Image des personnes

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Couvertures emblématiques de Paris Match

Dans le cadre d’une  rétrospective de couvertures « emblématiques » de la revue, l’hebdomadaire Paris Match, a procédé à un rappel de l’idylle intervenue entre la princesse Caroline de Monaco, alors âgée de 25 ans, et du champion de tennis Guillermo Vilas et en illustrant l’article par la reproduction en vignette de la couverture de son numéro du 2 juillet 1982, laquelle était composée de la photographie des intéressés en maillot de bain. Invoquant l’atteinte à sa vie privée et à son droit à l’image, Caroline de Hanovre a assigné l’éditeur pour atteinte à son droit à l’image et à sa vie privée.

Atteinte à la vie privée

Les juges ont retenu l’atteinte à la vie privée de Caroline de Hanovre. Si l’histoire d’amour prêtée en 1982 à l’intimée a défrayé un temps la chronique, il n’est pas établi que les intéressés aient entendu la rendre publique ni qu’ils aient consenti à la prise de photographies pour donner corps à ce qui n’était qu’une rumeur. Le « droit à la rétrospective » invoqué par l’éditeur ne saurait lui permettre, en l’absence de tout fait d’actualité ni débat d’intérêt général justifiant l’information légitime du public, « qu’il soit porté atteinte à la vie privée et au droit à l’image de l’intimée au prétexte qu’elle n’avait pas protesté à l’époque ni tenté alors de faire taire la rumeur sur sa liaison avec le tennisman ». Si le droit à l’oubli est sans application en l’espèce, il demeure que l’atteinte portée à la vie privée de l’intimée et à son droit à l’image, est constituée par la publication récente incriminée.

Pour rappel, les articles 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et 9 du code civil garantissent à toute personne, quelles que soient sa notoriété, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, le respect de sa vie privée et de son image. L’article 10 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales garantit pour sa part l’exercice du droit à l’information des organes de presse dans le respect du droit des tiers. La combinaison de ce droit essentiel de la personnalité et de cette liberté fondamentale conduit à limiter le droit à l’information du public, d’une part, aux éléments relevant pour les personnes publiques de la vie officielle et, d’autre part, aux informations et images volontairement livrées par les intéressés ou que justifient une actualité ou un débat d’intérêt général.

Questions / Réponses juridiques

Quelle est l’origine de l’affaire concernant Caroline de Hanovre et Paris Match ?

L’affaire trouve son origine dans une rétrospective de couvertures emblématiques de l’hebdomadaire Paris Match, qui a rappelé l’idylle entre la princesse Caroline de Monaco et le champion de tennis Guillermo Vilas.

Cette idylle, survenue en 1982, a été illustrée par la couverture du numéro du 2 juillet 1982, qui montrait les deux intéressés en maillot de bain.

Caroline de Hanovre a alors assigné l’éditeur pour atteinte à son droit à l’image et à sa vie privée, invoquant que cette publication portait atteinte à son intimité.

Quelles ont été les conclusions des juges concernant l’atteinte à la vie privée ?

Les juges ont conclu à l’atteinte à la vie privée de Caroline de Hanovre. Ils ont noté que, bien que l’histoire d’amour ait fait l’objet de rumeurs en 1982, il n’était pas prouvé que les intéressés aient voulu la rendre publique.

De plus, il n’y avait pas de consentement pour la prise de photographies qui auraient pu alimenter cette rumeur.

Le droit à la rétrospective, invoqué par l’éditeur, ne pouvait pas justifier la publication en l’absence d’actualité ou de débat d’intérêt général.

Quels articles protègent la vie privée et le droit à l’image en France ?

La protection de la vie privée et du droit à l’image en France est garantie par plusieurs textes juridiques.

L’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ainsi que l’article 9 du code civil, assurent à toute personne le respect de sa vie privée et de son image, indépendamment de sa notoriété ou de sa fortune.

En parallèle, l’article 10 de la même convention garantit le droit à l’information des organes de presse, mais cela doit se faire dans le respect des droits des tiers.

Comment se concilient le droit à l’information et le respect de la vie privée ?

La conciliation entre le droit à l’information et le respect de la vie privée repose sur un équilibre délicat.

Le droit à l’information est essentiel pour les organes de presse, mais il est limité par le respect de la vie privée des individus.

Pour les personnes publiques, seules les informations relatives à leur vie officielle ou celles qu’elles ont volontairement partagées peuvent être divulguées, sauf si cela justifie un débat d’intérêt général.

Ainsi, la protection de la vie privée demeure primordiale, même pour les personnalités publiques.


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