Le 28 septembre 2016, le Sénat a adopté définitivement le Projet de loi pour une République numérique (procédure accélérée engagée par le Gouvernement). Deux « mots clefs » qualifient le projet de loi : Contrôle et Sanction. On retiendra de ce texte, les dispositions impactantes suivantes. Nota : la version dite « petite loi » telle qu’adoptée par le Sénat est une version quasi définitive du texte.
Nouvelles exceptions aux droits de reproduction
L’article L. 122-5 du Code de la propriété intellectuelle est complété de trois nouvelles exceptions aux droits d’auteur : 1) Les copies ou reproductions numériques réalisées à partir d’une source licite, en vue de l’exploration de textes et de données incluses ou associées aux écrits scientifiques pour les besoins de la recherche publique, à l’exclusion de toute finalité commerciale « Données de la recherche » ; 2) Les copies ou reproductions numériques de la base réalisées par une personne qui y a licitement accès, en vue de fouilles de textes et de données incluses ou associées aux écrits scientifiques dans un cadre de recherche, à l’exclusion de toute finalité commerciale ; 3) Les reproductions et représentations d’œuvres architecturales et de sculptures, placées en permanence sur la voie publique, réalisées par des personnes physiques, à l’exclusion de tout usage à caractère commercial (exception dite de « panorama »).
Transparence des plateformes de partage de contenus
Toute plateforme en ligne d’échange de contenus sera tenue de délivrer au consommateur une information loyale, claire et transparente sur : i) les conditions générales d’utilisation du service d’intermédiation qu’elle propose et sur les modalités de référencement, de classement et de déréférencement des contenus, des biens ou des services auxquels ce service permet d’accéder ; ii) L’existence d’une relation contractuelle, d’un lien capitalistique ou d’une rémunération à son profit, dès lors qu’ils influencent le classement ou le référencement des contenus, des biens ou des services proposés ou mis en ligne ; iii) La qualité de l’annonceur et les droits et obligations des parties en matière civile et fiscale, lorsque des consommateurs sont mis en relation avec des professionnels ou des non-professionnels.
Comparateurs de prix
Tout opérateur de plateforme en ligne dont l’activité consiste en la fourniture d’informations permettant la comparaison des prix et des caractéristiques de biens et de services proposés par des professionnels, aura l’obligation de communiquer au consommateur les éléments à la base de la comparaison des prix et d’identifier les données qui relèvent de la publicité.
Droit de récupération des données de l’abonné
Le consommateur / abonné dispose désormais en toutes circonstances d’un droit de récupération de l’ensemble de ses données. Tout fournisseur d’un service de communication au public en ligne devra ainsi proposer au consommateur une fonctionnalité gratuite permettant la récupération : i) De tous les fichiers mis en ligne par le consommateur ; ii) De toutes les données résultant de l’utilisation du compte d’utilisateur du consommateur et consultables en ligne par celui-ci, à l’exception de celles ayant fait l’objet d’un enrichissement significatif par le fournisseur en cause. Ces données sont récupérées dans un standard ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé ; iii) Les données qui facilitent le changement de fournisseur de service ou permettent d’accéder à d’autres services.
Cette récupération des données devra être faite par une requête unique (le fournisseur a la charge de prendre toutes les mesures nécessaires de programmation et de transmission des informations nécessaires au changement de prestataire).
Lorsque les données collectées auprès du consommateur ne peuvent pas être récupérées dans un standard ouvert et aisément réutilisable, le fournisseur de service de communication au public en ligne en informe le consommateur de façon claire et transparente. Le cas échéant, il informe le consommateur des modalités alternatives de récupération de ces données et précise les caractéristiques techniques du format du fichier de récupération, notamment son caractère ouvert et interopérable.
Permis de louer son logement à courte durée
Sera soumise à déclaration préalable (enregistrement en ligne), toute location de courte durée d’un local meublé en faveur d’une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile (résidence principale ou secondaire). Sont concernées par ce permis de louer toutes les communes de plus de 200 000 habitants ainsi que celles des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
Les plateformes de mise en relation en vue de la location d’hébergements (Airbnb …) seront obligées de s’assurer du respect, par l’abonné, de la durée maximale de location autorisée (une résidence principale ne peut être louée plus de 120 jours par an). L’annonce publiée devra notamment comprendre le numéro de télédéclaration du loueur.
