Dysfonctionnements d’un site Magento : responsabilité du prestataire

·

·

Dysfonctionnements d’un site Magento : responsabilité du prestataire

Les indisponibilités répétées d’un site de commerce électronique développé sous Magento emportent la responsabilité du prestataire.  Une agence de communication, sous dimensionné en personnel technique et qui avait sous-estimé les exigences techniques de la configuration et l’hébergement d’un site Magento a vu sa responsabilité contractuelle engagée.

Manque de ressources techniques de l’agence

Une agence de communication, sous dimensionné en personnel technique et qui avait sous-estimé les exigences techniques de la configuration et l’hébergement d’un site Magento a vu sa responsabilité contractuelle engagée. La gérante de l’agence avait elle-même avoué être à l’origine « d’une grosse boulette » puis déclarait « nous avons épuisé nos connaissances en matière de serveur et savons que l’hébergement d’un site magento demande une configuration très particulière » puis à l’adresse de son client « ton portail dépasse aujourd’hui nos capacités de gestion ».

Responsabilité contractuelle de l’agence de communication

Il s’évince de ces constatations que l’agence de communication a accepté de fournir des prestations sans disposer des compétences et moyens techniques nécessaires. Cette faute est en relation causale directe avec le préjudice subi par le client, qui a constaté une baisse de fréquentation de ses sites et de chiffre d’affaires. La responsabilité de la société communication se trouvait dès lors engagée en ce qu’elle a contribué par sa faute à la réalisation du dommage, quand bien ne s’agirait-il pas de la cause exclusive du dommage.

Clause limitative de responsabilité

A noter que les conditions générales de l’agence stipulaient une seule obligation de moyens et une clause limitative de responsabilité en sa faveur. Une clause prévoyait ainsi en cas d’hébergement auprès de fournisseurs, un taux de visibilité annuel garanti de 97 %, sauf cas de force majeure, de perturbations voire saturations des réseaux, d’anomalies de maintenance ou d’amélioration des systèmes informatiques utilisés. Il appartenait donc au client de rapporter la preuve d’une faute commise par le prestataire et de son lien de causalité avec le préjudice qu’il prétendait avoir subi.

Il ressortait des nombreux messages électroniques échangés entre les parties que le site était affecté de nombreux dysfonctionnements, blocages, pertes de référencement, signalés par le client de manière récurrente.

Problèmes d’administration de serveur

Selon l’étude d’un cabinet de consultants mandaté par le client, les dysfonctionnements constatés relevaient pour l’essentiel de problèmes d’administration du serveur dédié loué à la société OVH, outre pour l’accessoire, de défauts d’installation, de paramétrage et/ou d’utilisation des différents CMS retenus. Le consultant soulignait l’absence de formalisation d’un cahier des charges et considérait qu’en l’absence de convention expresse, l’administration des sites incombait au client, les prestations fournies par l’agence de communication pour remédier aux dysfonctionnements excédant le périmètre contractuel.

Si les ‘contrats internet’ conclus entre les parties étaient particulièrement succincts et ne définissaient pas clairement les prestations devant être fournies par l’agence de communication, cette dernière, respectivement son assureur, ne pouvaient se prévaloir de cette imprécision des stipulations contractuelles qui était exclusivement imputable au professionnel rédacteur du contrat.

L’agence de communication a aussi facturé les prestations de migration des sites internet, nonobstant l’absence de formalisation d’un contrat en ce sens et a répondu à chacune des sollicitations de son client pour remédier ou tenter de remédier aux nombreux dysfonctionnements constatés, sans jamais lui opposer un dépassement des prestations convenues ni faire valoir que l’administration des sites ne lui incombait pas.

L’agence ayant accepté de réaliser la migration des sites et d’assurer leur administration, sa responsabilité pouvait être recherchée dès lors que les dysfonctionnements répétés ont nécessairement perturbé l’activité de commerce en ligne du client et porté atteinte à son image.

Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les conséquences des indisponibilités répétées d’un site de commerce électronique développé sous Magento ?

Les indisponibilités répétées d’un site de commerce électronique développé sous Magento entraînent la responsabilité du prestataire. Dans ce cas précis, une agence de communication a été jugée responsable en raison de son personnel technique insuffisant et de sa sous-estimation des exigences techniques liées à la configuration et à l’hébergement d’un site Magento. Cette situation a conduit à un préjudice pour le client, qui a constaté une baisse de la fréquentation de son site et une diminution de son chiffre d’affaires. La responsabilité de l’agence a été engagée, car sa faute a contribué à la réalisation du dommage, même si elle n’était pas la cause exclusive de celui-ci.

Comment la responsabilité contractuelle de l’agence de communication a-t-elle été engagée ?

La responsabilité contractuelle de l’agence de communication a été engagée car elle a accepté de fournir des prestations sans disposer des compétences et des moyens techniques nécessaires. La gérante de l’agence a reconnu avoir commis une erreur en admettant que l’hébergement d’un site Magento nécessite une configuration spécifique. Cette reconnaissance a été déterminante, car elle a établi un lien de causalité entre la faute de l’agence et le préjudice subi par le client. En conséquence, l’agence a été tenue responsable des dysfonctionnements qui ont affecté l’activité commerciale du client.

Quelles sont les implications d’une clause limitative de responsabilité dans ce contexte ?

Les conditions générales de l’agence incluaient une clause limitative de responsabilité, stipulant une obligation de moyens et un taux de visibilité garanti de 97 % pour l’hébergement, sauf en cas de force majeure. Cela signifie que le client devait prouver une faute de la part du prestataire et établir un lien de causalité avec le préjudice. Cependant, les nombreux échanges électroniques entre les parties ont montré que le site était régulièrement affecté par des dysfonctionnements, ce qui a compliqué la défense de l’agence. La clause limitative de responsabilité ne l’a pas protégée, car les preuves de la faute étaient documentées.

Quels problèmes ont été identifiés concernant l’administration du serveur ?

Un cabinet de consultants a identifié que les dysfonctionnements du site étaient principalement dus à des problèmes d’administration du serveur dédié loué à OVH. En outre, des défauts d’installation et de paramétrage des différents CMS utilisés ont également été signalés. Le consultant a noté l’absence d’un cahier des charges formalisé, ce qui a conduit à une ambiguïté sur les responsabilités. En l’absence de convention expresse, l’administration des sites était censée incomber au client, mais l’agence a tout de même été impliquée dans la gestion des dysfonctionnements.

Comment l’agence de communication a-t-elle géré les demandes de son client ?

L’agence de communication a facturé des prestations de migration des sites internet, malgré l’absence d’un contrat formalisé à cet égard. Elle a répondu à toutes les sollicitations du client pour remédier aux dysfonctionnements, sans jamais mentionner un dépassement des prestations convenues. Cette attitude a renforcé la responsabilité de l’agence, car elle a accepté de réaliser des tâches qui excédaient le périmètre contractuel. Les dysfonctionnements répétés ont perturbé l’activité de commerce en ligne du client, ce qui a eu un impact négatif sur son image de marque.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon