Résumé de cette affaire : La société ICTS France a embauché M. [P] en tant que responsable d’exploitation en décembre 2011, sous la convention collective des entreprises de prévention et de sécurité. M. [P] a été en arrêt de travail pour maladie à partir de janvier 2016, avec plusieurs prolongations, et a informé l’entreprise de sa reprise prévue en septembre 2018. Après une visite médicale, il a été déclaré apte à un mi-temps thérapeutique, mais a été affecté à un autre site en raison de son absence prolongée. M. [P] a repris le travail en novembre 2018, tout en exprimant des préoccupations concernant sa charge de travail antérieure.
En juillet 2019, il a été déclaré temporairement inapte, puis définitivement inapte en septembre 2019, avec des recommandations pour un reclassement à un poste sédentaire. La société a exploré des options de reclassement, mais les délégués du personnel ont donné un avis défavorable sur les propositions. En décembre 2019, trois postes ont été offerts à M. [P], qui a été convoqué à un entretien préalable en janvier 2020. Il a été licencié pour inaptitude physique et impossibilité de reclassement en février 2020, après plus de huit ans d’ancienneté. M. [P] a contesté son licenciement devant le conseil de prud’hommes, demandant des indemnités et des dommages-intérêts pour harcèlement moral. Le jugement du 1er juillet 2021 a débouté M. [P] de toutes ses demandes. Il a fait appel, demandant l’infirmation du jugement et des indemnités. La société ICTS France a également demandé la confirmation du jugement initial. L’affaire a été clôturée en juin 2024 et a été entendue en septembre 2024, avec la cour confirmant le jugement en toutes ses dispositions et déboutant la société de sa demande d’indemnité. |
1. Quelles sont les conditions de licenciement pour inaptitude ?Le licenciement pour inaptitude est encadré par le Code du travail, notamment par les articles L. 1232-1 et suivants. Selon l’article L. 1232-1, le licenciement d’un salarié doit être justifié par une cause réelle et sérieuse. En matière d’inaptitude, l’article L. 1226-2 précise que l’employeur doit respecter certaines étapes. Tout d’abord, l’employeur doit faire constater l’inaptitude par le médecin du travail. L’article R. 4624-42 stipule que le médecin du travail peut déclarer un salarié inapte à son poste de travail après une visite médicale. Ensuite, l’employeur doit rechercher un reclassement du salarié dans un autre poste compatible avec ses capacités. L’article L. 1226-10 impose à l’employeur de proposer des postes adaptés avant de procéder à un licenciement. Enfin, si aucune solution de reclassement n’est trouvée, l’employeur peut procéder au licenciement, mais doit justifier de ses efforts de reclassement. 2. Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de sécurité et de santé au travail ?L’employeur a une obligation de sécurité envers ses salariés, inscrite dans l’article L. 4121-1 du Code du travail. Cet article stipule que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Cela inclut des actions de prévention des risques professionnels, la mise en place d’une organisation adaptée et des moyens nécessaires pour garantir la sécurité au travail. L’employeur doit également veiller à l’adaptation de ces mesures en fonction des évolutions des circonstances et des situations de travail. En cas de manquement à cette obligation, l’employeur peut être tenu responsable si cela entraîne une dégradation de la santé du salarié. 3. Quelles sont les conséquences d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse ?Le licenciement sans cause réelle et sérieuse est encadré par l’article L. 1235-2 du Code du travail. En cas de licenciement jugé sans cause réelle et sérieuse, le salarié peut demander des dommages et intérêts. Ces dommages et intérêts sont calculés en fonction de la durée de présence dans l’entreprise et de la situation personnelle du salarié. L’article L. 1235-3 précise que le montant des indemnités ne peut être inférieur à six mois de salaire. De plus, le salarié peut également demander une indemnité compensatrice de préavis et des congés payés afférents. 