Faux salarié intermittent du spectacle : Pôle emploi veille 

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Faux salarié intermittent du spectacle : Pôle emploi veille 

Le salarié d’une association culturelle et artistique qui accepte de renoncer au paiement de ses salaires s’expose au remboursement de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (plus de 12 000 euros dans cette affaire).

Fraude sanctionnée

En effet, ce comportement est suspicieux vis-à-vis de Pôle emploi en ce qu’il accrédite une situation de faux salariat pour percevoir des indemnités de l‘assurance chômage. Cette forme de fraude est d’autant plus avérée si l’association ne dispose pas de licence de spectacles de catégorie 2.

Indices fournis par le GUSO

En l’occurrence, les incohérences dans les déclarations simplifiées de l’association, ont été signalées par le GUSO à Pôle emploi. Les déclarations uniques simplifiées des cotisations sociales et de contrat de travail du salarié artiste intermittent faisaient mention de CDD d’une journée pour ces divers lieux de spectacle facturés au nom de l’association alors que l’association ne pouvait avoir qualité d’organisateur de spectacles faute de licence et que le salarié n’avait jamais reçu de rémunération (pas d’encaissement de salaires ou de cachets).

Absence de contrat de travail

Aucune somme apparaissant au crédit des relevés de banque de l’association ne correspondait spécifiquement au versement d’un salaire à l’artiste ; Pôle emploi n’étant pas tenue de rapporter une preuve négative, elle a fait valoir avec succès que le salarié n’avait jamais perçu de  rémunération pour une prestation de travail au profit de l’association. Ainsi, la preuve de l’absence de situation de salariat était rapportée et l’élément déterminant de l’existence d’un contrat de travail (le salaire) faisait défaut.

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Questions / Réponses juridiques

Qu’est-ce qui a conduit à la décision de débouter l’illustrateur dans l’affaire Mondadori Magazines ?

L’illustrateur a été débouté de sa demande de requalification de sa collaboration en contrat à durée indéterminée (CDI) en raison de l’absence d’un lien de subordination.

Cette absence de lien de subordination est un critère essentiel pour établir un contrat de travail. En effet, le tribunal a constaté que, bien que l’illustrateur devait respecter certaines directives concernant le contenu de ses illustrations, cela ne suffisait pas à établir un lien de subordination juridique.

En d’autres termes, le fait que l’illustrateur ait dû suivre des instructions sur le thème, les couleurs et d’autres aspects de ses illustrations ne signifie pas qu’il était sous l’autorité de la société.

Quelle est la présomption de non-salariat selon l’article L 8221-6 du code du travail ?

L’article L 8221-6 du code du travail établit une présomption de non-salariat pour certaines catégories de travailleurs, notamment ceux qui sont immatriculés au registre du commerce ou au répertoire des métiers.

Cette présomption signifie que ces travailleurs ne sont pas considérés comme des salariés, sauf si un lien de subordination juridique permanent peut être prouvé.

Ainsi, même si un illustrateur fournit des prestations à un donneur d’ordre, cela ne suffit pas à établir un contrat de travail.

Il faut démontrer que le donneur d’ordre a intentionnellement dissimulé un emploi salarié pour que la requalification soit possible.

Quelles conditions doivent être remplies pour établir un lien de subordination ?

Pour qu’un lien de subordination soit établi, il faut que le travailleur soit placé sous l’autorité d’un employeur, ce qui implique un contrôle sur le travail effectué.

Dans le cas de l’illustrateur, bien qu’il ait reçu des directives sur le contenu de ses illustrations, cela ne constitue pas en soi un indice de subordination.

Le respect des délais et des exigences de qualité est courant dans toute relation de travail, qu’elle soit indépendante ou salariée.

De plus, le fait que le donneur d’ordre puisse demander des modifications ou corrections ne signifie pas qu’il est considéré comme un employeur.

Quels éléments ont été jugés insuffisants pour établir un lien de subordination dans le cas de l’illustrateur ?

Les éléments jugés insuffisants pour établir un lien de subordination dans le cas de l’illustrateur incluent le respect des directives sur le contenu des illustrations et les délais de travail.

Bien que la société ait imposé des thèmes, des couleurs et d’autres aspects, cela ne prouve pas qu’il y avait un contrôle direct sur l’illustrateur.

Le tribunal a également noté que le respect des délais est une pratique normale dans toute collaboration, qu’elle soit indépendante ou salariée.

Ainsi, même si l’illustrateur devait suivre certaines instructions, cela ne suffisait pas à établir un lien de subordination juridique.

Comment la décision de l’affaire Mondadori Magazines illustre-t-elle la distinction entre travail indépendant et contrat de travail ?

La décision de l’affaire Mondadori Magazines met en lumière la distinction déterminante entre le travail indépendant et le contrat de travail.

Un travailleur indépendant, comme l’illustrateur, peut être soumis à des directives concernant son travail sans pour autant être considéré comme un salarié.

La clé réside dans l’absence de lien de subordination, qui est un critère fondamental pour établir un contrat de travail.

Cette distinction est importante car elle détermine les droits et obligations des parties, notamment en matière de protection sociale et de rémunération.

En résumé, même si un illustrateur doit respecter certaines conditions, cela ne signifie pas qu’il est un salarié au sens du droit du travail.


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