Indemnités du journaliste : un régime dérogatoireLe journaliste professionnel avec quinze ans de métier relève d’un statut particulier dont les règles attribuent compétence à une Commission Arbitrale pour déterminer le montant de l’indemnité de congédiement susceptible d’être allouée aux journalistes en cas de rupture de son contrat de travail. Les règles applicables sont les suivantes : Si l’employeur est à l’initiative de la rupture, le salarié a droit à une indemnité qui ne peut être inférieure à la somme représentant un mois, par année ou fraction d’année de collaboration, des derniers appointements. Le maximum des mensualités est fixé à quinze (article L 7112-3 du code du travail). Lorsque l’ancienneté excède quinze années, une commission arbitrale est saisie pour déterminer l’indemnité due. Cette commission est composée paritairement d’arbitres désignés par les organisations professionnelles d’employeurs et de salariés. Elle est présidée par un fonctionnaire ou par un magistrat en activité ou retraité (article L 7112-4 du code du travail). Si les parties ou l’une d’elles ne désignent pas d’arbitres, ceux-ci sont nommés par le président du tribunal de grande instance. Si les arbitres désignés par les parties ne s’entendent pas pour choisir le président de la commission arbitrale, celui-ci est désigné à la requête de la partie la plus diligente par le président du tribunal de grande instance. En cas de faute grave ou de fautes répétées, l’indemnité peut être réduite dans une proportion qui est arbitrée par la commission ou même supprimée. La décision de la commission arbitrale est obligatoire et ne peut être frappée d’appel. Si la rupture du contrat de travail survient à l’initiative du journaliste professionnel, les dispositions des articles L. 7112-3 et L. 7112-4 sont applicables, lorsque cette rupture est motivée par l’une des circonstances suivantes : i) Cession du journal ou du périodique ; ii) Cessation de la publication du journal ou périodique pour quelque cause que ce soit ; iii) Changement notable dans le caractère ou l’orientation du journal ou périodique si ce changement crée, pour le salarié, une situation de nature à porter atteinte à son honneur, à sa réputation ou, d’une manière générale, à ses intérêts moraux. Dans ces cas, le salarié qui rompt le contrat n’est pas tenu d’observer la durée du préavis prévue à l’article L. 7112-2. Cas du licenciement sans cause réelle et sérieuseSi l’article L. 7112-4 du Code du travail permet effectivement à la Commission Arbitrale, en cas de faute grave du journaliste professionnel, de réduire ou supprimer l’indemnité qu’il lui appartient de déterminer en cas de rupture du contrat de travail, il ne saurait pour autant en être déduit que la Commission Arbitrale des Journalistes a compétence pour fixer des dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Compétence de la commission arbitrale des journalistesEn effet, si la compétence de la Commission Arbitrale dans le domaine qui lui est dévolu entraîne corrélativement l’incompétence de la juridiction prud’homale en la matière, le champ des attributions de la commission ne peut être étendu à des cas non prévus par la loi. Ainsi, la juridiction prud’homale conserve la plénitude de sa compétence pour toute indemnité autre que l’indemnité mentionnée à l’article L 7112-4 du code du travail. Le conseil de prud’hommes est donc compétent pour statuer sur la demande d’indemnité au titre d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, et par suite, appréciant le droit à créance de l’intéressé au titre d’une indemnité de congédiement, pour statuer aussi sur une provision à valoir sur celle-ci. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quel est le statut des journalistes professionnels en matière d’indemnités de congédiement ?Le statut des journalistes professionnels, notamment ceux ayant quinze ans d’expérience, est régi par des règles spécifiques qui leur confèrent un traitement dérogatoire en matière d’indemnités de congédiement. En cas de rupture de contrat à l’initiative de l’employeur, le journaliste a droit à une indemnité minimale équivalente à un mois de salaire par année de service, avec un plafond fixé à quinze mois de salaire. Cette indemnité est déterminée par une Commission Arbitrale, qui est composée d’arbitres désignés par les organisations professionnelles d’employeurs et de salariés, et présidée par un fonctionnaire ou un magistrat. Quelles sont les conditions pour qu’une commission arbitrale soit saisie ?La commission arbitrale est saisie lorsque l’ancienneté du journaliste dépasse quinze ans. Dans ce cas, elle a pour mission de déterminer le montant de l’indemnité due. Si les parties ne parviennent pas à désigner des arbitres, ceux-ci sont nommés par le président du tribunal de grande instance. En cas de désaccord entre les arbitres désignés, le président de la commission est également désigné par le président du tribunal de grande instance, garantissant ainsi une procédure équitable. Quelles sont les conséquences d’une faute grave sur l’indemnité ?En cas de faute grave ou de fautes répétées de la part du journaliste, la commission arbitrale a la possibilité de réduire ou même de supprimer l’indemnité de congédiement. Cette décision est prise par la commission et est obligatoire, ce qui signifie qu’elle ne peut pas être contestée par voie d’appel. Cela souligne l’importance de la conduite professionnelle des journalistes, car des manquements peuvent avoir des conséquences financières significatives. Quelles sont les circonstances dans lesquelles un journaliste peut rompre son contrat sans préavis ?Un journaliste peut rompre son contrat sans respecter la durée de préavis si la rupture est motivée par certaines circonstances, telles que la cession du journal, la cessation de publication, ou un changement notable dans l’orientation du journal qui pourrait nuire à son honneur ou à sa réputation. Dans ces cas, les articles L. 7112-3 et L. 7112-4 du Code du travail s’appliquent, protégeant ainsi les droits du journaliste face à des situations défavorables. Quelle est la compétence de la commission arbitrale en matière de licenciement sans cause réelle et sérieuse ?La commission arbitrale des journalistes n’a pas compétence pour fixer des dommages-intérêts en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Bien que la commission puisse réduire ou supprimer l’indemnité en cas de faute grave, elle ne peut pas étendre son champ d’attributions à des cas non prévus par la loi. Ainsi, la juridiction prud’homale reste compétente pour statuer sur les demandes d’indemnité liées à un licenciement sans cause réelle et sérieuse, garantissant ainsi une protection supplémentaire pour les journalistes. Quel est le rôle du conseil de prud’hommes dans ce contexte ?Le conseil de prud’hommes a la compétence de statuer sur les demandes d’indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il peut également apprécier le droit à créance de l’intéressé concernant l’indemnité de congédiement, ce qui lui permet de se prononcer sur une provision à valoir sur celle-ci. Cela assure une protection des droits des journalistes et leur permet d’obtenir réparation en cas de licenciement abusif. |
Laisser un commentaire