60 influenceurs français contrôlésLa DGCCRF a enquêté sur les pratiques commerciales des influenceurs au plus grand nombre d’abonnés actifs dans la promotion de produits et services tels que les compléments alimentaires, les programmes « minceur », les cosmétiques, ou encore les services de trading ou de paris en ligne. Selon ses constats, sur la soixantaine d’influenceurs qu’elle a ciblés depuis 2021, 6 sur 10 ne respectaient pas la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs. Elle a ainsi engagé plusieurs procédures pour rappeler à l’ordre, voire sanctionner les fautifs. Face aux enjeux de protection des consommateurs, en particulier les plus jeunes, la DGCCRF maintient sa vigilance sur le secteur et intensifie ses contrôles. Fausses allégations sur les produits présentésLes influenceurs en anomalie ne respectaient pas les règles relatives à la transparence du caractère commercial de leurs publications. Parmi eux, certains ont également trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus (fausses allégations anti-covid, produits bio ou naturels qui ne l’étaient pas…) ou ont promu des produits ou services risqués, notamment dans le domaine des paris sportifs, en s’affranchissant des règles encadrant ces produits. Promotions commerciales interdites ou réglementéesDans les cas les plus graves, certains influenceurs ont réalisé des opérations de promotions non autorisées, comme celle de l’utilisation du compte de formation professionnelle (CPF) pour récupérer des espèces ou des cadeaux, et donc détourner de l’argent dédié à la formation, ou celle d’injections à visée esthétique par des esthéticiens et des non professionnels de santé, pratique qui n’est pas dénuée de risque pour la santé. Enfin, certains influenceurs pratiquant le dropshipping en oublient les règles associées, notamment, dans ce cas, leurs obligations en tant que vendeur vis-à-vis des consommateurs. Procédures de sanctionA la suite de ces constats, les services de la DGCCRF ont engagé plusieurs procédures afin que les contrevenants soient sanctionnés. Suivant le degré de gravité, les suites données aux enquêtes iront de l’avertissement à la transmission d’un procès-verbal d’infraction au procureur de la République. Les pratiques commerciales trompeuses, comme le fait de masquer le caractère commercial d’une publication, peuvent en effet être punies de deux ans d’emprisonnement et jusqu’à 300 000 € d’amende. Les pratiques des influenceurs donnent également lieu à mesures d’injonction en cessation, dont le non-respect est également passible d’une sanction. Ces suites peuvent enfin être assorties de mesures de publicité informant le grand public des faits constatés et des suites données. Mention du placement de produitsAu même titre que les acteurs traditionnels du secteur publicitaire, les influenceurs doivent respecter l’ensemble des règles s’appliquant aux publicités. Ils doivent par exemple indiquer si leur publication a un caractère commercial (rémunération directe ou indirecte par l’entreprise) ou respecter les modalités spécifiques de publicité relatives à certains produits ou services (services financiers ou jeux d’argent) ainsi que les interdictions de publicité (tabac/alcool, médicaments, produits dangereux…). Le précédent de l’affaire Nabilla : 20 000 euros de sanctionPour rappel, une enquête de la DGCCRF avait conduit au paiement d’une amende transactionnelle de 20 000 euros par l’influenceuse Nabilla BENATTIA-VERGARA pour des pratiques commerciales trompeuses relatives à la promotion sur le réseau social Snapchat d’un site de formation au trading en ligne spécialisé dans la vente et l’achat de bitcoin. Dans sa « story », l’influenceuse, suivie par plusieurs millions de personnes sur les réseaux sociaux, a omis de mentionner qu’elle était rémunérée par les sociétés exploitant ce site pour en faire la promotion. Or, le défaut d’indication du caractère publicitaire de sa publication (par un logo ou une mention orale ou écrite par exemple) constitue une pratique commerciale trompeuse à l’encontre de ses abonnés qui peuvent croire à tort que la promotion de l’influenceuse résulte d’une expérience personnelle positive désintéressée. