1. Attention à la nécessité de démontrer que tout redressement est manifestement impossible pour demander l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire immédiate.
2. Il est recommandé de fournir des informations précises et complètes concernant les actifs et les passifs de l’entreprise lors de la procédure judiciaire, afin d’éviter toute ambiguïté ou imprécision. 3. Il est conseillé de déposer les comptes annuels dans les délais requis et de fournir toutes les informations financières nécessaires pour faciliter le processus de décision judiciaire et éviter des conséquences négatives pour l’entreprise. |
→ Résumé de l’affaireLa SASU Tradeco a interjeté appel d’un jugement du tribunal de commerce de Nîmes ouvrant une procédure de liquidation judiciaire à son encontre. Elle demande à la cour de réformer la décision et d’ouvrir une procédure de redressement judiciaire à sa place, arguant que son redressement n’est pas manifestement impossible. La SARL Leschnik travaux publics, intimée, soutient que Tradeco ne démontre pas sa capacité de redressement et demande la confirmation du jugement initial. La SELARL Spagnolo, liquidateur judiciaire de Tradeco, demande également la confirmation du jugement. Le ministère public appuie la décision initiale, soulignant l’absence de preuves de la capacité de redressement de Tradeco.
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→ Les points essentielsDiscussionIl ressort des pièces produites par les parties que, par ordonnance du 15 juin 2022, il a été fait injonction à la société Tradeco de payer à la société Leschnik travaux publics une somme de 35.543,57 euros, et que, malgré l’absence de recours, aucun paiement n’est intervenu, mais que, bien au contraire, un procès-verbal d’irrecouvrabilité a été dressé par l’huissier de justice saisi pour le recouvrement forcé le 2 septembre 2022. La SARL Leschnik travaux publics en déduit un état de cessation de paiement, lequel été effectivement retenu par les premiers juges qui en ont fixé la date au 5 avril 2021. La société Tradeco a relevé appel de toutes les dispositions du jugement déféré mais ne conteste pas l’état de cessation de paiements -demandant encore à la cour de le constater, et n’en conteste pas davantage la date fixée. Les dispositions du jugement déféré qui y sont relatives doivent donc être confirmées. Sur le redressement judiciaireL’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire immédiate est en revanche contestée par l’appelant qui sollicite une mesure de redressement. Il appartient au créancier qui demande la liquidation judiciaire immédiate de démontrer que tout redressement est manifestement impossible, et non pas au débiteur de démontrer qu’il est possible. De la liste des créances déclarées produite aux débats, il ressort que le passif de la société Tradeco s’élève au 25 novembre 2022 à 199.131,63 euros dont 154.131,63 euros de créances échues. Sur l’actif de la société TradecoIl ressort de ces éléments que la société Tradeco ne dispose manifestement d’aucun actif réalisable alors que son passif est déjà très important. Elle n’est propriétaire d’aucun bien meuble comme immeuble, et l’imprécision qui entoure les créances qui seraient à recouvrer impose de les considérer comme seulement éventuelles. L’absence de dépôt des comptes annuels pour l’exercice 2021, le refus des financements extérieurs sollicités, confirment encore que le redressement de la société Tradeco est manifestement impossible, et que toute période d’observation risquerait seulement de générer un passif supplémentaire alors qu’il n’existe déjà aucune chance d’apurer celui existant. Confirmation du jugementIl convient donc de confirmer le jugement déféré en toutes ses dispositions. Le fait que l’appelante soit mal fondée en sa demande ne suffit pas à caractériser à son encontre un quelconque abus du droit d’agir en justice dont elle dispose. Frais de l’instanceLes dépens de l’instance d’appel seront employés en frais privilégiés de liquidation judiciaire. L’équité ne commande pas de faire application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile. Les montants alloués dans cette affaire:
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→ Réglementation applicable– Code de commerce
– Code de procédure civile Article du Code de commerce: Article du Code de procédure civile: |
→ AvocatsBravo aux Avocats ayant plaidé ce dossier: – Me Florent ESCOFFIER
– Me François JEHANNO – Me Jean-marie CHABAUD |