Secret des correspondances d’avocats | Affaire Uber

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Secret des correspondances d’avocats | Affaire Uber

Perquisition fiscale chez Uber

Dans le cadre de l’enquête fiscale visant Uber, les juges se prononcés sur l’irrégularité de plusieurs documents saisis et portant violation du secteur des correspondances de la société avec ses avocats.

Atteinte au secret des correspondances de l’avocat

La loi du 31 décembre 1971 en son article 66-5 énonce « en toute matière, que ce soit dans le domaine du conseil ou dans celui de la défense, les consultations adressées par un avocat à son client où destinées à celui-ci, les correspondances échangées entre le client et son avocat, entre l’avocat et ses confrères à l’exception de celles portant la mention « officielle » les notes d’entretien et, plus généralement toutes les pièces du dossier sont couvertes par le secret professionnel ». Cette protection s’étend aux correspondances échangées avec un avocat étranger. Cependant, ce principe n’est pas absolu et souffre de plusieurs exceptions.

En l’espèce, sur la liste des 260 pièces transmises l’administration fiscale a reconnu que 123 mails étaient bien couverts par le secret professionnel, ces pièces ont donc été écartées de la procédure.

Exceptions et limites au secret professionnel

Seuls font l’objet du privilège légal les mails échangés entre dirigeants et salariés des sociétés visitées et les avocats.  Ainsi, les courriels échangés entre les avocats et experts comptables n’ont pu bénéficier de la protection accordée à la confidentialité des correspondances avocat/client.

De même, il ne peut pas être admis que les échanges entre deux correspondants, avec en copie jointe un avocat, puissent bénéficier de la protection légale relative à la confidentialité des échanges avocat/client, sauf à dénaturer cette protection légale. En effet, il suffirait pour une société d’échanger des mails avec une autre société avec, en copie conforme, un destinataire qui aurait la qualité d’avocat pour que tout échange puisse bénéficier de ce privilège légal.

Quid de la correspondance avec les experts comptables ?

Il est constant que le secret professionnel des experts comptables ne fait pas obstacle à ce qu’il soit procédé, sur autorisation d’un juge des libertés et de la détention (JLD), à une visite domiciliaire dans un cabinet d’expert-comptable, dès lors que ce cabinet est susceptible de détenir tout document en rapport avec des agissements de fraude fiscale (dans les limites fixées par l’ordonnance du JLD).

Le champ d’action de l’administration fiscale est relativement étendu au stade préparatoire mais les opérations doivent se dérouler en présence d’un représentant du Conseil de l’ordre des experts comptables et d’un officier de police judiciaire, désigné par le juge signataire de l’ordonnance, lesquels peuvent émettre des réserves sur le déroulement des opérations.

A noter que dès lors que les documents saisis visent des sociétés non mentionnées dans l’ordonnance du JLD, ils doivent être écartés car hors champ de l’autorisation. L’annulation de ces saisies hors champ d’application de  l’ordonnance n’a toutefois pas pour effet d’annuler l’intégralité des opérations de visite et de saisies mais simplement des pièces énumérées.

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Questions / Réponses juridiques

Quelle est la raison de la perquisition fiscale chez Uber ?

La perquisition fiscale chez Uber a été initiée dans le cadre d’une enquête visant à examiner les pratiques fiscales de la société. Les juges ont été amenés à se prononcer sur l’irrégularité de plusieurs documents saisis, qui ont été jugés comme portant atteinte au secret des correspondances entre Uber et ses avocats.

Cette situation soulève des questions importantes concernant la protection des communications entre un avocat et son client, qui est un principe fondamental du droit. La loi du 31 décembre 1971, en son article 66-5, stipule que les correspondances échangées entre un avocat et son client sont couvertes par le secret professionnel, ce qui a des implications directes sur la validité des preuves obtenues lors de la perquisition.

Quelles sont les protections offertes par le secret professionnel ?

Le secret professionnel, tel que défini par la loi, protège les consultations et les correspondances entre un avocat et son client, ainsi que celles échangées entre avocats. Cela inclut également les communications avec des avocats étrangers.

Cependant, cette protection n’est pas absolue et comporte des exceptions. Dans le cas d’Uber, l’administration fiscale a reconnu que sur les 260 pièces transmises, 123 mails étaient effectivement couverts par le secret professionnel et ont donc été écartés de la procédure. Cela montre que même si le secret professionnel est un droit fondamental, il peut être contesté et soumis à des vérifications.

Quelles sont les exceptions au secret professionnel ?

Les exceptions au secret professionnel incluent les communications entre les dirigeants et les salariés d’une société et leurs avocats. En revanche, les courriels échangés entre avocats et experts-comptables ne bénéficient pas de la même protection.

De plus, les échanges où un avocat est en copie ne sont pas automatiquement protégés. Cela signifie qu’une société ne peut pas simplement inclure un avocat dans une conversation pour revendiquer le secret professionnel. Cette restriction vise à éviter que le privilège légal ne soit détourné pour protéger des communications qui ne relèvent pas de la relation avocat/client.

Comment se déroule une perquisition dans un cabinet d’expert-comptable ?

La perquisition dans un cabinet d’expert-comptable peut être autorisée par un juge des libertés et de la détention (JLD) si des documents en rapport avec des agissements de fraude fiscale sont suspectés d’y être détenus.

L’administration fiscale a un champ d’action étendu, mais les opérations doivent se dérouler en présence d’un représentant du Conseil de l’ordre des experts-comptables et d’un officier de police judiciaire. Ces derniers peuvent émettre des réserves sur le déroulement des opérations, garantissant ainsi que les droits des parties concernées soient respectés.

Que se passe-t-il si des documents saisis ne sont pas mentionnés dans l’ordonnance du JLD ?

Si des documents saisis lors d’une perquisition ne sont pas mentionnés dans l’ordonnance du JLD, ils doivent être écartés de la procédure, car ils sont considérés comme hors du champ d’autorisation.

Cependant, l’annulation de ces saisies ne remet pas en cause l’intégralité des opérations de visite et de saisies. Cela signifie que seules les pièces non autorisées sont annulées, tandis que les autres éléments de la procédure restent valides. Cette distinction est déterminante pour maintenir l’intégrité des enquêtes fiscales tout en protégeant les droits des parties impliquées.


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