7 jours sans téléphone professionnel : 5 000 euros de préjudice

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7 jours sans téléphone professionnel : 5 000 euros de préjudice

L’Essentiel : Une coupure de ligne téléphonique professionnelle de sept jours a causé un préjudice de 5 000 euros à l’Institut Laetitia, suite à une erreur de dégroupage entre Orange et Free. La responsabilité solidaire des deux opérateurs a été retenue, chacun devant indemniser l’abonné pour la perte de chiffre d’affaires. La juridiction a souligné que l’abonné n’avait aucune obligation de s’adresser exclusivement à un opérateur pour obtenir réparation. En conséquence, Orange a été partiellement responsable du retard dans le rétablissement de la ligne, tandis que Free a également été tenu pour responsable du dégroupage abusif.

Une erreur de dégroupage emporte responsabilité commune des opérateurs, l’abonné n’ayant aucune obligation de s’adresser exclusivement à l’un ou à l’autre pour être indemnisé.

Condamnation in solidum d’Orange et de Free

La société Orange a coupé la ligne téléphonique professionnelle de son abonnée, la société Institut Laetitia, après que la société Free lui eut fait une demande de dégroupage total qui s’est révélée erronée ; la ligne professionnelle n’a été rétablie que sept jours plus tard. La responsabilité solidaire des opérateurs a été retenue.

Perte de chiffre d’affaires indemnisée

La juridiction a accordé à l’abonnée une indemnité intégrant le chiffre d’affaires perdu en raison de la coupure de sa ligne professionnelle pendant sept jours. L’indemnisation a inclus le montant des préjudices subis tant du fait de la responsabilité délictuelle de la société Free, que de la responsabilité contractuelle de la société Orange pendant la période concernée.

Appel en garantie des opérateurs : la Convention d’accès à la Boucle Locale

En ce qui concerne les appels en garantie entre opérateurs en cas d’écrasement, ces relations sont régies par la Convention d’accès à la Boucle Locale de France Télécom (BLFT) d’une part et par la Convention relative aux Changements de Lignes Non Sollicités (CLNS) d’autre part (ci-après « les Conventions »). Aux termes de l’article 15.4 de la Convention d’accès à la Boucle Locale de France Télécom (BLFT), chacune des parties assume seule la responsabilité pleine et entière des prestations qu’elle fournit à ses clients dans le cadre des contrats qu’elle passe avec eux et prend à sa charge exclusive les dommages qui peuvent en résulter ; chaque partie s’engage en outre à cet égard à traiter directement toute réclamation y afférent et à garantir l’autre partie contre toute réclamation, recours ou action de quelque nature que ce soit émanant de ses propres clients. L’article 15.2.1 de la même convention BLFT prévoit que l’auteur du dégroupage s’engage à indemniser France Télécom des conséquences financières des dommages résultant de la mise en oeuvre du dégroupage de façon indue, tels que préjudices financiers, atteinte à l’image, commercial, moral et perte de chiffres d’affaires.

Orange a dû par conséquent être partiellement retenue responsable d’une partie du préjudice subi, lié au retard du rétablissement de la ligne et déboutée de sa demande en garantie contre Free, cette part de responsabilité lui incombant en propre ; en outre la responsabilité de l’opérateur tiers, en l’espèce Free, à l’égard de la victime du dégroupage abusif se double de la responsabilité contractuelle d’Orange à l’égard de cette même victime, puisque l’abonnée était cliente d’Orange et qu’elle a été privée de connexion jusqu’au rétablissement intervenu tardivement ; il en résultait que la responsabilité de chaque opérateur était engagée, n’ouvrant droit à une action en garantie de l’un contre l’autre que pour Orange, et dans la limite seulement des conséquences directes du dégroupage abusif, à savoir la coupure de la ligne pendant trois jours, le reste étant à la charge unique d’Orange.

Télécharger la décision  

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la responsabilité des opérateurs en cas d’erreur de dégroupage ?

Une erreur de dégroupage entraîne une responsabilité commune des opérateurs impliqués. Cela signifie que l’abonné n’est pas contraint de s’adresser exclusivement à un seul opérateur pour obtenir une indemnisation.

Cette responsabilité partagée est essentielle pour protéger les droits des abonnés, qui peuvent subir des préjudices en raison d’erreurs techniques ou administratives.

Les opérateurs doivent donc collaborer pour résoudre les problèmes et indemniser les abonnés affectés, garantissant ainsi une meilleure protection des consommateurs.

Quelles ont été les conséquences de la coupure de ligne pour l’abonné ?

La société Orange a coupé la ligne téléphonique professionnelle de l’abonnée, l’Institut Laetitia, suite à une demande erronée de dégroupage total de la part de Free.

Cette coupure a duré sept jours, durant lesquels l’abonnée a subi une perte de chiffre d’affaires significative.

La juridiction a reconnu cette perte et a accordé une indemnité à l’abonnée, intégrant les préjudices subis en raison de la responsabilité délictuelle de Free et de la responsabilité contractuelle d’Orange.

Comment les opérateurs peuvent-ils se retourner l’un contre l’autre en cas de litige ?

Les relations entre opérateurs en cas d’écrasement sont régies par des conventions spécifiques, notamment la Convention d’accès à la Boucle Locale de France Télécom (BLFT) et la Convention relative aux Changements de Lignes Non Sollicités (CLNS).

Selon l’article 15.4 de la BLFT, chaque partie est responsable des prestations qu’elle fournit à ses clients et doit traiter directement toute réclamation.

Cela signifie que si un opérateur cause un préjudice à un abonné, il doit en assumer la responsabilité et indemniser l’autre opérateur pour les conséquences financières.

Quelle a été la décision de la juridiction concernant la responsabilité d’Orange et de Free ?

La juridiction a retenu la responsabilité solidaire d’Orange et de Free pour la coupure de la ligne.

Orange a été partiellement responsable du préjudice subi par l’abonnée en raison du retard dans le rétablissement de la ligne.

Cependant, la demande en garantie d’Orange contre Free a été déboutée, car une partie de la responsabilité incombait à Orange elle-même.

Ainsi, chaque opérateur a été tenu responsable des conséquences directes de l’erreur de dégroupage, avec des implications spécifiques pour l’indemnisation.


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