Condamnations pénales du salarié

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Condamnations pénales du salarié

Obligation d‘informer l’employeur ?

Le salarié a-t-il l’obligation d’informer son employeur lorsqu’il a fait l’objet d’une condamnation pénale ? Dans cette affaire, le salarié d’une société de conseil en investissement a été licencié pour ne pas voir informé son employeur de l’existence d’une condamnation à une peine d’emprisonnement de 2 ans avec sursis ainsi qu’au paiement d’une amende et de dommages et intérêts au profit de la partie civile (pour abus de confiance escroquerie modifications volontaire de données informatiques et faux lorsqu’il était associé d’une étude de notaires). Le salarié avait été radié du corps des notaires, par arrêté ministériel.

Vie privée du salarié

Si un fait relevant de la vie personnelle du salarié ne peut en principe fonder un licenciement pour faute, en ce qu’il est étranger à l’exécution du contrat de travail, il en est autrement lorsque ce fait constitue un manquement du salarié à une obligation découlant de son contrat de travail.  En l’espèce, les faits reprochés au salarié caractérisent un manquement à l’obligation de loyauté découlant du contrat de travail justifiant son licenciement pour faute. En effet, ses fonctions de responsable du droit immobilier France chargé du conseil et de l’assistance en matière de transaction et de gestion immobilière faisaient obligation au salarié d’informer son employeur des poursuites pénales engagées contre lui puis de sa condamnation, même non définitive, pour des faits mettant en cause sa probité dans l’exercice d’un précédent emploi. En s’abstenant de le faire, il a manqué à l’obligation de loyauté découlant de son contrat de travail. A noter que les faits découverts par l’employeur n’étaient pas prescrits à la date de l’engagement de la procédure de licenciement.

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Questions / Réponses juridiques

Qu’est-ce qui a conduit à la requalification du contrat de l’agent d’accueil en CDI ?

La requalification du contrat de l’agent d’accueil en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) a été principalement motivée par le non-respect des conditions légales entourant les contrats à durée déterminée (CDD). Selon l’article L.1242-2 du code du travail, un CDD ne peut être établi que pour des tâches précises et dans des cas spécifiques.

De plus, l’article L.1243-11 stipule que si la relation de travail se prolonge au-delà de la date d’échéance du CDD, le contrat se transforme automatiquement en CDI. Dans ce cas, l’agent d’accueil a continué à travailler après la fin de son contrat saisonnier, ce qui a entraîné la requalification de son statut.

Quelles sont les caractéristiques d’un contrat saisonnier ?

Un contrat saisonnier est défini comme un contrat établi pour des travaux qui se répètent chaque année à des dates relativement fixes, en fonction des saisons ou des modes de vie collectifs. Ce type de contrat est généralement lié à des activités dont la nature varie selon le rythme des saisons.

Il est essentiel que l’employeur prouve que l’activité est réellement saisonnière et non simplement déterminée par sa volonté. Si un salarié est affecté à des tâches multiples qui ne correspondent pas au rythme saisonnier, cela ne peut pas justifier un contrat saisonnier.

Quels éléments ont été pris en compte pour déterminer que le contrat n’était pas saisonnier ?

Dans cette affaire, plusieurs éléments ont été examinés pour conclure que le contrat de l’agent d’accueil ne pouvait pas être considéré comme saisonnier. D’abord, les certificats de travail indiquaient une durée d’activité de plus de sept mois, sans preuve que cette durée correspondait à la saison touristique.

Ensuite, l’agent d’accueil effectuait des tâches supplémentaires, telles que la gestion des commandes et le suivi des achats, qui dépassaient le cadre de ses fonctions initiales. Ces tâches n’étaient pas en corrélation avec le rythme saisonnier, ce qui a renforcé l’argument selon lequel le contrat ne respectait pas les critères d’un contrat saisonnier.

Quelles sont les implications de cette requalification pour l’agent d’accueil ?

La requalification du contrat en CDI a des implications significatives pour l’agent d’accueil. En tant que salarié en CDI, il bénéficie d’une plus grande sécurité de l’emploi, ainsi que de droits supplémentaires, tels que l’accès à des indemnités de licenciement, des congés payés, et une protection contre le licenciement abusif.

De plus, cette requalification peut également avoir des conséquences financières pour l’employeur, qui pourrait être tenu de verser des arriérés de salaires ou d’autres compensations liées à la requalification. Cela souligne l’importance pour les employeurs de respecter les conditions légales lors de la conclusion de contrats de travail.


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