La loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 a modifié la procédure de demande de suppression de contenu en ligne, spécifiquement en ce qui concerne les avis négatifs sur des plateformes comme Trustpilot. Selon cette nouvelle réglementation, la demande de suppression doit être adressée exclusivement au président du tribunal judiciaire, qui statue selon une procédure accélérée au fond. Cette évolution législative vise à clarifier les compétences des juridictions françaises en matière de contentieux numérique. Compétence internationale des juridictions françaisesLa compétence internationale des juridictions françaises est déterminée par la nature de la mesure sollicitée. Il est essentiel de distinguer entre une mesure provisoire, qui pourrait relever de l’article 35 du règlement (UE) n° 1215/2012, et une mesure au fond, qui serait régie par l’article 7, § 2, de ce même règlement. Par exemple, si une entreprise française subit un préjudice à cause d’avis négatifs publiés sur une plateforme accessible en France, elle pourrait envisager d’agir devant les juridictions françaises. Demande de suppression d’avis négatifs sur TrustpilotDans un cas pratique, la société Rose Passion a demandé la suppression de sa page sur Trustpilot, arguant que les avis publiés étaient nuisibles et ne respectaient pas les normes du code de la consommation. Elle a tenté d’agir en référé, mais Trustpilot a soutenu que la demande devait être traitée par le président du tribunal judiciaire selon la nouvelle procédure. Ce cas illustre les tensions entre les entreprises et les plateformes d’avis en ligne, où la protection de la réputation est importante. Analyse de l’article 6, I, 8 de la LCENL’article 6, I, 8 de la LCEN, dans sa version modifiée, confère au président du tribunal judiciaire le pouvoir exclusif de prescrire des mesures pour faire cesser un dommage causé par du contenu en ligne. Auparavant, cette compétence était partagée avec le juge des référés. Cette modification a des implications significatives pour les entreprises cherchant à protéger leur image en ligne, car elles doivent désormais se tourner vers une procédure plus formelle et potentiellement plus longue. Exemples pratiques de la mise en œuvre de la procédureImaginons une entreprise qui reçoit des avis négatifs sur une plateforme d’avis en ligne. Si ces avis sont jugés faux ou trompeurs, l’entreprise doit désormais déposer une demande auprès du président du tribunal judiciaire. Ce processus peut inclure la collecte de preuves, comme des captures d’écran des avis, et la démonstration que ces avis causent un préjudice. Les entreprises doivent être prêtes à engager des frais juridiques et à attendre un certain temps avant d’obtenir une décision. Questions et réponses sur la procédure de suppression de contenuQuelles sont les étapes pour demander la suppression d’avis en ligne ?Les étapes incluent la collecte de preuves des avis nuisibles, la rédaction d’une demande formelle au président du tribunal judiciaire, et la soumission de cette demande avec les documents justificatifs. Il est conseillé de consulter un avocat spécialisé pour naviguer dans cette procédure. Quels types de dommages peuvent justifier une demande de suppression ?Les dommages peuvent inclure des pertes financières, une atteinte à la réputation, ou des impacts sur la clientèle. Par exemple, une entreprise peut démontrer que des avis négatifs ont conduit à une baisse des ventes ou à une perte de clients. Comment prouver que les avis sont faux ou trompeurs ?Pour prouver que les avis sont faux, une entreprise peut rassembler des témoignages de clients réels, des preuves de transactions, ou des analyses de la véracité des avis. Des experts en marketing numérique peuvent également être consultés pour évaluer l’impact des avis sur la perception de l’entreprise. Incompétence du juge des référésDans le cadre de la demande de Rose Passion, il a été établi que le juge des référés n’était pas compétent pour traiter la demande de suppression d’avis. Cela souligne l’importance de comprendre les compétences des différentes juridictions et de choisir la bonne voie légale pour résoudre un litige. Les entreprises doivent être conscientes que la procédure peut être plus complexe et nécessiter une préparation minutieuse. Conclusion sur les implications de la nouvelle procédureLa modification de la procédure de suppression de contenu en ligne a des implications significatives pour les entreprises. Elles doivent désormais naviguer dans un cadre juridique plus strict et potentiellement plus long pour protéger leur réputation. La compréhension des compétences des juridictions et des procédures appropriées est essentielle pour toute entreprise souhaitant agir contre des avis nuisibles en ligne. |
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