Réévaluation du loyer : enjeux et conséquences d’un renouvellement contractuel dans le cadre locatif

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Présentation du litige

Le litige en question découle d’un bail conclu le 17 mai 1982 entre la Chancellerie des universités de [Localité 6] et M. et Mme [I] [H], portant sur un appartement de 104,33 m² situé au 4ème étage de l’immeuble sis [Adresse 2]. Ce contrat a été établi conformément à l’article 3 quinquiès de la loi du 1er septembre 1948. En 2007, un avenant a été signé, permettant aux preneurs de renoncer aux dispositions de la loi de 1948 et de soumettre le bail à la loi du 6 juillet 1989, entraînant un renouvellement pour une durée de huit ans à compter du 1er janvier 2008, avec un loyer annuel de 15 077,28 euros.

Proposition de renouvellement et contestation

À l’échéance du bail, la bailleresse a proposé un renouvellement le 30 juin 2015, avec une réévaluation du loyer. La commission départementale de conciliation a rendu son avis le 16 novembre 2015. Le loyer actuel étant de 1 361,20 euros par mois, la bailleresse a proposé un loyer de renouvellement basé sur le loyer de référence minoré, fixé à 16,20 euros le m². Les locataires n’ayant pas accepté cette offre, la bailleresse a assigné les preneurs devant le tribunal d’instance de Paris 16ème le 4 décembre 2015, demandant que le loyer soit fixé à 1 690,15 euros par mois, avec une augmentation échelonnée sur six ans.

Décision du tribunal

Le tribunal a rendu son jugement le 2 mars 2017, rejetant l’exception de nullité soulevée par les époux [L] et constatant le renouvellement du bail pour six années à compter du 1er janvier 2016. Le loyer a été fixé à 1 525,30 euros par mois, avec une majoration annuelle. Les parties ont été déboutées de leurs demandes contraires, et les dépens ont été partagés. La bailleresse a interjeté appel de cette décision le 20 mars 2017.

Arguments de l’appelante

Dans ses conclusions du 20 juin 2017, l’appelante a demandé la confirmation du jugement concernant le rejet de l’exception de nullité et le renouvellement du bail, tout en demandant la réformation sur le montant du loyer. Elle a soutenu que le loyer du bail renouvelé devait être fixé à 16,20 euros le m², soit 1 690,15 euros par mois, avec une augmentation applicable par sixième annuel. Elle a également demandé le paiement d’un différentiel de loyer et des dépens.

Analyse des motifs de la cour

La cour a confirmé le jugement sur les points relatifs à l’exception de nullité et au renouvellement du bail. Concernant le montant du loyer, la cour a noté que le tribunal avait correctement identifié le loyer de référence minoré à 16,20 euros le m². La bailleresse avait le droit de demander une réévaluation, mais le tribunal avait fixé le loyer à 14,62 euros le m² en tenant compte de divers éléments, y compris l’état de l’appartement et des parties communes. La cour a estimé que le tribunal n’avait pas de raison objective de fixer le loyer en dessous du loyer de référence.

Conclusion de la cour

La cour a donc réformé le jugement en fixant le loyer du bail renouvelé à 1 690,15 euros par mois, avec une augmentation applicable par sixième annuel. Les époux [L] ont été condamnés à payer le différentiel de loyer depuis le 1er janvier 2016 et à supporter les dépens de première instance et d’appel. La demande de la bailleresse fondée sur l’article 700 du code de procédure civile a été déboutée, et les dépens d’appel ont été mis à la charge des époux [L].

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