Imposition des revenus des plateformes collaboratives
Sont désormais soumis à l’impôt sur le revenu (et non plus aux BNC) les revenus des particuliers, issus des plateformes collaboratives en ligne dès lors qu’ils dépassent 5 000 €.
Contrôle des avis en ligne des consommateurs
Toute personne physique ou morale dont l’activité consiste, à titre principal ou accessoire, à collecter, à modérer ou à diffuser des avis en ligne provenant de consommateurs sera tenue de délivrer aux utilisateurs une information loyale, claire et transparente sur les modalités de publication et de traitement des avis mis en ligne. Elle devra préciser si ces avis font ou non l’objet d’un contrôle et, si tel est le cas, elle devra indiquer les caractéristiques principales du contrôle mis en œuvre. Elle devra également afficher la date de l’avis et ses éventuelles mises à jour.
Les sites de vente en ligne devront aussi indiquer aux consommateurs dont l’avis en ligne n’a pas été publié les raisons qui justifient le rejet. Ils devront également mettre en place une fonctionnalité gratuite qui permettra aux responsables des produits ou des services faisant l’objet d’un avis en ligne de signaler un doute sur l’authenticité de cet avis, à condition que ce signalement soit motivé.
Renforcement des pouvoirs de la CNIL
Lorsque le responsable d’un traitement ne respecte pas les obligations découlant de la loi informatique et libertés, le président de la CNIL peut le mettre en demeure de faire cesser le manquement constaté dans un délai qu’il fixe. En cas d’extrême urgence, ce délai peut être ramené à vingt-quatre heures. Si le responsable du traitement ne se conforme pas à la mise en demeure qui lui est adressée, la formation restreinte de la CNIL peut prononcer, après une procédure contradictoire, les sanctions suivantes : i) Un avertissement ; ii) Une sanction pécuniaire, iii) Une injonction de cesser le traitement.
La sanction devra être proportionnée à la gravité du manquement commis et aux avantages tirés de ce manquement. La CNIL prendra notamment en compte le caractère intentionnel ou de négligence du manquement, les mesures prises par le responsable du traitement pour atténuer les dommages subis par les personnes concernées, le degré de coopération avec la commission afin de remédier au manquement et d’atténuer ses effets négatifs éventuels, les catégories de données à caractère personnel concernées et la manière dont le manquement a été porté à la connaissance de la commission. Le montant de la sanction pourra être porté jusqu’à 3 millions d’euros.
Sanction des captations d’ébats sexuels
Les délits relatifs à l’atteinte à l’intimité de la vie privée porteront aussi sur la diffusion de paroles ou d’images présentant un caractère sexuel prises dans un lieu public ou privé (deux ans d’emprisonnement et 60 000 € d’amende). Est puni des mêmes peines le fait, en l’absence d’accord de la personne pour la diffusion, de porter à la connaissance du public ou d’un tiers tout enregistrement ou tout document portant sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel, obtenu, avec le consentement exprès ou présumé de la personne ou par elle-même. Agrément des compétitions de jeux vidéo en ligne
Les compétitions de jeux vidéo en ligne se trouvent désormais soumises à une déclaration administrative. On entend par compétition de jeux vidéo, toute compétition qui confronte, à partir d’un jeu vidéo, au moins deux joueurs ou équipes de joueurs pour un score ou une victoire (l’organisation de la compétition de jeux vidéo n’inclut pas l’organisation d’une prise de paris ce qui exclut la qualification légale de jeu et loterie). N’entrent pas dans le champ d’application du nouveau dispositif légal, i) les compétitions de jeux vidéo organisées en la présence physique des participants, pour lesquelles le montant total des droits d’inscription ou des autres sacrifices financiers consentis par les joueurs n’excède pas un montant à fixer ultérieurement par décret, ii) les jeux non compétitifs. Tous les jeux vidéo ne font pas l’objet de compétitions; les genres les plus pratiqués en compétition sont relativement peu nombreux : jeux de stratégie en temps réel, arènes multijoueurs, jeux de tir à la première personne, jeux de combat. Les jeux les plus populaires en compétition sont les arènes mutijoueurs, les jeux de tir à la première personne, les jeux de stratégie en temps réel, et dans une moindre mesure les jeux de combat et les simulations de football. La participation d’un mineur aux compétitions de jeux vidéo (comme la pratique l’avait déjà consacré) est conditionnée au recueil de l’autorisation du représentant légal. Le représentant légal est informé des enjeux financiers de la compétition et des jeux utilisés comme support de celle-ci. Cette information devra comprendre notamment la classification du jeu concerné dans la signalétique jeunesse adapté.
