Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel de Versailles
Thématique : Surveillance des emails au travail : droits de l’employeur et limites pour le salarié
→ RésuméLa surveillance des emails au travail soulève des questions de droits et de limites. L’employeur peut contrôler les destinataires des messages électroniques sans avoir accès au contenu, ce qui est légal et peut servir de preuve. Cependant, un salarié ne doit pas utiliser de manière déraisonnable les outils informatiques mis à sa disposition. Dans une affaire, un salarié a été licencié pour avoir envoyé plus de 100 courriels à son épouse, jugés nuisibles à son travail. Les juges ont estimé que le temps consacré à ces messages personnels compromettait l’exécution de son contrat.
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L’abus sanctionné
Le régime applicable à la surveillance des emails du salarié diffère selon les actes menés par l’employeur. Ainsi, même hors de toute note écrite donnée aux salarié sur l’usage des outils informatiques, un salarié ne peut recourir à une utilisation personnelle déraisonnable des moyens informatiques ou téléphoniques mis à sa disposition.
Droit de contrôle de l‘employeur
L’employeur a le droit de contrôler qui sont les destinataires extérieurs les plus fréquents des messages électroniques adressés par ses salariés. Le listing établi n’emportant pas connaissance ni contrôle des contenus des messages eux-mêmes, est légal et peut être présenté à titre de preuve devant les tribunaux.
Emails à l’époux/épouse
Dans cette affaire, un salarié a été licencié pour cause réelle et sérieuse pour avoir, entre autres, envoyé plus de 100 courriels à son épouse. Ce contrôle / listing des emails envoyés n’implique pas l’utilisation d’un procédé nécessitant l’information des salariés voire une déclaration auprès de la CNIL en l’absence de toute vidéosurveillance, écoute téléphonique ou système de cybersurveillance. Les messages envoyés par le salarié n’ont pas été lus, leur caractère personnel n’étant au surplus ni indiqué ni probable. Les juges ont considéré que le temps passé à la rédaction de ces messages personnels nuisait à l’exécution du contrat de travail.
Mots clés : Internet au travail
Thème : Internet au travail
A propos de cette jurisprudence : juridiction : Cour d’appel de Versailles | 20 septembre 2012 | Pays : France
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