Requalification du contrat de travail
Un chauffeur de taxi qui a conclu plusieurs contrats de location d’un véhicule équipé a revendiqué sans succès la qualité de salarié et a saisi le conseil de prud’hommes de Paris afin d’obtenir la requalification des contrats de location en un unique contrat de travail, ainsi que le versement de diverses sommes découlant de l’exécution de ses prestations en qualité de salarié et de la rupture de la relation contractuelle.
Conformément aux clauses du contrat de location, la location était consentie pour une durée d’une année renouvelable par tacite reconduction, les deux parties ayant la faculté de résilier le contrat avec un préavis d’un mois pour le locataire, en contrepartie d’une redevance mensuelle, dont le montant n’était pas précisé, payable à terme échu par acompte hebdomadaire.
Les juges ont conclu que rien ne faisait apparaître que la société organisait le travail du salarié en lui fixant un périmètre géographique, des horaires, une durée du travail, des périodes de congés, ou en lui imposant la prise de certains clients. De même, aucune des pièces produites ne révèle que les conditions dans lesquelles les contrats ont été exécutés ou rompus, par l’une ou l’autre des sociétés, ont placé le salarié dans une situation de précarité et de dépendance économique.
En effet, ni le caractère forfaitaire de la redevance, ni le paiement d’une pénalité en cas de retard de paiement des acomptes hebdomadaires, ni l’interdiction d’utiliser le véhicule comme support publicitaire, ni les conditions de la rupture, n’impliquent une telle dépendance économique. Enfin, rien ne démontrait l’intégration du salarié dans un service organisé. Le salarié n’était donc pas placé dans un lien de subordination à vis-à-vis de la société de location de véhicules.