Une part de la rémunération perçue par le mineur de moins de seize ans au titre de sa participation à une compétition de jeu vidéo pourra être laissée à la disposition de ses représentants légaux. Le surplus, qui constitue le pécule, sera versé à la Caisse des dépôts et consignations et géré par cette caisse jusqu’à la majorité de l’enfant. Des prélèvements peuvent être autorisés en cas d’urgence et à titre exceptionnel.
Pour les compétitions de jeux vidéo se déroulant en ligne et pour les phases qualificatives se déroulant en ligne, les frais d’accès à internet et le coût éventuel d’acquisition du jeu vidéo servant de support à la compétition ne constituent pas un sacrifice financier. Cela permet ainsi aux compétitions de jeux vidéo d’échapper à la qualification de loterie. En effet, selon la jurisprudence, pour être qualifiée de loterie interdite, l’opération doit réunir quatre conditions, à savoir une publicité (offre publique), l’espérance d’un gain, l’existence d’un sacrifice financier de la part du joueur, et la présence, même partielle, du hasard.
Contrat de travail de joueur vidéo professionnel
Est également mis en place un statut juridique de joueur vidéo professionnel. Le joueur vidéo professionnel salarié (uniquement pour les jeux compétitifs) est défini comme toute personne ayant pour activité rémunérée la participation à des compétitions de jeu vidéo dans un lien de subordination juridique avec une association ou une société bénéficiant d’un agrément du ministre chargé du numérique.
Il est institué un Contrat de travail à durée déterminée (CDD) de joueur vidéo professionnel, impérativement écrit mais avec la réserve importante que ce CDD pourra être conclu hors des cas légaux limitativement prévus par le code du travail et sans avoir à respecter les dispositions relatives au terme précis par exemple. Le nouveau CDD de joueur vidéo professionnel est soumis à un régime particulier défini par les principes suivants : Toute collaboration entre une association / une société agréée et un joueur professionnel est de facto qualifiée de CDD. La durée du contrat de travail en question ne peut être inférieure à la durée d’une saison de jeu vidéo compétitif de douze mois. Toutefois, un contrat conclu en cours de saison de compétition de jeu vidéo peut avoir une durée inférieure à douze mois, sous certaines conditions : i) Dès lors qu’il court au minimum jusqu’au terme de la saison de jeu vidéo ; ii) S’il est conclu pour assurer le remplacement d’un joueur professionnel de jeu vidéo en cas d’absence du joueur professionnel ou de suspension de son contrat de travail. Les modalités de détermination des dates de début et de fin des saisons de jeu vidéo seront précisées par décret. La durée du CDD de joueur vidéo professionnel ne peut être supérieure à cinq ans. Le CDD est établi par écrit en au moins trois exemplaires et doit inclure plusieurs mentions impératives sous peine de requalification en CDI et de sanctions (amende de 3 750 € et en cas de récidive, la peine est portée à six mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende). A l’image du CDD d’usage, le CDD de joueur vidéo professionnel est transmis par l’employeur au joueur compétitif au plus tard deux jours ouvrables après l’embauche.