4. Quelles sont les étapes de la procédure de licenciement pour inaptitude ?La procédure de licenciement pour inaptitude doit respecter plusieurs étapes, conformément aux articles L. 1226-2 et suivants du Code du travail. Tout d’abord, l’employeur doit faire constater l’inaptitude par le médecin du travail. Ensuite, il doit organiser un entretien préalable avec le salarié, au cours duquel il doit lui exposer les raisons du licenciement. L’employeur doit également justifier des recherches de reclassement effectuées. Après l’entretien, si aucune solution de reclassement n’est trouvée, l’employeur peut notifier le licenciement par écrit. Il est important de respecter ces étapes pour éviter un licenciement jugé abusif. 5. Qu’est-ce que le harcèlement moral au travail ?Le harcèlement moral est défini par l’article L. 1152-1 du Code du travail. Cet article stipule qu’aucun salarié ne doit subir des agissements répétés ayant pour effet une dégradation de ses conditions de travail. Ces agissements peuvent porter atteinte à la dignité du salarié, altérer sa santé physique ou mentale, ou compromettre son avenir professionnel. L’article L. 1152-2 précise que le salarié ne peut être sanctionné ou licencié pour avoir subi ou refusé de subir de tels agissements. En cas de litige, l’article L. 1154-1 impose au salarié de présenter des éléments de fait laissant supposer l’existence d’un harcèlement. 6. Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de prévention du harcèlement moral ?L’employeur a une obligation de prévention du harcèlement moral, inscrite dans l’article L. 1152-4 du Code du travail. Cet article impose à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir le harcèlement moral au sein de l’entreprise. Cela inclut la mise en place d’une politique de prévention, la sensibilisation des salariés et la formation des managers. L’employeur doit également veiller à ce que les salariés puissent signaler des comportements inappropriés sans crainte de représailles. En cas de manquement à cette obligation, l’employeur peut être tenu responsable des conséquences sur la santé des salariés. 7. Quelles sont les conséquences d’un manquement à l’obligation de sécurité ?Un manquement à l’obligation de sécurité peut entraîner des conséquences graves pour l’employeur, conformément à l’article L. 4121-1 du Code du travail. Si un salarié subit un accident du travail ou une maladie professionnelle en raison de ce manquement, l’employeur peut être tenu responsable. Cela peut entraîner des sanctions financières, notamment des dommages et intérêts à verser au salarié. De plus, l’employeur peut faire l’objet de contrôles de la part de l’inspection du travail, pouvant aboutir à des sanctions administratives. Enfin, un manquement à cette obligation peut nuire à la réputation de l’entreprise et à la motivation des salariés. 8. Quelles sont les preuves à fournir en cas de harcèlement moral ?En cas de harcèlement moral, le salarié doit présenter des éléments de fait laissant supposer l’existence d’un harcèlement, selon l’article L. 1154-1 du Code du travail. Ces éléments peuvent inclure des témoignages de collègues, des courriels ou des messages prouvant des comportements inappropriés. Des certificats médicaux attestant de l’impact sur la santé du salarié peuvent également être fournis. Il est important de documenter les faits de manière précise et chronologique pour étayer la demande. L’employeur, de son côté, doit prouver que les agissements ne sont pas constitutifs de harcèlement. 9. Quelles sont les sanctions pour un licenciement abusif ?En cas de licenciement abusif, le salarié peut demander des dommages et intérêts, conformément à l’article L. 1235-2 du Code du travail. Ces dommages et intérêts sont calculés en fonction de la durée de présence dans l’entreprise et de la situation personnelle du salarié. Le montant ne peut être inférieur à six mois de salaire, selon l’article L. 1235-3. De plus, le salarié peut également demander une indemnité compensatrice de préavis et des congés payés afférents. L’employeur peut également faire face à des sanctions administratives en cas de non-respect des procédures de licenciement. 10. Quelles sont les voies de recours en cas de licenciement contesté ?En cas de licenciement contesté, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes, conformément à l’article L. 1235-1 du Code du travail. Il dispose d’un délai de deux ans à compter de la notification du licenciement pour agir. Le conseil de prud’hommes examinera les éléments de preuve fournis par le salarié et l’employeur. Il peut ordonner la réintégration du salarié ou le versement de dommages et intérêts. Le salarié peut également demander une conciliation avant d’engager une procédure judiciaire. |