou de la fourniture de ces services incombe à la même entreprise. En l’espèce, les services en cause, s’ils peuvent être fournis conjointement, peuvent également être réalisés de manière séparée. Par ailleurs, ils ne s’adressent pas à la même clientèle et ne sont pas rendus par les mêmes prestataires. Ils ne peuvent dès lors pas présenter un caractère complémentaire.

Télécharger la décision

Q/R juridiques soulevées :

Quelle a été la décision de l’INPI concernant l’opposition de l’enseigne Paul ?

L’INPI a débouté l’enseigne Paul, appartenant au groupe Holder, de son opposition à l’enregistrement de la marque « Paum Coffee Shop & Frozen Yogurt ».

Cette décision a été prise après une évaluation des risques de confusion entre les marques en question. L’INPI a validé le dépôt de la marque « Paum Coffee Shop & Frozen Yogurt », soulignant l’importance d’une opposition fondée et d’une défense solide lors de telles procédures.

Il est également important de noter que le directeur de l’INPI a la capacité de justifier les motifs de refus d’opposition, ce qui a été un élément clé dans cette affaire.

Comment le risque de confusion est-il évalué dans les cas de marques similaires ?

L’évaluation du risque de confusion entre des marques est un processus complexe qui prend en compte plusieurs facteurs pertinents.

Il s’agit d’une appréciation globale qui inclut la similitude visuelle, phonétique et conceptuelle des marques. Cette évaluation repose sur l’impression d’ensemble que les marques produisent, en tenant compte de leurs éléments dominants et distinctifs.

Dans le cas de marques complexes, il est essentiel de considérer chaque marque dans son ensemble. Cependant, si certains composants d’une marque sont jugés négligeables, l’évaluation peut se concentrer sur l’élément dominant.

Cela signifie que la perception du public est cruciale pour déterminer s’il existe un risque de confusion.

Quelles différences ont été identifiées entre les marques « Paul » et « Paum » ?

Les marques « Paul » et « Paum » présentent des différences significatives sur plusieurs plans.

Phonétiquement, les éléments verbaux « Paul » et « Paum » se distinguent par leur sonorité finale, ce qui contribue à réduire le risque de confusion.

Conceptuellement, le terme « Paul » est reconnu comme un prénom, tandis que « Paum » est perçu comme un terme de fantaisie, sans lien direct avec le prénom « Paul ».

De plus, « Paum » pourrait être associé à la pomme, mais cela ne crée pas de similitude conceptuelle avec « Paul ».

Ainsi, même si la marque « Paul » est notoire, cela ne suffit pas à établir un risque de confusion en l’absence de similitudes visuelles, phonétiques ou conceptuelles.

Pourquoi le directeur de l’INPI a-t-il écarté le lien de complémentarité entre les services ?

Le directeur de l’INPI a jugé qu’il n’existait pas de lien de complémentarité entre les services proposés par les marques en question.

Les services liés à la restauration sur place et à emporter, ainsi que la mise à disposition de salles, ne partagent pas la même nature, objet ou destination.

Les services en cause peuvent être fournis ensemble, mais ils peuvent également être réalisés séparément, ce qui indique qu’ils ne sont pas indispensables l’un à l’autre.

De plus, ces services ne s’adressent pas à la même clientèle et ne sont pas fournis par les mêmes prestataires, ce qui renforce l’absence de caractère complémentaire entre eux.

Cette analyse a été déterminante pour la décision de l’INPI concernant l’opposition de l’enseigne Paul.


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