L’insuffisance professionnelle constitue une cause légitime de licenciement. Ce grief doit être matériellement vérifiable pour que la lettre soit dûment motivée et doit reposer sur des éléments concrets. L’employeur doit également démontrer qu’il aura accompli tous les efforts préalables pour que sa salariée puisse remédier à son insuffisance. Toutefois, à supposer même que des difficultés relationnelles et managériales du salarié puissent effectivement être à l’origine des dysfonctionnements engageant les performances de l’entreprise, l’employeur doit donner au salarié les moyens de surmonter ces difficultés (licenciement est sans cause réelle et sérieuse). |
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Quel est le contexte du licenciement du Booker en Agence de mannequins ?Le licenciement du Booker en Agence de mannequins est survenu dans un contexte où aucun objectif chiffré n’avait été assigné à ce dernier. Cela signifie que, légalement, il ne pouvait pas être tenu responsable d’une baisse du chiffre d’affaires de l’agence. En effet, la société VIP MODELS a présenté des tableaux montrant une baisse générale du chiffre d’affaires entre 2017 et 2018, affectant tous les salariés, y compris le Booker. Il est important de noter que le Booker travaillait au bureau parisien, tandis que les comparaisons étaient faites avec des salariés du bureau lyonnais, ce qui complique davantage l’évaluation de sa performance.Quelles étaient les raisons évoquées pour le licenciement du Booker ?Deux raisons principales ont été évoquées pour justifier le licenciement du Booker. La première concernait la baisse de son chiffre d’affaires, qui aurait été discutée lors de plusieurs entretiens. Cependant, il a été constaté que, malgré ces avertissements, le chiffre d’affaires du Booker a montré une amélioration en décembre, ce qui contredit l’argument selon lequel il n’aurait pas réagi aux avertissements. La seconde raison portait sur une prétendue mauvaise gestion des dossiers de mannequins, notamment le cas de Mme [Z]. Cependant, aucune preuve concrète n’a été fournie pour soutenir cette accusation, et le Booker a contesté cette allégation en précisant que Mme [Z] avait annulé des rendez-vous.Comment la cour a-t-elle évalué la situation du Booker ?La cour a examiné plusieurs éléments avant de rendre sa décision. Elle a noté que le délai entre l’entretien du 27 novembre et la convocation à l’entretien préalable du 21 janvier 2019 était trop long pour évaluer si le Booker avait effectivement amélioré ses performances après les avertissements. De plus, la cour a pris en compte le fait que la directrice des ressources humaines avait qualifié le grief concernant la visite médicale des mannequins de « très secondaire ». Cela a conduit à une remise en question de la légitimité des raisons avancées pour le licenciement, soulignant l’absence de preuves tangibles pour justifier la décision de l’employeur.Quelles conclusions peut-on tirer de cette affaire ?Cette affaire met en lumière l’importance de la clarté des objectifs assignés aux employés dans le cadre de leur évaluation de performance. Sans objectifs chiffrés clairement définis, il devient difficile de justifier un licenciement basé sur des performances jugées insuffisantes. De plus, la cour a souligné que les comparaisons entre différents bureaux de la société peuvent fausser l’évaluation des performances individuelles. Enfin, l’absence de preuves concrètes pour soutenir les accusations de mauvaise gestion des dossiers renforce l’idée que les décisions de licenciement doivent être fondées sur des éléments tangibles et vérifiables. |
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