Atteinte à la vie privée de Valérie Trierweiler

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Atteinte à la vie privée de Valérie Trierweiler

Ont été publiés dans un magazine les propos des auteurs d’une biographie sur Valérie Trierweiler et faisant état (à l’époque) d’une éventuelle relation intime entre cette dernière et Patrick Devedjian. La 1ère dame de France a obtenu la condamnation de l’éditeur pour atteinte à sa vie privée.

Atteinte à la vie privée

Les juges ont conclu que l’atteinte portée à la vie privée de Valérie Trierweiler était caractérisée en ce qui concerne la relation intime qui lui est prêtée avec Patrick Devedjian, dès lors que l’information prétendue était d’un intérêt extrêmement limité, que la véracité de celle-ci n’est pas établie et que l’atteinte touche en outre des aspects particulièrement intimes de la vie privée.

Article 9 du code civil

Conformément à l’article 9 du code civil et à l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, toute personne, quelle que soit sa notoriété, a droit au respect de sa vie privée et est fondée à en obtenir la protection en fixant elle-même ce qui peut être divulgué par voie de presse.

Cependant, ce droit doit se concilier avec le droit à la liberté d’expression, consacré par l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et peut céder devant la liberté d’informer sur tout ce qui entre dans le champ de l’intérêt légitime du public, certains événements d’actualité ou sujets d’intérêt général pouvant justifier une publication en raison du droit du public à l’information et du principe de la liberté d’expression. Par ailleurs, la diffusion d’informations anodines ou déjà notoirement connues du public n’est pas constitutive d’atteinte au respect de la vie privée.

A noter que la protection de la vie privée s’apprécie moins strictement lorsqu’il s’agit d’une personne que sa situation ou ses fonctions exposent à la curiosité du public, Valérie Trierweiler reconnaissait elle-même qu’elle est “une personnalité publique, ou plus exactement parapublique, en tant que compagne du Président de la République”, suscitant ainsi l’intérêt du public. Il en est d’autant plus ainsi qu’elle dispose d’un bureau à l’Elysée et accompagne le chef de l’Etat dans ses déplacements officiels à l’étranger. Tant le statut que la personnalité de la nouvelle “Première Dame” relevaient ainsi d’un sujet d’actualité et d’un débat d’intérêt général, étant observé que plusieurs livres lui ont été consacrés à la même époque. De plus, il est manifeste que depuis les dernières campagnes présidentielles, les hommes et femmes politiques ont davantage communiqué sur leur vie privée et que François Hollande et Valérie Trierweiler se sont publiquement exprimés sur leur amour mutuel, ces divers éléments n’étant cependant pas de nature à priver la 1ère dame de France de toute protection de sa vie privée. En l’espèce, la divulgation de l’information / rumeur en cause n’était pas justifiée par le droit à l’information du public.

Agir en diffamation ou en atteinte à la vie privée

Sur le volet procédural de cette affaire, le tribunal a rappelé que le droit à la.vie privée défini à l’article 9 du code civil et le droit au respect de la réputation prévu par l’article 29 alinéa 1 de la loi du 29 juillet 1881 sont des attributs de la personne distincts.

L’intérêt visé par le premier de ces textes étant différent de celui protégé par le second, la victime d’une publication illicite est en droit d’invoquer le texte de son choix, à la condition que l’engagement d’une procédure fondée sur une violation de la vie privée n’apparaisse pas comme un détournement de la loi sur la liberté de la presse, seule applicable lorsque le demandeur ne se plaint en réalité que d’une atteinte à sa réputation.

Pas de responsabilité du directeur de la publication

Le directeur de publication du magazine a été mis hors de cause dès lors qu’aucune faute personnelle n’est invoquée à son encontre et qu’en matière d’atteinte à la vie privée, il n’existe pas de présomption de responsabilité liée à sa fonction, contrairement à ce qui est spécifiquement prévu par les articles 42 et 43 de la loi du 29 juillet 1881 en matière de diffamation par exemple.

Mots clés : Vie privee

Thème : Vie privee

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Tribunal de Grande instance de Paris | 5 juin 2013 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quels étaient les propos publiés concernant Valérie Trierweiler ?

Les propos publiés dans un magazine faisaient état d’une éventuelle relation intime entre Valérie Trierweiler, alors Première dame de France, et Patrick Devedjian. Cette information a été jugée comme une atteinte à la vie privée de Valérie Trierweiler, qui a obtenu la condamnation de l’éditeur du magazine.

Quelles ont été les conclusions des juges concernant l’atteinte à la vie privée ?

Les juges ont conclu que l’atteinte à la vie privée de Valérie Trierweiler était caractérisée. Ils ont noté que l’information sur la relation intime prétendue avait un intérêt extrêmement limité, que sa véracité n’était pas établie, et qu’elle touchait des aspects particulièrement intimes de sa vie privée.

Quel est le cadre légal protégeant la vie privée en France ?

La protection de la vie privée en France est régie par l’article 9 du code civil et l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Ces textes garantissent à toute personne, indépendamment de sa notoriété, le droit au respect de sa vie privée et la possibilité de contrôler ce qui peut être divulgué par la presse.

Comment le droit à la vie privée se concilie-t-il avec la liberté d’expression ?

Le droit à la vie privée doit être concilié avec le droit à la liberté d’expression, tel que prévu par l’article 10 de la Convention européenne. Ce dernier peut prévaloir lorsque l’information concerne des événements d’actualité ou des sujets d’intérêt général. Cependant, la diffusion d’informations anodines ou déjà connues ne constitue pas une atteinte à la vie privée.

Quel impact a le statut public de Valérie Trierweiler sur sa vie privée ?

Le statut de Valérie Trierweiler en tant que compagne du Président de la République la rendait plus exposée à la curiosité du public. Elle a reconnu être une « personnalité publique », ce qui a suscité un intérêt général. Toutefois, cela ne prive pas la Première dame de France de la protection de sa vie privée.

Quelles sont les options légales pour agir en cas de diffamation ou d’atteinte à la vie privée ?

La victime d’une publication illicite peut choisir d’agir en diffamation ou pour atteinte à la vie privée, car ces deux droits sont distincts. L’engagement d’une procédure pour violation de la vie privée ne doit pas être perçu comme un détournement de la loi sur la liberté de la presse, qui s’applique uniquement en cas d’atteinte à la réputation.

Quelle a été la décision concernant la responsabilité du directeur de publication ?

Le directeur de publication du magazine a été mis hors de cause, car aucune faute personnelle n’a été invoquée contre lui. En matière d’atteinte à la vie privée, il n’existe pas de présomption de responsabilité liée à sa fonction, contrairement à ce qui est prévu pour la diffamation.


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