Condamnation confirméeLes juges suprêmes ont confirmé la condamnation de Jean-Marie Le Pen pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée (5 000 euros d’amende). Propos tenus lors d’une réunion publiqueLes propos en cause ont été tenus lors d’une conférence de presse organisée dans un hôtel en vue de présenter une candidate du Front national aux élections municipales de 2014 : « vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante ». De tels propos constituent un acte positif de discrimination, incitant à opérer une différence de traitement à l’égard d’une catégorie de personnes. Ces propos étaient publics en raison de la présence de personnes non liées par une communauté d’intérêts et surtout en raison de la présence de journalistes qui avaient naturellement vocation à rendre compte de l’événement. La responsabilité du titre de presse ayant reproduit les propos en cause, a été écartée en raison de la responsabilité en cascade prévue par les articles 42 et 43 de la loi du 29 juillet 1881 : à défaut de poursuites contre les directeurs de publication, sont considérés comme auteurs principaux ceux ayant tenu les propos incriminés. Pas de 1ère d’exception de nullité soulevée en appelSur le terrain de la procédure et conformément à l’article 385 du code de procédure pénale, la juridiction a également déclaré irrecevable l’exception de nullité de la citation soulevée pour la première fois en cause d’appel. L’avocat du prévenu a soulevé en vain la nullité de la citation faute pour elle de mentionner le lieu précis de commission des faits. Prescription non atteinteEnfin, la prescription n’a pas été atteinte en raison du soit-transmis du procureur adjoint articulant les faits susceptibles d’être poursuivis aux fins d’enquête, qui est bien un acte interruptif de prescription. Le soit-transmis adressé au procureur de Nanterre avait été demandé aux fins de rechercher l’état civil complet de Jean Marie Le Pen et l’adresse précise de son domicile actuel. Cet acte tendant à cette investigation complémentaire est bien un acte interruptif puisque au cours de l’enquête, Jean Marie Le Pen avait été convoqué au siège du Front National et qu’il avait fit savoir aux enquêteurs qu’il ne déférerait pas à cette convocation en invoquant son immunité parlementaire. |
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Quelle est la nature de la condamnation de Jean-Marie Le Pen ?La condamnation de Jean-Marie Le Pen a été confirmée par les juges suprêmes pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ethnique, nationale, raciale ou religieuse. Cette décision a été sanctionnée par une amende de 5 000 euros. La gravité de ces propos, qui incitent à la haine, est prise très au sérieux par la justice, car ils peuvent avoir des conséquences néfastes sur la cohésion sociale et la paix publique. Quels propos ont conduit à cette condamnation ?Les propos incriminés ont été tenus lors d’une conférence de presse pour présenter une candidate du Front national aux élections municipales de 2014. Jean-Marie Le Pen a déclaré : « vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante ». Ces mots ont été jugés comme un acte positif de discrimination, car ils incitent à une différence de traitement envers une catégorie de personnes, en l’occurrence les roms. La présence de journalistes lors de cet événement a également contribué à la publicité de ces propos, ce qui a renforcé leur impact. Quelles ont été les décisions concernant la responsabilité des médias ?La responsabilité du titre de presse ayant reproduit les propos de Jean-Marie Le Pen a été écartée. Cela est dû à la responsabilité en cascade prévue par les articles 42 et 43 de la loi du 29 juillet 1881. En l’absence de poursuites contre les directeurs de publication, ceux qui ont tenu les propos incriminés sont considérés comme les auteurs principaux. Cela souligne l’importance de la responsabilité individuelle dans la diffusion de discours potentiellement discriminatoires. Quelles ont été les conclusions sur la procédure d’appel ?Concernant la procédure, la juridiction a déclaré irrecevable l’exception de nullité de la citation soulevée pour la première fois en appel. L’avocat de Jean-Marie Le Pen a tenté de faire valoir la nullité de la citation, arguant qu’elle ne mentionnait pas le lieu précis des faits. Cependant, cette argumentation a été jugée sans fondement, car la nullité n’a pas été soulevée dans les délais appropriés, ce qui a conduit à son irrecevabilité. Cela met en lumière l’importance du respect des procédures judiciaires. La prescription a-t-elle été atteinte dans cette affaire ?Non, la prescription n’a pas été atteinte. Cela est dû au soit-transmis du procureur adjoint, qui a articulé les faits susceptibles d’être poursuivis, ce qui constitue un acte interruptif de prescription. Le soit-transmis a été demandé pour rechercher l’état civil complet de Jean-Marie Le Pen et son adresse actuelle. Cet acte a permis de prolonger le délai de prescription, car il a été considéré comme une étape nécessaire dans l’enquête, notamment lorsque Jean-Marie Le Pen a été convoqué au siège du Front National. |
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