Dans le cadre du contexte pandémique, trois nouvelles aides aux publications de presse ont été mises en place par le Gouvernement.
Aide aux publications à faibles ressources publicitaires
Une première aide est attribuée aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires (qui ont vendu au moins cent soixante-dix millions d’exemplaires pour l’aide attribuée en 2020).
Sous réserve de remplir les conditions définies aux articles suivants, les publications éligibles au fonds d’aide sont :
a) Les publications nationales de périodicité au maximum hebdomadaire, reconnues par la commission paritaire des publications et agences de presse comme présentant un caractère d’information politique et générale au sens de l’article D. 19-2 du code des postes et des communications électroniques ;
b) Les publications nationales de périodicité plus qu’hebdomadaire et jusqu’à trimestrielle, qui remplissent les conditions prévues à l’article D. 18 du code des postes et des communications électroniques et sont reconnues par la commission paritaire des publications et agences de presse comme présentant un caractère d’information politique et générale. Pour répondre à la qualification d’information politique et générale, celles-ci doivent réunir les caractéristiques suivantes :
1° Apporter de façon permanente sur l’actualité politique et générale, nationale ou internationale, des informations et des commentaires tendant à éclairer le jugement des citoyens ;
2° Consacrer la majorité de leur surface rédactionnelle à cet objet ;
3° Présenter un intérêt dépassant de façon manifeste les préoccupations d’une catégorie de lecteurs.
La périodicité, définie par le rythme de parution normal de la publication hors numéros spéciaux et hors-séries, s’entend de la façon suivante :
-paraître entre une et quatre fois par semaine pour les hebdomadaires ;
-paraître deux ou trois fois par mois pour les bimensuels ;
-paraître au moins dix fois par an pour les mensuels ;
-paraître entre quatre et neuf fois par an pour les bimestriels et trimestriels.
Le fonds d’aide est divisé en cinq sections. La répartition des crédits entre les trois sections du fonds est effectuée par le directeur général des médias et des industries culturelles. Cette répartition veillera à assurer une dégressivité des aides attribuées à chaque entreprise au titre de la troisième et de la cinquième section du fonds.
Les aides versées au titre de la première section du fonds bénéficient aux quotidiens d’information politique et générale de langue française :
a) Qui sont imprimés sur papier journal pour 90 % au moins de leur surface ;
b) Qui paraissent au moins cinq fois par semaine ;
c) Dont le prix de vente au numéro est compris entre 80 % et 130 % du prix de vente moyen pondéré par la diffusion annuelle en France des quotidiens nationaux d’information politique et générale, ledit prix de vente moyen étant calculé à partir de la moyenne des prix de vente au numéro de l’édition courante observés au cours de l’année civile précédant l’année d’attribution de l’aide ;
d) Dont le tirage moyen n’a pas excédé 250 000 exemplaires et dont la diffusion moyenne en France n’a pas dépassé 150 000 exemplaires pendant l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide ;
e) Et dont les recettes de publicité ont représenté moins de 25 % de leurs recettes totales. Pour l’évaluation de ce pourcentage, les recettes de publicité sont appréciées hors taxes, commission déduite et frais de régie déduits ; les recettes de ventes au numéro sont prises en compte après défalcation des remises aux agents de la vente ou des frais de messagerie ; les recettes de vente en nombre sont prises en compte après défalcation des frais de mise à disposition et d’acheminement ; les recettes d’abonnements sont les recettes nettes des frais de postage et de portage.
Les aides versées au titre de la deuxième section du fonds bénéficient aux quotidiens d’information politique et générale de langue française :
a) Qui ne sont pas éligibles aux aides attribuées au titre de la première section du fonds ;
b) Qui sont imprimés sur papier journal pour 90 % au moins de leur surface ;
c) Qui paraissent au moins cinq fois par semaine ;
d) Dont le prix de vente au numéro est inférieur à 130 % du prix de vente moyen pondéré par la diffusion annuelle en France des quotidiens nationaux d’information politique et générale, ledit prix de vente moyen étant calculé à partir du prix de vente au 1er janvier de l’année d’attribution de l’aide ;
e) Dont le tirage moyen n’a pas excédé 250 000 exemplaires et dont la diffusion moyenne payée en France n’a pas dépassé 150 000 exemplaires pendant l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide ;
f) Et dont les recettes de publicité ont représenté moins de 25 % de leurs recettes totales. Pour l’évaluation de ce pourcentage, les recettes de publicité sont appréciées hors taxes, commission déduite et frais de régie déduits ; les recettes de ventes au numéro sont prises en compte après défalcation des remises aux agents de la vente ou des frais de messagerie ; les recettes de vente en nombre sont prises en compte après défalcation des frais de mise à disposition et d’acheminement ; les recettes d’abonnements sont les recettes nettes des frais de postage et de portage.