Droit à la connexion internet
En cas de non-paiement des factures à un service téléphonique et/ ou à un service d’accès à internet, les prestations sont maintenues au bénéfice de l’abonné jusqu’à ce qu’il ait été statué sur sa demande d’aide. Le service téléphonique maintenu peut être restreint par l’opérateur, sous réserve de préserver la possibilité de recevoir des appels ainsi que de passer des communications locales et vers les numéros gratuits et d’urgence. Le débit du service d’accès à internet maintenu peut être restreint par l’opérateur, sous réserve de préserver un accès fonctionnel aux services de communication au public en ligne et aux services de courrier électronique.
Passage à IPV6
À compter du 1er janvier 2018, tout nouvel équipement terminal, au sens de l’article L. 32 du code des postes et des communications électroniques, destiné à la vente ou à la location sur le territoire français devra être compatible avec la norme IPV6.
Appellation protégée de « Coffre-fort numérique »
Tout fournisseur qui se prévaut d’une offre de service de coffre-fort numérique, devra, sous peine de sanctions, se conformer à des prescriptions techniques spécifiques. Un service de coffre-fort numérique consiste à proposer la réception, le stockage, la suppression et la transmission de données ou documents électroniques dans des conditions permettant de justifier de leur intégrité et de l’exactitude de leur origine.
Tout service de coffre-fort numérique devra ainsi permettre i) la traçabilité des opérations réalisées sur ces documents ou données et la disponibilité de cette traçabilité pour l’utilisateur ; ii) l’identification de l’utilisateur lors de l’accès au service par un moyen d’identification électronique ; iii) garantir l’accès exclusif aux documents électroniques, données de l’utilisateur ou données associées au fonctionnement du service à cet utilisateur, aux tiers (autres que le prestataire de service de coffre-fort numérique), explicitement autorisés par l’utilisateur ; iv) donner la possibilité à l’utilisateur de récupérer les documents et les données stockées dans un standard ouvert aisément réutilisable et exploitable.
Correspondant informatique et libertés
Sont rendues obligatoires la désignation d’un correspondant informatique et libertés (CIL) pour les personnes morales de droit privé dont le personnel est supérieur à 250 personnes ou dont les activités consistent en des traitements de données qui, en raison de leur nature, de leur portée ou de leur finalité, exigent un suivi régulier et systématique de personnes.
Libre échange d’informations entre administrations
Le principe du libre échange (gratuit) des documents administratifs (correspondances, dossiers des administrés, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, avis, prévisions et décisions) entre toutes les administrations et les personnes privées chargées d’une mission de service public est adopté. Les auteurs du texte ont pris le préciser que les données collectées peuvent être utilisées à des fins différentes de celles pour lesquelles elles ont été collectées.
Renforcement de la mise à disposition des données publiques
Le périmètre des données publiques communiquées en ligne est étendu (les bases de données mises à jour de façon régulière, les données dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental, informations publiques de la statistique …), il est assorti d’un droit de réutilisation du contenu des bases de données mises en ligne. Les jugements administratifs ou judiciaires seront également mis à la disposition du public à titre gratuit sous réserve du respect de la vie privée des personnes concernées. Cette mise à disposition du public est précédée d’une analyse du risque de ré-identification des personnes.
ENGIE et GRDF en tant que gestionnaire du réseau public de transport d’électricité et de gaz, en vue de permettre la réutilisation des données détaillées de consommation et de production seront chargés de mettre en place une base de données centralisée des données de consommation afin de la mettre à disposition du public par voie électronique, dans un format ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé (sous une forme agrégée garantissant leur caractère anonyme).
Interventions télévisées des hommes politiques
Les services de radio et de télévision devront transmettre les données relatives aux temps d’intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d’information, les magazines et les autres émissions des programmes au CSA, selon les conditions de périodicité et de format déterminées par le conseil. Le CSA communiquera chaque mois aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et aux responsables des différents partis politiques représentés au Parlement le relevé des temps d’intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d’information, les magazines et les autres émissions des programmes.
