Droit de rétractation du photographe

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Droit de rétractation du photographe

Un photographe démarché par téléphone pour la conception d’un site internet et qui reçoit à son domicile un agent commercial  pour signer un contrat de location de site-web, est en droit de faire jouer son droit de rétractation.

Dès lors que les contrats en cause, de location de site-web
et de concession de licence d’utilisation de logiciel, ont été conclus postérieurement
à l’entrée en vigueur de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 ayant modifié le
code de la consommation en matière de vente à distance et de vente hors
établissement, le photographe est en droit de se prévaloir de son droit de
rétractation.

En effet, il résulte de l’article L. 221-3 du code de la
consommation que le professionnel employant cinq salariés au plus, qui
souscrit, hors établissement, un contrat dont l’objet n’entre pas dans le champ
de son activité principale, bénéficie des dispositions protectrices du consommateur
édictées par ce code, notamment de l’exercice d’un droit de rétractation régi
par les articles L 22 1-18 et L 221-20 du code de la consommation dans leur
rédaction issue de l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016.

Si les contrats litigieux ont un rapport direct avec
l’activité professionnelle du photographe puisqu’ils sont destinés à promouvoir et à
développer son activité de photographe au moyen d’Internet, ce qui excluait des
dispositions protectrices du code de la consommation avant l’entrée en vigueur
de la loi du 17 mars 2014, en revanche, l’objet de ces contrats, à savoir la
communication commerciale et la publicité via un site Internet, n’entre pas
dans le champ de cette activité au sens de l’article L. 22 1-3 du code de la
consommation issu de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014.

Les informations relatives au droit de rétractation n’ayant pas été fournies au photographe, celui-ci a donc valablement rétracté son engagement lors de son assignation, avant l’expiration du délai légal de quatorze jours prolongé de douze mois dont il disposait à compter de la conclusion des contrats. Par ailleurs, compte tenu du lien d’interdépendance existant entre les deux contrats (location de site et financement), la société Locam a été condamnée à rembourser au photographe l’intégralité des mensualités versées au titre du contrat de location de site-web. Le prestataire a également été condamné à payer au photographe les sommes de 240 euros (forfait d’installation), 300 euros (frais de paramétrage) et 586,80 euros (formation multimédia), soit un total de 1 126,80 euros. Télécharger la décision

Questions / Réponses juridiques

Quel est le droit de rétractation d’un photographe concernant un contrat de location de site-web ?

Le photographe a le droit de faire jouer son droit de rétractation lorsqu’il a été démarché par téléphone pour la conception d’un site internet et qu’un agent commercial se présente à son domicile pour signer un contrat de location de site-web.

Ce droit de rétractation est protégé par la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014, qui a modifié le code de la consommation en matière de vente à distance et de vente hors établissement.

Ainsi, le photographe peut se prévaloir de ce droit, car les contrats ont été conclus après l’entrée en vigueur de cette loi.

Quelles sont les conditions pour bénéficier du droit de rétractation selon le code de la consommation ?

Selon l’article L. 221-3 du code de la consommation, un professionnel employant cinq salariés au plus, qui souscrit un contrat hors établissement, bénéficie des dispositions protectrices du consommateur.

Cela inclut le droit de rétractation, qui est régi par les articles L 221-18 et L 221-20 du code de la consommation, dans leur rédaction issue de l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016.

Il est important de noter que ce droit s’applique même si l’objet du contrat n’entre pas dans le champ de l’activité principale du professionnel.

Comment le lien entre les contrats affecte-t-il le droit de rétractation ?

Les contrats litigieux, bien qu’ils soient liés à l’activité professionnelle du photographe, ne relèvent pas de son activité principale au sens de l’article L. 221-3 du code de la consommation.

L’objet de ces contrats, qui concerne la communication commerciale et la publicité via un site Internet, ne fait pas partie de l’activité principale du photographe.

Cela signifie que le photographe peut toujours bénéficier des protections offertes par le code de la consommation, y compris le droit de rétractation.

Quelles conséquences a eu l’absence d’informations sur le droit de rétractation pour le photographe ?

L’absence d’informations relatives au droit de rétractation a permis au photographe de valablement rétracter son engagement.

Il a exercé ce droit avant l’expiration du délai légal de quatorze jours, prolongé de douze mois à compter de la conclusion des contrats.

En conséquence, la société Locam a été condamnée à rembourser l’intégralité des mensualités versées par le photographe au titre du contrat de location de site-web.

Quel montant a été remboursé au photographe et pour quelles raisons ?

Le photographe a été remboursé d’un total de 1 126,80 euros, qui comprend les mensualités versées pour le contrat de location de site-web.

Ce montant inclut également des frais spécifiques : 240 euros pour le forfait d’installation, 300 euros pour les frais de paramétrage, et 586,80 euros pour la formation multimédia.

Cette décision a été prise en raison du lien d’interdépendance entre les deux contrats, ce qui a renforcé la nécessité de rembourser le photographe.


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