La qualification de journaliste professionnel peut aussi être obtenue lorsque l’employeur est une personne publique (en l’occurrence un syndicat de communes). Entreprise de presse publiqueIl résulte des dispositions spécifiques de l’article L.7112-1 du Code du travail que le contrat par lequel une collectivité publique gérant un service administratif et agissant en qualité d’entreprise de presse s’assure le concours d’un journaliste est présumé être un contrat de travail soumis aux dispositions du code du travail. Il s’ensuit que le litige relatif aux obligations de l’employeur découlant d’un tel contrat relève de la compétence du juge judiciaire. Conformément aux dispositions des articles R.1455-5 et R.1455-6 du code du travail, la formation de référé est compétente en cas d’urgence pour ordonner toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend et peut, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent pour prévenir un dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite ; En l’occurrence, les rapports des parties étaient soumis aux dispositions de la convention collective nationale des journalistes et conformément aux dispositions de l’article L.1411-2 du code du travail, le conseil des prud’hommes est compétent pour régler les différends et litiges des personnes des services publics, lorsqu’ils sont employés dans les conditions du droit privé Par ailleurs, en application des dispositions de l’article L.7111-3, est journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes, périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources. Présomption de contrat de travailPar application de l’article L.7112-1, toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure moyennant rémunération le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail, cette présomption subsistant quel que soit le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties. Le contrat de travail signé par les parties laissait apparaître que le salarié a été embauché par la régie intercommunale de télédistribution pour une durée indéterminée ; le contrat ne contenait aucune clause exorbitante du droit commun ; le salarié avait en charge d’assurer l’animation et la réalisation des émissions de télévision, de proposer au comité de rédaction les sujets nécessaires à ces émissions, de les réaliser (conception, tournage et montage) en participant de manière active à l’ensemble des domaines d’activité de la télévision et en respectant le pluralisme de l’information. Il justifiait en outre bénéficier de la carte d’identité des journalistes professionnels et apparaissait dans l’organigramme de la chaîne comme journaliste-reporter d’images. Le salarié avait donc bien pour activité principale, régulière et rétribuée l’exercice de sa profession de journaliste, il exerçait son activité dans une publication de presse et disposait d’une indépendance éditoriale qui ressortait des missions confiées et de ce qu’il avait à charge de respecter le pluralisme de l’information. CA de Metz, 02/02/2016, RG n° 15/01886 |
→ Questions / Réponses juridiques
Quelles sont les implications pour un graphiste salarié qui souhaite présenter son travail en ligne ?Un graphiste salarié peut présenter son travail sur un site internet, mais cela soulève des questions juridiques importantes. En effet, tant que le salarié est sous le lien de subordination de son employeur, il doit faire attention à ce qu’il divulgue. La divulgation de créations issues du fonds documentaire de l’employeur, de pistes créatives non définitives ou de supports de communication internes peut constituer une violation des droits d’auteur. Les agences de communication détiennent généralement les droits d’auteur sur les œuvres collectives créées par leurs employés, ce qui complique la situation pour le salarié. Il est donc déterminant pour le graphiste de s’assurer qu’il a le droit de partager ses créations avant de les publier en ligne. Comment un salarié peut-il prouver qu’il est l’auteur des créations qu’il revendique ?Pour qu’un salarié puisse prouver qu’il est l’auteur des créations qu’il revendique, il doit fournir des éléments tangibles qui corroborent ses allégations. Cela peut inclure la démonstration d’un processus créatif qui lui est propre, comme des esquisses, des maquettes ou des notes de travail. En l’absence de tels éléments, le salarié est en position défavorable, car la loi présume que les créations divulguées sous le nom d’une personne morale appartiennent à cette dernière. Ainsi, sans preuve concrète, le salarié ne pourra pas contrecarrer cette présomption légale, ce qui peut avoir des conséquences juridiques significatives. Quel est le rôle d’une clause de cession de droits dans un contrat de travail ?Une clause de cession de droits dans un contrat de travail est essentielle pour clarifier la propriété des créations réalisées par un salarié. Cependant, l’absence d’une telle clause ne suffit pas à elle seule à contrecarrer la présomption légale qui favorise l’employeur. Cela signifie que même si un salarié n’a pas signé de clause de cession de droits, cela ne lui garantit pas la propriété de ses créations. Les agences de publicité, en tant que personnes morales, bénéficient d’une protection légale qui leur attribue les droits d’auteur sur les œuvres collectives créées par leurs employés. Ainsi, il est recommandé aux graphistes salariés de s’assurer que leur contrat de travail inclut des dispositions claires concernant la cession de droits. Quelles sanctions peuvent être imposées à un salarié pour divulgation illicite de créations ?Les sanctions pour divulgation illicite de créations peuvent être sévères. Dans le cas mentionné, un salarié a été condamné à verser 50.000 euros pour préjudice patrimonial et 10.000 euros pour préjudice moral à son employeur. Cette décision souligne l’importance de respecter les droits d’auteur et les accords contractuels. La durée de la reproduction illicite et le nombre de créations reproduites (48 dans ce cas) ont également été des facteurs déterminants dans la décision du tribunal. Les conséquences financières peuvent être lourdes, et il est donc déterminant pour les salariés de comprendre les implications juridiques de la divulgation de leur travail. |
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