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quels sont les résultats de l’enquête de la DGCCRF sur les influenceurs ?La DGCCRF a mené une enquête sur les pratiques commerciales des influenceurs français ayant le plus grand nombre d’abonnés actifs. Cette enquête a ciblé environ soixante influenceurs depuis 2021, et les résultats sont préoccupants : 60 % d’entre eux ne respectaient pas la réglementation en matière de publicité et de droits des consommateurs. En conséquence, la DGCCRF a engagé plusieurs procédures pour rappeler à l’ordre ces influenceurs, et dans certains cas, des sanctions ont été appliquées. La vigilance de la DGCCRF se renforce, notamment pour protéger les consommateurs, en particulier les jeunes, face à ces pratiques commerciales douteuses. Quelles fausses allégations ont été constatées chez certains influenceurs ?Les influenceurs identifiés comme étant en anomalie ont manqué aux règles de transparence concernant le caractère commercial de leurs publications. Certains d’entre eux ont trompé les consommateurs en faisant des allégations mensongères sur les propriétés des produits promus. Cela inclut des fausses allégations concernant des produits anti-covid, ainsi que des produits prétendument bio ou naturels qui ne l’étaient pas réellement. De plus, des promotions de services risqués, notamment dans le domaine des paris sportifs, ont été observées, sans respecter les règles en vigueur. Quelles sont les promotions commerciales interdites ou réglementées ?Dans les cas les plus graves, certains influenceurs ont réalisé des promotions non autorisées. Par exemple, l’utilisation du compte de formation professionnelle (CPF) pour obtenir des espèces ou des cadeaux a été signalée, ce qui constitue un détournement de fonds destinés à la formation. D’autres cas incluent des injections à visée esthétique réalisées par des esthéticiens non qualifiés, ce qui pose des risques pour la santé des consommateurs. Enfin, des influenceurs pratiquant le dropshipping ont également ignoré leurs obligations en tant que vendeurs, ce qui peut nuire aux droits des consommateurs. Quelles procédures de sanction ont été mises en place par la DGCCRF ?Suite aux constats d’anomalies, la DGCCRF a engagé plusieurs procédures pour sanctionner les contrevenants. Les mesures prises varient en fonction de la gravité des infractions, allant d’un simple avertissement à la transmission d’un procès-verbal d’infraction au procureur de la République. Les pratiques commerciales trompeuses, comme masquer le caractère commercial d’une publication, peuvent entraîner des peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et des amendes pouvant atteindre 300 000 euros. Des mesures d’injonction en cessation peuvent également être imposées, et leur non-respect peut entraîner des sanctions supplémentaires. Quelles sont les obligations des influenceurs concernant le placement de produits ?Les influenceurs, tout comme les acteurs traditionnels de la publicité, doivent respecter les règles applicables aux publicités. Ils sont tenus d’indiquer si leur publication a un caractère commercial, que ce soit par une rémunération directe ou indirecte de l’entreprise. De plus, ils doivent se conformer aux modalités spécifiques de publicité pour certains produits ou services, notamment les services financiers ou les jeux d’argent. Certaines interdictions de publicité, comme celles concernant le tabac, l’alcool, les médicaments et les produits dangereux, doivent également être respectées. Quel est le précédent de l’affaire Nabilla et quelles sanctions a-t-elle encourues ?L’affaire Nabilla BENATTIA-VERGARA est un exemple marquant des conséquences des pratiques commerciales trompeuses. Une enquête de la DGCCRF a conduit à une amende transactionnelle de 20 000 euros pour l’influenceuse, en raison de la promotion d’un site de formation au trading en ligne sur Snapchat. Dans sa publication, Nabilla a omis de mentionner qu’elle était rémunérée par les sociétés exploitant ce site pour sa promotion. Ce manquement à l’indication du caractère publicitaire de sa publication constitue une pratique commerciale trompeuse, induisant ses abonnés en erreur sur la nature de sa recommandation. |
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