[well type= » »][icon type= »fa fa-cube » color= »#dd3333″] Réflexe juridique
Conformément à l’annexe 8 de la convention de l’assurance chômage, le poste de directeur de production peut être pourvu par CDD d’usage. Toutefois, ce poste présente un risque de requalification en CDI. [/well] Requalification en CDILes salariés employés pour occuper un poste de directeur de production ne doivent pas être affectés à un emploi à caractère durable lié à l’activité normale et permanente de l’employeur, ce qui constitue une cause de requalification des contrats à durée déterminée successifs en contrat à durée indéterminée, sur le fondement des articles L. 1221-2, L. 1242-1 et L. 1242-2 du code du travail, ainsi que de l’accord national interprofessionnel interbranche du 12 octobre 1998. Salarié multitâcheDans l’affaire soumise, la salariée recrutée en CDD d’usage, n’avait pas été exclusivement affectée aux missions mentionnées dans les contrats à durée déterminée mais est intervenue sur d’innombrables projets et sur des missions plus générales de nature administrative ou transversale, sur la mise en place de budgets publicitaires et sur la formulation de réponses à des appels d’offres. La salariée avait bénéficié de CDD d’usage pendant 17 mois, à raison de plusieurs jours par mois presque tout au long de l’année. Il s’en déduit d’une part que la salariée établit avoir travaillé dans un lien de subordination pour sa société, d’autre part que la mission qui incombait à la directrice de production était une mission de nature permanente. Les contrats à durée déterminée successifs avaient pour objet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise. Rappel sur le recours aux CDD d’usageIl résulte de l’article L. 1242-2, 3°, du code du travail que, dans les secteurs d’activité définis par décret ou par convention ou accord collectif étendu, certains des emplois en relevant peuvent être pourvus par des contrats de travail à durée déterminée lorsqu’il est d’usage constant de ne pas recourir à un contrat à durée indéterminée, en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois, et que des contrats à durée déterminée successifs peuvent, en ce cas, être conclus avec le même salarié. Si dans les secteurs d’activité définis par décret ou par voie de convention ou d’accord collectif étendu, certains des emplois en relevant peuvent être pourvus par des contrats à durée déterminée lorsqu’il est d’usage constant de ne pas recourir à un contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois et que des contrats à durée déterminée successifs peuvent, en ce cas, être conclus avec le même salarié, il convient de vérifier que le recours à l’utilisation de contrats à durée déterminée successifs est justifié par des raisons objectives qui s’entendent de l’existence d’éléments concrets établissant le caractère par nature temporaire de l’emploi. En l’espèce, l’accord national interprofessionnel interbranche du 12 octobre 1998 était bien applicable au secteur d’activité de l’audiovisuel, il fixe une liste de fonctions pour lesquelles le recours au contrat à durée déterminée est possible, parmi lesquelles la fonction de directeur de production. Il précise expressément que de relever de ce secteur ne fonde pas à lui seul, pour les entreprises dudit secteur, la légitimité de recourir au contrat à durée déterminée d’usage. Travail dissimulé retenuL’employeur a également été condamné pour travail dissimulé. Il résulte des dispositions des articles L. 8221-5 et L. 8223-1 du code du travail, que le fait, pour l’employeur, de mentionner intentionnellement sur le bulletin de paie du salarié un nombre d’heures de travail inférieur à celui réellement accompli est réputé travail dissimulé et ouvre droit, pour le salarié, à une indemnité forfaitaire égale à 6 mois de salaires. En l’espèce, les bulletins de paie de la salariée mentionnaient un nombre d’heures de travail inférieur à celui réellement accompli et l’employeur ne pouvait ignorer ce fait. L’intention de dissimuler était donc établie (indemnité forfaitaire pour travail dissimulé de près de 12 000 €). |
→ Questions / Réponses juridiques
Qu’est-ce qui empêche un rédacteur publicitaire d’obtenir le statut de journaliste ?Un rédacteur travaillant pour un support de presse de promotion publicitaire ne peut obtenir le statut de journaliste en raison de l’absence d’indépendance éditoriale. Cette absence d’indépendance signifie que le rédacteur n’exerce pas son activité dans un cadre où il peut prendre des décisions éditoriales sans pression extérieure, ce qui est essentiel pour le statut de journaliste. En effet, le statut de journaliste est réservé à ceux qui travaillent dans des entreprises de presse où l’indépendance éditoriale est garantie, permettant ainsi une information objective et libre. Quels sont les critères pour être reconnu comme journaliste selon le code du travail ?Selon l’article L. 7112-1 du code du travail, pour être reconnu comme journaliste, il faut que la personne ait une activité principale, régulière et rétribuée dans une ou plusieurs entreprises de presse. Cela inclut les publications quotidiennes, périodiques et les agences de presse. De plus, l’article L.7111-3 précise que le journaliste doit tirer l’essentiel de ses ressources de cette activité. Ainsi, le statut de journaliste est lié à une relation de travail qui implique une certaine régularité et une rémunération pour le travail effectué dans le domaine de la presse. Pourquoi la rédactrice en chef n’a pas pu obtenir le statut de journaliste ?La rédactrice en chef a été refusée dans sa demande de reconnaissance du statut de journaliste car elle rédigeait principalement des publireportages destinés à des annonceurs. Ces publireportages, qui sont essentiellement des contenus publicitaires, ne relèvent pas de l’activité journalistique au sens traditionnel, car ils ne visent pas à informer le public de manière indépendante. De plus, la publication en question n’avait pas d’indépendance éditoriale, ce qui est un critère fondamental pour prétendre au statut de journaliste. Quelles sont les implications de l’absence d’indépendance éditoriale ?L’absence d’indépendance éditoriale signifie que le contenu publié est influencé par des intérêts commerciaux plutôt que par une volonté d’informer le public de manière objective. Cela remet en question la crédibilité de la publication et la qualité de l’information diffusée. Les lecteurs peuvent être induits en erreur, pensant qu’ils reçoivent des informations impartiales alors qu’il s’agit en réalité de publicités déguisées. En conséquence, les rédacteurs travaillant dans de telles conditions ne peuvent pas revendiquer le statut de journaliste, qui est associé à une pratique éthique et indépendante de l’information. |
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