Nos conseils :
1. Attention à la tenue régulière de la comptabilité de votre entreprise, conformément à l’article L. 123-12 du code de commerce. Assurez-vous de respecter les obligations légales en matière d’enregistrement comptable des mouvements affectant le patrimoine de votre société. 2. Il est recommandé de veiller à la transparence et à la traçabilité des opérations financières de votre entreprise. Assurez-vous de conserver des documents probants et de produire des justificatifs en cas de contestation, notamment en ce qui concerne les transactions effectuées et les factures émises. 3. Il est essentiel de respecter les règles en matière de détournement d’actifs. Veillez à ce que les flux financiers de votre société soient justifiés par son activité réelle et à ce que les biens acquis soient effectivement utilisés dans le cadre de l’entreprise. En cas de doute, il est recommandé de consulter un expert-comptable pour garantir la conformité de vos pratiques commerciales. |
→ Résumé de l’affaireL’affaire concerne une société en liquidation judiciaire dont le gérant a été condamné par le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône pour absence de tenue de comptabilité, détournement d’actifs et manquements divers. Le gérant a fait appel de cette décision et demande l’annulation du jugement ainsi que la réduction de la mesure d’interdiction de diriger qui lui a été imposée. La SCP BTSG, représentant les créanciers, demande quant à elle la confirmation du jugement initial. Le ministère public soutient la décision du tribunal de commerce. L’affaire est en attente de l’ordonnance de clôture rendue le 23 mai 2023.
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→ Les points essentielsSur la nullité du jugement entrepris au visa de l’article 12 du CPCM. [Z] conteste la caractérisation du détournement d’actif invoqué par le tribunal, ainsi que l’absence de remise volontaire d’une comptabilité au liquidateur. Cependant, la cour estime que les premiers juges ont motivé leur décision de manière adéquate, sans contradiction, et rejette la demande d’annulation du jugement. Sur le défaut de tenue de comptabilitéLa cour confirme que M. [Z] n’a pas tenu une comptabilité régulière pour sa société, malgré ses arguments. Les preuves présentées par la SCP BTSG démontrent l’absence de comptabilité probante, ce qui constitue un manquement aux obligations du dirigeant. Sur le détournement d’actifsM. [Z] affirme avoir acheté des marchandises au Pakistan pour son activité de négoce, mais la cour constate des incohérences dans les documents fournis. Les flux financiers et les factures présentées ne concordent pas, ce qui conduit à conclure à un détournement des disponibilités financières de la société. Sur l’absence de remise au mandataire liquidateur de la liste des créanciersLa faute de gestion est avérée, notamment en raison de l’absence de remise de la liste des créanciers au mandataire liquidateur. Cette négligence constitue un manquement aux obligations légales du dirigeant. Sur la sanctionLes manquements de M. [Z] justifient une interdiction de gérer, mais la durée de la sanction prononcée par le tribunal est jugée excessive. La cour ramène la durée de l’interdiction à 5 ans, considérant la gravité des fautes commises. Aucune indemnité n’est accordée à M. [Z] au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Les montants alloués dans cette affaire:
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→ Réglementation applicable– Article L. 123-12 du code de commerce: « Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant doit procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant le patrimoine de son entreprise. Ces mouvements sont enregistrés chronologiquement. »
– Sur le détournement d’actifs: Le détournement d’actifs consiste à soustraire l’actif d’une société au profit d’un tiers, sans contrepartie pour l’entreprise. – Sur l’absence de remise au mandataire liquidateur de la liste des créanciers: La faute de gestion est formellement consommée, si l’on s’en rapporte au rapport du mandataire liquidateur étant toutefois relevé que la procédure ne concerne qu’un seul créancier : le Crédit Agricole. – Sur la sanction: Les trois griefs retenus sont passibles d’une interdiction de gérer. Ils caractérisent une défaillance de M. [Z] dans la direction de la société et l’accomplissement de ses obligations légales. Au regard de la gravité des seuls manquements que les éléments du dossier permettent de retenir à l’encontre de M. [Z], et du contexte dans lequel les fautes de gestion ont été commises, le prononcé d’une sanction d’interdiction de gérer apparaît justifiée, mais la durée prononcée par le tribunal apparaît trop rigoureuse et sera ramenée à une durée de 5 ans. Le jugement déféré sera infirmé en ce sens. |
→ AvocatsBravo aux Avocats ayant plaidé ce dossier: – Me Cécile RENEVEY – LAISSUS
– Maître [C] [J] – Me Claire GERBAY – Monsieur Frédéric JACQUES |