Face à une situation de détresse du rédacteur en chef, ne pas réagir peut emporter condamnation de l’employeur pour violation de son obligation de sécurité. L’article L. 4121-1 du code du travailAux termes de l’article L. 4121-1 du code du travail, l’employeur est tenu envers ses salariés d’une obligation de sécurité en matière de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs dans l’entreprise. La réparation d’un préjudice résultant d’un manquement de l’employeur suppose que le salarié qui s’en prétend victime produise en justice les éléments permettant d’établir d’une part, la réalité du manquement et d’autre part, l’existence et l’étendue du préjudice en résultant. Preuve à la charge de l’employeurL’employeur ne peut s’exonérer de sa responsabilité qu’en démontrant qu’il a pris toutes les mesures prévues par les articles L. 4121-1 et L. 4121-2 du code du travail pour assurer la sécurité des salariés. Affaire Le Journal du CentreEn l’occurrence, il ressort de l’ensemble des pièces produites, que le rédacteur en chef du Journal du Centre devait assumer de multiples tâches, y compris celles qui ne relevaient pas d’un emploi de rédacteur en chef, que sa charge de travail était très lourde, qu’il s’est retrouvé face à ‘une absence totale de direction’ et ‘a beaucoup souffert de l’absence systématique ou quasi de la direction lors de sollicitations de sa part’, et qu’en diligentant un audit social, l’employeur a cherché à lui porter un coup de grâce que les autres salariés n’ont pas compris ou seulement comme une volonté de ‘lâcher’ ou d’humilier le salari. Les témoignages relatent également l’isolement et la souffrance grandissante, au fil des mois, de l’appelant, les éléments versés aux débats établissant par ailleurs qu’il en a informé à plusieurs reprises son employeur, et pour la première fois le 13 juillet 2018, date à laquelle il lui a envoyé un mail. Les pièces du dossier établissent également que le rédacteur en chef a été violemment dénigré au printemps 2018 par M. [X], journaliste qu’il a déchargé de la rubrique ‘faits divers’, puis insulté publiquement par un élu local en juillet 2018 et qu’il en à chaque fois informé son employeur, en réclamant son soutien. La SA Le Journal du Centre n’allègue même pas avoir pris de mesures pour résoudre les différentes difficultés que lui signalait son salarié, et ce alors même qu’elle savait sa santé altérée en raison de ses conditions de travail. Elle a donc bien manqué à son obligation de sécurité, ce qui a causé à son salarié un important préjudice, dont l’existence et l’étendue sont amplement établies par les témoignages précités, notamment celui de Mme [N], assistante de M. [C], qui relate que lorsqu’il arrivait le matin au travail, elle voyait ‘très bien qu’il allait mal’ qu’elle percevait ‘son mal-être’ et qu’elle ‘a vu au fil des années les conditions se dégrader’, mais également par celui de son épouse, qui fait état de son état psychologique dégradé, ainsi que l’ensemble des éléments médicaux produits, établissant son état dépressif à compter de décembre 2018 et la prescription d’un anxiolytique d’un somnifère et d’un anti-dépresseur (15 000 euros de dommages et intérêts). |
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Quel est l’objet de l’arrêté du 18 décembre 2023 ?L’arrêté du 18 décembre 2023 concerne l’extension et l’élargissement de l’accord national interprofessionnel sur la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, signé le 5 octobre 2023. Cet accord vise à adapter les régimes de retraite complémentaire pour répondre aux évolutions démographiques et économiques, garantissant ainsi la pérennité des systèmes de retraite. Il est essentiel pour les travailleurs de comprendre les implications de ces modifications, qui peuvent affecter leurs droits à la retraite et les montants des pensions perçues.Quelles modifications ont été approuvées par l’arrêté du 19 décembre 2023 ?L’arrêté du 19 décembre 2023 approuve des modifications aux statuts généraux ainsi qu’aux statuts spécifiques du régime d’assurance vieillesse complémentaire, du régime invalidité-décès et des prestations complémentaires de vieillesse pour la section professionnelle des pharmaciens (CAVP). Ces modifications visent à améliorer la couverture sociale des pharmaciens, en adaptant les régimes aux besoins actuels de la profession. Cela inclut des ajustements qui peuvent influencer les cotisations, les prestations et les conditions d’éligibilité, garantissant ainsi une meilleure protection pour les pharmaciens.Quels changements ont été apportés par l’arrêté du 27 décembre 2023 concernant la section professionnelle des auxiliaires médicaux ?L’arrêté du 27 décembre 2023 porte sur l’approbation des modifications des statuts du régime d’assurance vieillesse complémentaire de la section professionnelle des auxiliaires médicaux (CARPIMKO). Ces modifications sont déterminantes pour assurer une couverture adéquate des auxiliaires médicaux, qui jouent un rôle essentiel dans le système de santé. Les ajustements peuvent inclure des changements dans les taux de cotisation, les modalités de calcul des pensions et les conditions d’accès aux prestations, afin de mieux répondre aux besoins de cette profession.Quelles sont les modifications apportées aux statuts de la CIPAV par l’arrêté du 27 décembre 2023 ?L’arrêté du 27 décembre 2023 approuve des modifications aux statuts généraux et aux statuts des régimes d’assurance vieillesse complémentaire et d’assurance invalidité-décès de la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (CIPAV). Ces modifications visent à renforcer la protection sociale des professions libérales affiliées à la CIPAV, en adaptant les régimes aux évolutions du marché du travail et aux besoins des assurés. Cela peut inclure des révisions des conditions d’éligibilité, des montants des cotisations et des prestations, afin d’assurer une couverture plus complète et équitable.Quels changements ont été approuvés pour les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes par l’arrêté du 27 décembre 2023 ?L’arrêté du 27 décembre 2023 a également approuvé des modifications aux statuts des régimes d’assurance vieillesse complémentaire, d’invalidité-décès et de prestations complémentaires de vieillesse pour la section professionnelle des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes (CARCDSF). Ces changements sont destinés à améliorer la sécurité financière et la protection sociale de ces professionnels de santé, qui sont souvent confrontés à des défis spécifiques dans leur pratique. Les modifications peuvent inclure des ajustements dans les cotisations, les prestations et les conditions d’accès, afin de mieux répondre aux réalités de ces professions. |
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