Au titre de la troisième section, les aides sont versées aux quotidiens qui ont bénéficié d’une aide au titre de la première section pendant au moins trois années, dont les recettes de publicité représentent moins de 35 % des recettes totales de l’entreprise, et qui ne remplissent plus :
― la condition prévue au c, leur prix de vente au numéro de l’édition courante étant inférieur à 80 % du prix de vente moyen pondéré par la diffusion annuelle en France des quotidiens nationaux d’information politique et générale ou la condition prévue au e.
Les aides versées au titre de la quatrième section du fonds bénéficient aux publications de langue française, autres que les quotidiens :
a) Dont le prix de vente au numéro est :
(i) pour les hebdomadaires, les bimensuels et les mensuels, inférieur à 130 % du prix moyen pondéré par la diffusion annuelle en France des titres d’information politique et générale de même périodicité, ledit prix de vente étant calculé à partir du prix de vente au numéro au 1er janvier de l’année d’attribution de l’aide ;
(ii) pour les bimestriels et les trimestriels, inférieur à 160 % du prix moyen pondéré par la diffusion annuelle en France des titres d’information politique et générale de même périodicité, ledit prix de vente étant calculé à partir du prix de vente au numéro au 1er janvier de l’année d’attribution de l’aide ;
b) Dont la diffusion moyenne payée en France n’a pas dépassé 300 000 exemplaires pendant l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide ;
c) Et dont les recettes de publicité ont représenté moins de 25 % de leurs recettes totales. Pour l’évaluation de ce pourcentage, les recettes de publicité sont appréciées hors taxes, commission déduite et frais de régie déduits ; les recettes de ventes au numéro sont prises en compte après défalcation des remises aux agents de la vente ou des frais de messagerie ; les recettes de vente en nombre sont prises en compte après défalcation des frais de mise à disposition et d’acheminement ; les recettes d’abonnements sont les recettes nettes des frais de postage et de portage.
Au titre de la cinquième section, les aides sont versées aux publications éligibles au fonds d’aide, autres que les quotidiens, qui ont bénéficié d’une aide au titre du présent fonds pendant au moins trois années, dont les recettes de publicité représentent moins de 35 % des recettes totales de l’entreprise, et qui ne remplissent plus la condition prévue au c.
Pour l’évaluation de ce pourcentage, les recettes de publicité sont appréciées hors taxes, commission déduite et frais de régie déduits ; les recettes de ventes au numéro sont prises en compte après défalcation des remises aux agents de la vente ou des frais de messagerie ; les recettes de vente en nombre sont prises en compte après défalcation des frais de mise à disposition et d’acheminement ; les recettes d’abonnements sont les recettes nettes des frais de postage et de portage.
Un taux unitaire de subvention est déterminé, pour chacune des sections du fonds, de la manière suivante :
a) Le taux unitaire applicable à la 1re section est obtenu en divisant les crédits disponibles au titre de cette section par le chiffre de diffusion, en donnée corrigée, de l’ensemble des quotidiens éligibles. Pour chaque quotidien, le chiffre de diffusion en donnée corrigée correspond à la différence entre deux fois une valeur de référence, fixée annuellement par arrêté conjoint du ministre chargé du budget et du ministre chargé de la communication, et le nombre d’exemplaires effectivement vendus par ce quotidien au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide.
b) Le taux unitaire applicable à la 2e section est obtenu en divisant les crédits disponibles au titre de cette section par le nombre d’exemplaires effectivement vendus, au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide, par l’ensemble des quotidiens éligibles selon les critères.
c) Le taux unitaire applicable à la troisième section est obtenu en divisant les crédits disponibles au titre de cette section par le nombre d’exemplaires effectivement vendus, au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide, par l’ensemble des quotidiens éligibles selon les critères fixés.
d) Le taux unitaire de la quatrième section est obtenu en divisant les crédits disponibles au titre de cette section par le nombre d’exemplaires effectivement vendus, au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide, par l’ensemble des titres éligibles selon les critères fixés.
e) Le taux unitaire de la cinquième section est obtenu en divisant les crédits disponibles au titre de cette section par le nombre d’exemplaires effectivement vendus, au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide, par l’ensemble des titres éligibles selon les critères fixés.
Le montant de l’aide attribuée à une publication ne peut dépasser 25 % de ses recettes totales, hors subventions publiques, de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide.
L’aide attribuée à chaque quotidien relevant de la première section est égale au taux unitaire de subvention, multiplié par le chiffre de diffusion en donnée corrigée de ce quotidien.
L’aide attribuée à chaque quotidien relevant de la deuxième section est égale au taux unitaire de subvention, multiplié par le nombre d’exemplaires effectivement vendus par ce quotidien.
L’aide attribuée à chaque quotidien relevant de la troisième section est égale au taux unitaire de subvention, multiplié par le nombre d’exemplaires effectivement vendus par ce quotidien. Un titre ne pourra bénéficier de l’aide de la troisième section que pendant un maximum de trois années.
L’aide attribuée à chaque publication éligible au titre de la quatrième section est égale au taux unitaire de subvention, multiplié par le nombre d’exemplaires effectivement vendus par cette publication au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide. Le taux est abattu de 50 % entre un et deux millions d’exemplaires et de 100 % au-delà de deux millions d’exemplaires. Toutefois, le montant de l’aide attribuée à une publication ne peut être inférieur à 1 500 euros.
L’aide attribuée à chaque publication relevant de la cinquième section est égale au taux unitaire de subvention, multiplié par le nombre d’exemplaires effectivement vendus par cette publication au cours de l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide. Le taux est abattu de 50 % entre un et deux millions d’exemplaires et de 100 % au-delà de deux millions d’exemplaires. Toutefois, le montant de l’aide attribuée à une publication ne peut être inférieur à 1 500 euros.
Un titre perdant le bénéfice de la cinquième section au cours d’une de ces trois années peut prétendre au bénéfice de la quatrième section.
Les crédits disponibles après application des critères précédents sont répartis entre les titres restant éligibles.
Aucune aide ne peut être versée aux publications :
a) Dont le contenu a donné lieu à une condamnation du directeur de la publication devenue définitive au cours des cinq années précédant la demande d’aide, en application des articles 24 ou 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ;
b) Ou qui ne satisfont pas aux conditions posées par l’article 30 du décret du 30 avril 1955;
c) Ou qui ont bénéficié d’une aide aux revues du Centre national du livre dans l’exercice précédant l’année d’attribution de l’aide ;
d) Ou qui sont constituées d’une sélection d’articles déjà parus dans d’autres titres.
Les demandes d’aides sont présentées à la direction générale des médias et des industries culturelles. A l’appui de leur demande, les publications fournissent :
a) Une déclaration sur l’honneur du directeur de la publication faisant apparaître les éventuelles condamnations du titre devenues définitives au cours des cinq années précédant la demande d’aide, sur le fondement des articles 24 ou 24 bis de la loi du 29 juillet 1881
b) Une déclaration faisant apparaître le prix de vente au numéro et par abonnement annuel de la publication au 1er janvier de l’année d’attribution de l’aide, le nombre de parutions, les différentes catégories de recettes, le tirage et la diffusion annuels pendant l’année précédant celle de l’attribution de l’aide ;
c) Le compte de résultat et le bilan du dernier exercice clos ;
d) Les attestations délivrées par les administrations compétentes permettant de constater la régularité de la situation de l’entreprise au regard de la législation fiscale et sociale ou, à défaut, une déclaration sur l’honneur du dirigeant de l’entreprise ;
e) Un exemplaire du premier numéro de l’année de l’attribution de l’aide.