Sanction des opérateurs au titre des zones blanches
Les pouvoirs de sanction de l’ARCEP sont enrichis pour lutter contre le défaut de couverture des zones blanches par les opérateurs : une sanction pécuniaire pouvant atteindre 130 € par habitant non couvert ou 3 000 € par kilomètre carré non couvert ou 80 000 € par site non couvert lorsque l’opérateur ne s’est pas conformé à une mise en demeure portant sur le respect d’obligations de couverture de la population prévues par l’autorisation d’utilisation de fréquences qui lui a été attribuée.
Le prestataire du service universel qui ne s’est pas conformé à une mise en demeure de l’ARCEP portant sur le respect de ses obligations encourt une sanction pécuniaire pouvant atteindre jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires hors taxes du dernier exercice clos, taux porté à 10 % en cas de nouvelle violation de la même obligation.
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→ Questions / Réponses juridiques
Quelles sont les nouvelles exceptions aux droits de reproduction introduites par le Projet de loi pour une République numérique ?Les nouvelles exceptions aux droits de reproduction, ajoutées à l’article L. 122-5 du Code de la propriété intellectuelle, comprennent trois dispositions principales : 1) **Données de la recherche** : Les copies numériques réalisées à partir d’une source licite pour l’exploration de textes et de données associées aux écrits scientifiques sont autorisées, à condition qu’elles ne soient pas utilisées à des fins commerciales. 2) **Fouilles de textes** : Les reproductions numériques de bases de données par des personnes ayant un accès licite sont permises pour des recherches, également sans finalité commerciale. 3) **Exception de panorama** : Les reproductions d’œuvres architecturales et de sculptures visibles sur la voie publique sont autorisées, tant qu’elles ne sont pas utilisées à des fins commerciales. Ces exceptions visent à favoriser la recherche et l’accès à la culture tout en protégeant les droits des auteurs. Comment le Projet de loi pour une République numérique renforce-t-il la transparence des plateformes de partage de contenus ?Le Projet de loi impose aux plateformes en ligne d’échange de contenus de fournir une information claire et transparente aux consommateurs. Cela inclut plusieurs obligations : 1) **Conditions générales d’utilisation** : Les plateformes doivent informer les utilisateurs sur les modalités de référencement, de classement et de déréférencement des contenus. 2) **Relations contractuelles** : Elles doivent divulguer toute relation contractuelle ou lien capitalistique qui pourrait influencer le classement des contenus. 3) **Qualité de l’annonceur** : Les plateformes doivent préciser les droits et obligations des parties en matière civile et fiscale, surtout lorsque des consommateurs interagissent avec des professionnels. Ces mesures visent à protéger les consommateurs et à garantir une utilisation équitable des services en ligne. Quelles sont les obligations des comparateurs de prix selon le Projet de loi ?Les opérateurs de plateformes en ligne qui fournissent des informations pour comparer les prix et caractéristiques de biens et services doivent respecter certaines obligations : 1) **Communication des éléments de comparaison** : Ils doivent informer les consommateurs des critères utilisés pour établir les comparaisons de prix. 2) **Identification des données publicitaires** : Les plateformes doivent clairement indiquer quelles données relèvent de la publicité, afin que les consommateurs puissent faire des choix éclairés. Ces obligations visent à garantir la transparence et à protéger les consommateurs contre les pratiques trompeuses. Quel est le droit de récupération des données pour les abonnés selon le Projet de loi ?Le Projet de loi accorde aux consommateurs un droit de récupération de l’ensemble de leurs données. Les fournisseurs de services de communication en ligne doivent : 1) **Proposer une fonctionnalité gratuite** : Les abonnés doivent pouvoir récupérer tous les fichiers qu’ils ont mis en ligne et toutes les données générées par leur utilisation du service. 2) **Format standard ouvert** : Les données doivent être récupérées dans un format facilement réutilisable et exploitable par des systèmes automatisés. 