Filiales ou liens capitalistiquesMême en l’absence d’un schéma contractuel de type maison mère / filiale, les difficultés économique justifiant le licenciement économique d‘un salarié, s’apprécient au niveau du pool / groupe de sociétés liées par des liens capitalistiques. Il n’est pas nécessaire qu’une des entités exerce sur l’autre une domination ou la contrôle de manière effective et forme avec elle un ensemble économique pour que la notion d’intégration à un groupe soit constatée. L’existence d’un groupe suppose qu’il existe entre plusieurs sociétés des liens capitalistiques, financiers, de contrôle ou d’influence de droit ou de fait, suffisamment étroits, soit parce que l’une est la filiale de l’autre, ou que les entreprises ont une direction commune, ou qu’elles entretiennent des relations étroites et suivies (relations fortes de collaboration et de gestion, même dirigeant et production commune, membre d’un groupement d’entreprises liées par des intérêts communs et des relations étroites). En l’espèce, une société détenue, à parts égales, par la société EUROMEDIA (Groupe de presse Michel HOMMELL) ainsi que par la société MEDIAS ET REGIE EUROPE (Groupe PUBLICIS) a été considérée comme une filiale. La gérance de la société est exercée par un collège de quatre gérants, dont deux représentent les sociétés EURO MEDIAS et MEDIAS ET REGIES EUROPE, les décisions collectives ordinaires sont prises « par les associés représentant plus de la moitié du capital social » et les décisions extraordinaires, sont prises par « les associés représentant au moins les trois quart du capital social », ce qui revient à recueillir l’accord de tous les associés, compte tenu de la répartition strictement égalitaire du capital. Il existait donc bien des liens capitalistiques, financiers et de contrôle étroits entre les sociétés en présence. Appréciation des difficultés économiquesDans le cas présent, sur le périmètre d’appréciation de la situation économique, l’entreprise faisant partie d’un groupe dans le secteur de la publicité, la situation économique de l’employeur a été appréciée au regard du secteur d’activité du groupe. Les motifs invoqués par la société à l’appui du licenciement du salarié ont été examinés sur le secteur de la régie publicitaire du groupe PUBLICIS et aucune difficulté économique n’a été retenue. Le chiffres d’affaires de la SA MEDIAS ET REGIE EUROPE est resté relativement stable pour s’être élevé à 13 600 000 euros en 2008 et à 12 700 000 euros en 2009, soit une baisse de 6,6 %, alors que le résultat net après impôt de la société est passé d’une perte de 17 800 000 euros en 2008 à un bénéfice de 6 600 000 euros en 2009. Il s’ensuit que sur l’exercice correspondant à la date du licenciement, les difficultés économiques du secteur d’activité du groupe n’étaient pas caractérisées. Le licenciement du directeur de la publicité a été déclaré sans cause réelle et sérieuse. Rappel toujours utile, aux termes de l’article L.1233-3 du code du travail, constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant d’une suppression ou transformation d’emploi ou d’une modification, refusée par le salarié, d’un élément essentiel de son contrat de travail, consécutives notamment à des difficultés économiques ou à des mutations technologiques. Peut également constituer une cause économique de licenciement, une réorganisation de l’entreprise effectuée pour sauvegarder la compétitivité de celle-ci ou pour prévenir des difficultés économiques liées à des évolutions technologiques et leurs conséquences sur l’emploi. En application de l’article L.1233-6 du même code, la lettre de licenciement doit comporter l’énoncé des motifs économiques invoqués par l’employeur. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quels sont les artistes concernés par l’affiliation obligatoire au régime général de sécurité sociale ?Les artistes concernés par l’affiliation obligatoire au régime général de sécurité sociale incluent les auteurs d’œuvres littéraires, dramatiques, musicales, chorégraphiques, audiovisuelles, cinématographiques, graphiques, plastiques et photographiques. Cette affiliation est régie par les articles L 382-1, L 382-4 et R 382-27 du code de la sécurité sociale. Ces artistes doivent être des créateurs d’œuvres originales, cessibles, et agir de manière indépendante pour être éligibles à cette affiliation. Ils bénéficient également des prestations familiales, ce qui renforce leur protection sociale en tant qu’artistes-auteurs. Qui ne peut pas être considéré comme artiste indépendant selon le texte ?Selon le texte, plusieurs catégories de personnes ne peuvent pas être considérées comme artistes indépendants. Cela inclut les intervenants qui apportent leur expertise personnelle dans le cadre d’une émission télévisée, sans créer d’œuvre originale. De même, un journaliste salarié d’une entreprise, qui participe à l’élaboration et à la rédaction d’une émission, ne peut pas être considéré comme un artiste indépendant. Enfin, le rédacteur en chef d’une émission, engagé par l’entreprise pour assurer la responsabilité éditoriale, ne remplit pas non plus les critères d’un artiste indépendant. Quel est le rôle de l’AGESSA et de la Maison des Artistes ?L’AGESSA et la Maison des Artistes sont des associations agréées qui jouent un rôle déterminant dans le régime de sécurité sociale des artistes-auteurs. Elles sont placées sous la tutelle des ministères des Affaires sociales et de la Santé, ainsi que de la Culture et de la Communication. Ces organismes sont responsables du recouvrement des cotisations et contributions dues sur les rémunérations artistiques des artistes-auteurs. Les écrivains, illustrateurs, auteurs d’œuvres audiovisuelles, cinématographiques, musicaux et photographiques relèvent de l’AGESSA, tandis que les auteurs d’œuvres graphiques et plastiques relèvent de la Maison des Artistes. Quelles sont les différences entre les auteurs assujettis et les auteurs affiliés ?Les auteurs assujettis ne bénéficient pas de la couverture sociale des artistes-auteurs, mais peuvent avoir une protection sociale liée à une autre activité, comme salarié ou indépendant. Ils peuvent également bénéficier de la protection universelle maladie. En revanche, les auteurs affiliés, qui ont perçu des revenus artistiques supérieurs à un certain seuil, doivent demander leur affiliation à l’AGESSA. Ces auteurs affiliés bénéficient d’une couverture sociale complète, incluant des prestations maladie, maternité, invalidité, décès, ainsi que des prestations familiales et une retraite de base. Comment se déroule le prélèvement des cotisations sociales sur les droits d’auteur ?Le prélèvement des cotisations sociales sur les droits d’auteur est effectué par les diffuseurs des œuvres. Ces derniers prélèvent les cotisations obligatoires du montant des droits d’auteur et les reversent à l’AGESSA. Ils doivent également fournir aux auteurs une certification de précompte de cotisations. Les revenus artistiques, qui peuvent être déclarés soit en salaires, soit en bénéfice non commercial, doivent être inférieurs à 900 fois la valeur horaire moyenne du Smic pour 2015, soit 8 649 €. |
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