Retards et désordres dans les travaux : Questions / Réponses juridiques

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Retards et désordres dans les travaux : Questions / Réponses juridiques

Dans cette affaire, une propriétaire d’une maison a souhaité effectuer des travaux de recouvrement de sa terrasse et a sollicité une entreprise de construction. Après avoir accepté un devis et versé un acompte, elle a constaté que les travaux n’étaient pas réalisés dans les délais convenus. Les travaux, prévus pour être achevés en 6 à 18 semaines, n’ont commencé que sept mois après. Suite à des plaintes, la propriétaire a assigné l’entreprise devant le tribunal. Le tribunal a condamné l’entreprise à verser une indemnité, mais a débouté la propriétaire de ses autres demandes. L’entreprise a formé appel, contesté les indemnités et demandé le paiement du solde du marché.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conséquences de l’inexécution d’un contrat selon le Code civil ?

L’article 1217 du Code civil précise que la partie envers laquelle l’engagement n’a pas été exécuté, ou l’a été imparfaitement, peut :

– Refuser d’exécuter ou suspendre l’exécution de sa propre obligation ;
– Poursuivre l’exécution forcée en nature de l’obligation ;
– Obtenir une réduction du prix ;
– Provoquer la résolution du contrat ;
– Demander réparation des conséquences de l’inexécution.

Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent être cumulées ; des dommages et intérêts peuvent toujours s’y ajouter.

Dans le cas présent, la propriétaire a accepté le devis le 27 novembre 2017, mais les travaux n’ont été réalisés que sept mois plus tard, ce qui constitue une inexécution du contrat.

Elle a donc le droit de refuser la réception des travaux et de demander des réparations pour les désordres constatés.

Quelles sont les conditions de la responsabilité décennale du constructeur ?

L’article 1792 du Code civil stipule que tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l’acquéreur de l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un vice du sol, qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui, l’affectant dans l’un de ses éléments constitutifs ou l’un de ses éléments d’équipement, le rendent impropre à sa destination.

L’article 1792-6 précise que la réception est l’acte par lequel le maître de l’ouvrage déclare accepter l’ouvrage avec ou sans réserves. Elle intervient à la demande de la partie la plus diligente, soit à l’amiable, soit à défaut judiciairement.

Dans cette affaire, la réception des travaux n’a pas eu lieu, car la propriétaire a explicitement refusé la réception et le paiement du solde des travaux.

Ainsi, la responsabilité décennale ne peut pas être engagée, car la réception est un préalable à l’application de cette garantie.

Comment se manifeste la responsabilité contractuelle en cas de mauvaise exécution des travaux ?

L’article 1231-1 du Code civil prévoit que le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, s’il ne justifie pas que l’exécution a été empêchée par la force majeure.

Dans le cas présent, la propriétaire a demandé des dommages et intérêts pour un montant de 28 721 euros, se basant sur des constats d’expert et la reconnaissance de responsabilité de l’entreprise.

Cependant, le tribunal a constaté que les désordres allégués n’étaient pas suffisamment prouvés et que les constatations de l’expert n’étaient pas objectives.

Ainsi, la demande indemnitaire de la propriétaire a été rejetée.

Quelles sont les implications du préjudice moral dans ce litige ?

Le préjudice moral est généralement reconnu lorsque la victime subit une souffrance psychologique due à un manquement de la part de l’autre partie.

Dans cette affaire, le tribunal a infirmé la décision du premier juge qui avait accordé une indemnité pour préjudice moral, considérant que la colère de la propriétaire ne pouvait pas être imputée à l’entreprise.

Il a été établi que l’entreprise avait tenté de résoudre le litige, et que les sentiments de la propriétaire n’étaient pas fondés sur une faute objective de la Sarl Hareva.

Ainsi, la demande de préjudice moral a été rejetée.

Quelles sont les conséquences des frais de procédure dans ce type de litige ?

L’article 700 du Code de procédure civile prévoit que la partie qui succombe peut être condamnée à payer à l’autre partie une somme au titre des frais irrépétibles.

Dans cette affaire, la cour a infirmé le jugement initial et a condamné la propriétaire à payer des frais de procédure à la Sarl Hareva, en raison de l’issue défavorable de ses demandes.

Cela souligne l’importance de la préparation et de la solidité des arguments présentés lors d’un litige, car des frais peuvent être engagés par la partie perdante.


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