Les droits des salariés en matière de sanctions et de licenciement en 10 Questions / Réponses

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Résumé de cette affaire : M. [F] [B] a été embauché par la société [B] en 1992 en tant que conducteur offset et est devenu gérant non-salarié en 2002. En 2018, la société a été cédée à la SAS Equinox, entraînant la démission de M. [B] et la conclusion d’un nouveau contrat de travail en tant que responsable d’atelier. Après une mise à pied conservatoire en mai 2021, M. [B] a été en arrêt maladie jusqu’à fin mai. Il a saisi le conseil de prud’hommes pour demander la résiliation judiciaire de son contrat et l’annulation de la mise à pied. Le jugement du 9 février 2023 a débouté M. [B] de ses demandes, mais a reconnu son ancienneté depuis 1992. M. [B] et la société Equinox ont tous deux interjeté appel. M. [B] a été licencié en mars 2023. Dans ses écritures, il a demandé l’infirmation du jugement initial et la reconnaissance de la mise à pied comme sanction disciplinaire. La société Equinox a contesté l’ancienneté et les manquements reprochés. Le 27 août 2024, la cour a prononcé la résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts de l’employeur, condamnant la SAS Equinox à verser diverses sommes à M. [B] et déboutant ce dernier du surplus de ses demandes.

1. Quelles sont les conditions de la mise à pied disciplinaire selon le Code du travail ?

La mise à pied disciplinaire est une sanction qui doit respecter certaines conditions prévues par le Code du travail. Selon l’article L. 1332-3, la mise à pied doit être précédée d’un entretien préalable, sauf en cas de faute grave.

En effet, l’article stipule que :

« La mise à pied à titre disciplinaire ne peut être prononcée qu’après un entretien préalable au cours duquel le salarié peut se faire assister. »

Dans le cas présenté, la mise à pied de 48 heures n’a pas été suivie d’une procédure disciplinaire, ce qui la rend irrégulière.

De plus, l’absence d’entretien préalable constitue une violation des droits du salarié, rendant la sanction inapplicable.

2. Quelles sont les conséquences d’une mise à pied irrégulière ?

Lorsqu’une mise à pied est jugée irrégulière, comme dans le cas présent, elle peut entraîner des conséquences significatives pour l’employeur.

L’article L. 1332-4 du Code du travail précise que :

« Toute sanction disciplinaire doit être proportionnée à la faute commise. »

Dans ce contexte, la mise à pied non justifiée peut donner lieu à une demande d’indemnisation pour préjudice moral.

Dans l’affaire, le salarié a été indemnisé à hauteur de 1 000 euros pour le préjudice moral subi en raison de cette sanction injustifiée.

3. Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de sécurité au travail ?

L’employeur a une obligation de sécurité envers ses salariés, inscrite dans l’article L. 4121-1 du Code du travail, qui stipule que :

« L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. »

Dans le cas évoqué, l’employeur a manqué à cette obligation en ne protégeant pas les salariés d’un risque de contamination au Covid-19.

Ce manquement a été reconnu par la cour, qui a souligné l’absence de diligence de l’employeur face à la situation sanitaire.

4. Quelles sont les conditions pour obtenir une résiliation judiciaire du contrat de travail ?

La résiliation judiciaire du contrat de travail est possible lorsque l’employeur commet des manquements graves à ses obligations.

L’article L. 1231-1 du Code du travail précise que :

« Le salarié peut demander la résiliation judiciaire de son contrat de travail lorsque l’employeur ne respecte pas ses obligations. »

Dans l’affaire, le salarié a démontré plusieurs manquements, notamment en matière de sécurité et de respect des droits contractuels, justifiant ainsi la résiliation judiciaire.

5. Quelles sont les conséquences d’une résiliation judiciaire pour le salarié ?

La résiliation judiciaire entraîne des conséquences financières pour l’employeur, notamment le paiement d’indemnités.

Selon l’article L. 1234-1 du Code du travail, le salarié a droit à une indemnité de licenciement, calculée en fonction de son ancienneté et de son salaire.

Dans le cas présent, le salarié a obtenu une indemnité de licenciement de 27 966,64 euros, en plus d’autres sommes dues, telles que des rappels de salaire et des dommages et intérêts.

6. Quelles sont les règles concernant les heures supplémentaires dans le contrat de travail ?

Les heures supplémentaires doivent être clairement définies dans le contrat de travail. L’article L. 3121-28 du Code du travail stipule que :

« Les heures supplémentaires sont celles effectuées au-delà de la durée légale de travail. »

Dans l’affaire, le salarié a prouvé que les heures supplémentaires étaient intégrées dans son contrat et qu’elles ne pouvaient être supprimées unilatéralement par l’employeur.

La cour a donc condamné l’employeur à payer les rappels de salaire pour les heures supplémentaires non rémunérées.

7. Quelles sont les implications de la suppression unilatérale du treizième mois ?

La suppression du treizième mois, qui est un avantage prévu par la convention collective, doit respecter certaines règles.

L’article L. 3242-1 du Code du travail précise que :

« Tout élément de rémunération doit être respecté, sauf accord contraire. »

Dans le cas présent, l’employeur a supprimé le treizième mois sans justification valable, ce qui constitue un manquement à ses obligations contractuelles.

Le salarié a donc été indemnisé pour cette suppression injustifiée.

8. Quelles sont les conséquences de la suppression des tickets restaurant ?

Les tickets restaurant, considérés comme un avantage en nature, ne peuvent être supprimés sans préavis.

L’article L. 3262-1 du Code du travail indique que :

« Les titres-restaurant sont un avantage qui doit être respecté une fois mis en place. »

Dans l’affaire, l’employeur a supprimé les tickets restaurant sans en informer le salarié, ce qui a conduit à une indemnisation pour le préjudice subi.

9. Quelles sont les conditions pour prouver le travail dissimulé ?

Le travail dissimulé est caractérisé par l’absence de déclaration des heures travaillées.

L’article L. 8221-1 du Code du travail stipule que :

« Constitue un travail dissimulé le fait de ne pas déclarer un salarié ou de minorer ses heures de travail. »

Dans le cas présent, bien que des manquements aient été constatés, la cour n’a pas retenu la dissimulation intentionnelle, car il n’y avait pas de preuve de travail non déclaré.

10. Quelles sont les conséquences d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse ?

Un licenciement sans cause réelle et sérieuse entraîne des indemnités pour le salarié.

L’article L. 1235-3 du Code du travail précise que :

« Le salarié a droit à des dommages et intérêts en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. »

Dans l’affaire, le salarié a été indemnisé à hauteur de 31 200 euros pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, en plus des autres sommes dues.

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