Tribunal judiciaire de Paris, 21 janvier 2016
Tribunal judiciaire de Paris, 21 janvier 2016

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris

Thématique : Remboursement de la redevance copie privée

Résumé

La société Banque Magnétique a été déboutée de sa demande de remboursement de la redevance pour copie privée, fondée sur la répétition de l’indu. Selon le code civil, un paiement sans dette peut être réclamé, mais la Banque n’a pas prouvé s’être appauvrie. En effet, elle a répercuté le montant de la redevance sur ses clients et ne pouvait pas prétendre être l’utilisateur final des supports vierges. Seuls les utilisateurs finaux, ayant acquis ces supports à des fins professionnelles, peuvent demander un remboursement, conformément à la Directive et à l’interprétation de la CJUE.

La société Banque Magnétique a été déboutée de sa demande de remboursement de la copie privée dirigée contre Copie France.

Action en répétition de l’indu

La demande de remboursement était fondée sur la répétition de l’indu qui, au sens de l’article 1235 alinéa 1 er du code civil, constitue « Tout paiement suppose une dette : ce qui a été payé sans être dû est sujet à répétition ».  L’article 1376 du code civil ajoute que : « Celui qui reçoit par erreur ou sciemment ce qui ne lui est pas dû, s ‘oblige à la restituer à celui de qui il l’a indûment reçu ».  L’action en répétition de l’indu n’est ouverte qu’au solvens c’est-à-dire à celui qui s’est appauvri.

Or, la société Banque Magnétique a répercuté sur ses clients le montant de la rémunération pour copie privée qu’elle a reversée à la société COPIE France et ne pouvait donc prétendre s’être appauvrie de ce fait.  En effet, elle ne pouvait pas prétendre être l’utilisateur final des supports vierges qu’elle distribuait et ne pouvait donc réclamer à la société COPIE FRANCE de lui rembourser les sommes payées par les utilisateurs finaux qui n’ont acquis les supports qu’à des fins professionnels.

Remboursement à l’utilisateur final

Le système de remboursement de la redevance pour copie privée n’est ouvert qu’aux utilisateurs finaux et ce conformément à la Directive et à l’interprétation qu’en a donné la CJUE. Seuls les utilisateurs finaux ayant acquis les supports vierges à des fins uniquement professionnelles peuvent avoir la qualité de solvens.

La société Banque Magnétique ne démontrait à aucun moment s’être appauvrie car les sommes qu’elle a versées à la société COPIE FRANCE ont été supportées in fine par les acquéreurs de sorte qu’elle n’en subissait pas la charge.

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