3) **Changement de fournisseur** : Les données doivent également faciliter le changement de fournisseur de service. Cette mesure vise à renforcer le contrôle des consommateurs sur leurs données personnelles. Quelles sont les conditions pour louer un logement à courte durée selon le Projet de loi ?Le Projet de loi impose une déclaration préalable pour toute location de courte durée d’un local meublé. Les conditions incluent : 1) **Enregistrement en ligne** : Les propriétaires doivent s’enregistrer en ligne avant de louer leur logement. 2) **Limitation géographique** : Cette obligation s’applique aux communes de plus de 200 000 habitants et à certaines communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. 3) **Durée maximale de location** : Une résidence principale ne peut être louée plus de 120 jours par an. Les plateformes de location doivent également s’assurer que les propriétaires respectent ces règles. Comment le Projet de loi traite-t-il l’imposition des revenus des plateformes collaboratives ?Le Projet de loi stipule que les revenus des particuliers issus des plateformes collaboratives en ligne sont désormais soumis à l’impôt sur le revenu, à condition qu’ils dépassent 5 000 €. Cela signifie que : 1) **Changement de régime fiscal** : Auparavant, ces revenus étaient soumis aux Bénéfices Non Commerciaux (BNC), mais ils sont maintenant intégrés dans le régime de l’impôt sur le revenu. 2) **Responsabilité des particuliers** : Les particuliers doivent déclarer ces revenus, ce qui renforce la transparence fiscale et l’équité entre les différentes sources de revenus. Cette mesure vise à réguler l’économie collaborative et à garantir que tous les revenus soient correctement imposés. Quelles sont les obligations des plateformes concernant les avis en ligne des consommateurs ?Les plateformes qui collectent, modèrent ou diffusent des avis en ligne doivent respecter plusieurs obligations : 1) **Information transparente** : Elles doivent fournir des informations claires sur les modalités de publication et de traitement des avis. 2) **Contrôle des avis** : Les plateformes doivent indiquer si les avis sont contrôlés et, le cas échéant, décrire les caractéristiques de ce contrôle. 3) **Raisons de rejet** : Les sites de vente en ligne doivent informer les consommateurs des raisons pour lesquelles un avis n’a pas été publié. 4) **Signalement d’authenticité** : Une fonctionnalité doit permettre aux responsables de produits de signaler un doute sur l’authenticité d’un avis, à condition que ce signalement soit motivé. Ces obligations visent à garantir l’intégrité des avis en ligne et à protéger les consommateurs. Comment le Projet de loi renforce-t-il les pouvoirs de la CNIL ?Le Projet de loi renforce les pouvoirs de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) en matière de contrôle des traitements de données personnelles. Les principales mesures incluent : 1) **Mise en demeure** : La CNIL peut mettre en demeure un responsable de traitement de cesser un manquement dans un délai qu’elle fixe, pouvant aller jusqu’à 24 heures en cas d’urgence. 2) **Sanctions** : En cas de non-conformité, la CNIL peut prononcer des sanctions telles qu’un avertissement, une sanction pécuniaire ou une injonction de cesser le traitement. 3) **Proportionnalité des sanctions** : Les sanctions doivent être proportionnées à la gravité du manquement et aux avantages tirés de celui-ci. Ces mesures visent à renforcer la protection des données personnelles et à garantir le respect de la loi. Quelles sanctions sont prévues pour les captations d’ébats sexuels ?Le Projet de loi introduit des sanctions pour les atteintes à l’intimité de la vie privée, notamment en ce qui concerne la diffusion de paroles ou d’images à caractère sexuel. Les sanctions incluent : 1) **Peines d’emprisonnement** : La diffusion non autorisée de tels contenus peut entraîner jusqu’à deux ans d’emprisonnement. 2) **Amendes** : Les contrevenants peuvent également être condamnés à une amende de 60 000 €. 3) **Protection de la vie privée** : Ces mesures visent à protéger les individus contre les atteintes à leur vie privée, en particulier dans des contextes sensibles. Ces sanctions renforcent la législation sur la protection de la vie privée et l’intimité des personnes. Quelles sont les nouvelles régulations concernant les compétitions de jeux vidéo en ligne ?Les compétitions de jeux vidéo en ligne doivent désormais faire l’objet d’une déclaration administrative. Les principales régulations incluent : 1) **Déclaration obligatoire** : Toute compétition impliquant au moins deux joueurs ou équipes doit être déclarée, sauf si elle se déroule en présence physique et que les frais d’inscription sont limités. 