Le nombre d’exemplaires effectivement vendus par la publication demandeuse est apprécié sur présentation des résultats d’une enquête de diffusion effectuée, pour l’année précédant la demande d’attribution de l’aide, par un organisme offrant la garantie de moyens d’investigation suffisants et notoirement reconnus comme tels. A défaut, les publications produiront une déclaration de leurs chiffres de diffusion payante certifiée par un expert-comptable ou un commissaire aux comptes et attestée par un extrait du grand livre des comptes ou de la déclaration de taxe sur la valeur ajoutée de l’année écoulée.
Les documents demandés, à l’exception de la déclaration mentionnée au a sont certifiés par un expert-comptable ou un commissaire aux comptes.
La direction générale des médias et des industries culturelles contrôle les indications fournies par tous moyens d’investigation.
Elle peut notamment faire procéder à des vérifications sur place par des experts désignés à cet effet. Les publications demandeuses habilitent tous organismes privés concourant à leur activité de presse, tels que imprimeurs, agences de publicité, sociétés de messagerie, etc., à fournir les renseignements éventuellement nécessaires à ces contrôles.
Aide aux titres distribués par l’ancien Presstalis
Une deuxième aide a été mise en place par le Décret n° 2020-1384 du 13 novembre 2020 au bénéfice des entreprises éditrices de publications de presse d’information politique et générale. Le texte vise à soutenir ces entreprises dans un contexte économique particulièrement difficile du fait des conséquences de la crise sanitaire.
Les titres éligibles sont ceux qui étaient distribués au 12 mars 2020 par la société Presstalis, dont la liquidation judiciaire a été accélérée par les conséquences de l’épidémie de covid-19.
Il est donc institué au titre de l’année 2020 une aide exceptionnelle, donnant lieu à un versement unique, au bénéfice des entreprises qui éditent une publication de presse au sens de la loi n° 86-897 du 1er août 1986 dont le caractère d’information politique et générale, au sens de l’article 4 de la loi du 2 avril 1947, qui sont reconnues par la commission régie par le décret du 20 novembre 1997 et qui remplissent les conditions ci-après :
– elles éditent des publications de presse d’information politique et générale dont la distribution groupée au sens de l’article 3 de la loi du 2 avril 1947 susvisée était confiée à la société PRESSTALIS au 12 mars 2020 ;
– elles éditent des publications éligibles aux aides instituées par le décret du 12 mars 1986 et le décret du 15 décembre 2017 susvisés ou dont le total des ventes en montant fort pour l’année 2019 est inférieur à cinq millions d’euros ;
– elles doivent être à jour de leurs obligations à l’égard de l’administration fiscale et de l’organisme de recouvrement des cotisations patronales de sécurité sociale et d’allocations familiales.
Le montant de l’aide prévue, qui ne pourra être supérieur à 800 000 euros par entreprise, est déterminé en fonction de la perte de créances des titres à l’issue de la procédure de redressement judiciaire de la société PRESSTALIS dans les conditions suivantes :
– pour les publications de presse d’information politique et générale éligibles en 2020 aux aides instituées par les décrets du 12 mars 1986 et du 15 décembre 2017 susvisés, le montant de l’aide est de cent pour cent (100 %) de la perte de créances ;
– pour les publications de presse d’information politique et générale autres que celles mentionnées à l’alinéa précédent et dont le total des ventes en montant fort était inférieur en 2019 à trois millions d’euros (3 000 000 €), le montant de l’aide est de quatre-vingt-dix pour cent (90 %) de la perte de créances ;
– pour les publications de presse d’information politique et générale autres que celles mentionnées précédemment et dont le total des ventes en montant fort était compris en 2019 entre trois et cinq millions d’euros (5 000 000 €), le montant de l’aide est de quatre-vingt pour cent (80 %) de la perte de créances.
Les dossiers de demande de l’aide exceptionnelle sont présentés à la direction générale des médias et des industries culturelles au plus tard le 20 novembre 2020.
Aides à la presse pour les territoires ultra-marins
Une troisième aide exceptionnelle est instituée par le Décret n° 2020-1383 du 13 novembre 2020 au bénéfice des titres de presse ultra-marins. Cette aide est réservée aux entreprises de presse écrite, imprimée ou en ligne, des collectivités de l’article 73 de la Constitution, de Saint-Martin, de Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française.