2) **Autorisation pour les mineurs** : La participation des mineurs est conditionnée à l’autorisation de leur représentant légal, qui doit être informé des enjeux financiers. 3) **Gestion des revenus** : Une partie des revenus des mineurs peut être gérée par la Caisse des dépôts jusqu’à leur majorité. Ces régulations visent à encadrer les compétitions de jeux vidéo et à protéger les jeunes participants. Quel est le statut juridique des joueurs vidéo professionnels selon le Projet de loi ?Le Projet de loi établit un statut juridique pour les joueurs vidéo professionnels, qui sont définis comme des personnes participant à des compétitions de jeux vidéo de manière rémunérée. Les principales caractéristiques incluent : 1) **Contrat de travail** : Les joueurs doivent avoir un Contrat de travail à durée déterminée (CDD) écrit, qui peut être conclu en dehors des cas prévus par le code du travail. 2) **Durée minimale** : La durée du contrat ne peut être inférieure à celle d’une saison de jeu vidéo compétitif, soit douze mois. 3) **Mentions obligatoires** : Le CDD doit inclure des mentions impératives, sous peine de requalification en contrat à durée indéterminée (CDI). Ces mesures visent à professionnaliser le secteur des jeux vidéo et à protéger les droits des joueurs. Quelles protections sont offertes aux abonnés en cas de non-paiement des factures de services téléphoniques ou internet ?En cas de non-paiement des factures, le Projet de loi prévoit que les prestations de services téléphoniques et d’accès à internet doivent être maintenues. Les protections incluent : 1) **Maintien des services** : Les abonnés conservent l’accès à leurs services jusqu’à ce qu’une décision soit prise concernant leur demande d’aide. 2) **Restrictions possibles** : Les opérateurs peuvent restreindre les services, mais doivent garantir la possibilité de recevoir des appels et de passer des communications essentielles. 3) **Accès fonctionnel** : Le débit d’accès à internet peut être réduit, mais l’accès aux services de communication en ligne doit être préservé. Ces mesures visent à protéger les abonnés vulnérables et à garantir un accès continu aux services essentiels. Quelles sont les exigences concernant la compatibilité avec la norme IPV6 pour les équipements terminaux ?À partir du 1er janvier 2018, tous les nouveaux équipements terminaux destinés à la vente ou à la location en France doivent être compatibles avec la norme IPV6. Cela signifie que : 1) **Adaptation technologique** : Les fabricants doivent s’assurer que leurs équipements peuvent fonctionner avec la nouvelle norme, qui est essentielle pour l’expansion d’Internet. 2) **Transition vers IPV6** : Cette exigence fait partie d’une stratégie plus large pour faciliter la transition d’IPV4 à IPV6, en réponse à l’épuisement des adresses disponibles en IPV4. 3) **Impact sur les utilisateurs** : La compatibilité avec IPV6 est déterminante pour garantir que les utilisateurs puissent continuer à accéder à Internet sans interruption. Ces mesures visent à moderniser l’infrastructure Internet et à préparer l’avenir numérique. Quelles sont les conditions pour qu’un fournisseur puisse se prévaloir de l’appellation « Coffre-fort numérique » ?Pour utiliser l’appellation « Coffre-fort numérique », un fournisseur doit respecter des prescriptions techniques spécifiques. Ces conditions incluent : 1) **Traçabilité des opérations** : Le service doit permettre de suivre toutes les opérations réalisées sur les documents ou données. 2) **Identification de l’utilisateur** : L’accès au service doit être sécurisé par un moyen d’identification électronique. 3) **Accès exclusif** : Le service doit garantir que seuls l’utilisateur et les tiers autorisés peuvent accéder aux documents électroniques. 4) **Récupération des données** : Les utilisateurs doivent pouvoir récupérer leurs documents dans un format ouvert, facilement réutilisable. Ces exigences visent à garantir la sécurité et l’intégrité des données stockées dans un coffre-fort numérique. Quelles sont les obligations concernant la désignation d’un correspondant informatique et libertés (CIL) ?La désignation d’un correspondant informatique et libertés (CIL) est obligatoire pour certaines entités. Les conditions incluent : 1) **Taille de l’organisation** : Les personnes morales de droit privé ayant plus de 250 employés doivent désigner un CIL. 2) **Nature des activités** : Les organisations dont les activités impliquent un traitement de données nécessitant un suivi régulier et systématique des personnes doivent également désigner un CIL. 3) **Rôle du CIL** : Le CIL est chargé de veiller au respect des lois sur la protection des données et de servir de point de contact pour les questions relatives à la vie privée. Ces mesures visent à renforcer la protection des données personnelles et à assurer la conformité avec la législation. Quelles sont les implications du principe de libre échange d’informations entre administrations ?Le principe du libre échange d’informations entre administrations a plusieurs implications importantes : 1) **Accès gratuit aux documents** : Les documents administratifs, tels que les correspondances et les rapports, doivent être échangés gratuitement entre les administrations. 2) **Utilisation des données** : Les données collectées peuvent être utilisées à des fins différentes de celles pour lesquelles elles ont été initialement collectées, ce qui élargit leur utilisation. 3) **Transparence et efficacité** : Ce principe vise à améliorer la transparence et l’efficacité des services publics en facilitant l’accès à l’information. Ces mesures visent à moderniser l’administration publique et à améliorer la qualité des services offerts aux citoyens. Comment le Projet de loi renforce-t-il la mise à disposition des données publiques ?Le Projet de loi élargit le périmètre des données publiques mises à disposition en ligne. Les principales mesures incluent : 1) **Extension des données publiées** : Les bases de données régulièrement mises à jour, ainsi que celles présentant un intérêt économique, social ou environnemental, doivent être accessibles au public. 2) **Droit de réutilisation** : Les utilisateurs ont le droit de réutiliser le contenu des bases de données mises en ligne, ce qui favorise l’innovation et la transparence. 3) **Protection de la vie privée** : Les jugements administratifs ou judiciaires seront également accessibles, sous réserve du respect de la vie privée des personnes concernées. Ces mesures visent à renforcer la transparence et à encourager la réutilisation des données publiques. Quelles sont les obligations des services de radio et de télévision concernant les interventions des hommes politiques ?Les services de radio et de télévision doivent respecter certaines obligations concernant les interventions des personnalités politiques : 1) **Transmission des données** : Ils doivent transmettre au CSA les données relatives aux temps d’intervention des personnalités politiques dans les journaux et bulletins d’information. 2) **Conditions de communication** : Le CSA déterminera les conditions de périodicité et de format pour cette transmission. 3) **Rapport mensuel** : Le CSA communiquera chaque mois aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi qu’aux responsables des partis politiques, un relevé des temps d’intervention. Ces obligations visent à garantir la transparence et l’équité dans la couverture médiatique des personnalités politiques. Quelles sanctions peuvent être appliquées aux opérateurs en cas de défaut de couverture des zones blanches ?Le Projet de loi renforce les pouvoirs de sanction de l’ARCEP concernant les zones blanches. Les sanctions incluent : 1) **Sanctions pécuniaires** : Les opérateurs peuvent être sanctionnés jusqu’à 130 € par habitant non couvert, 3 000 € par kilomètre carré non couvert, ou 80 000 € par site non couvert. 2) **Obligations de couverture** : Ces sanctions s’appliquent lorsque l’opérateur ne respecte pas les obligations de couverture de la population prévues par son autorisation d’utilisation de fréquences. 3) **Sanctions pour non-conformité** : Le prestataire du service universel qui ne se conforme pas à une mise en demeure de l’ARCEP peut encourir une sanction pouvant atteindre jusqu’à 5 % de son chiffre d’affaires. Ces mesures visent à garantir une couverture adéquate des services de télécommunication dans toutes les zones. |
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