Le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire en 10 Questions / Réponses

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Résumé de cette affaire : Madame [R] [M] a saisi la Commission de surendettement des Particuliers de Meurthe et Moselle le 13 juillet 2023. Le 17 août 2023, la commission a déclaré sa demande recevable et a orienté son dossier vers un traitement de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire. Les mesures ont été élaborées le 3 octobre 2023 et notifiées aux parties. Le [5] a contesté ces mesures le 9 octobre 2023, affirmant que la situation de Madame [R] [M] n’était pas irrémédiablement compromise. Monsieur et Madame [O] [P] ont également contesté ces mesures le 8 novembre 2023, évoquant la mauvaise foi de Madame [R] [M], qui n’a pas payé son loyer depuis décembre 2022, malgré un emploi depuis août 2023. Ils ont indiqué qu’elle avait quitté son logement sans prévenir et n’avait pas fourni d’informations complètes sur sa situation financière. À l’audience du 13 septembre 2024, Madame [R] [M] ne s’est pas présentée, tandis que Monsieur [O] [P] a réaffirmé son opposition à l’effacement de sa créance. Le jugement a été mis en délibéré pour être rendu le 18 octobre 2024. Le tribunal a déclaré recevables les recours du [5] et de Monsieur et Madame [O] [P], a constaté la mauvaise foi de Madame [R] [M], et a déclaré celle-ci irrecevable à bénéficier d’une procédure de traitement de sa situation de surendettement.

1. Qu’est-ce que le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ?

Le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire est une procédure prévue par le Code de la consommation, notamment à l’article L. 741-4.

Cette procédure permet à une personne physique en situation de surendettement de bénéficier d’un traitement de sa dette sans passer par une liquidation de ses biens.

Elle est destinée à aider les débiteurs de bonne foi qui ne peuvent plus faire face à leurs dettes, tant professionnelles que non professionnelles.

Le rétablissement personnel est donc une solution pour éviter la faillite et permettre un nouveau départ financier.

2. Quels sont les délais pour contester une décision de rétablissement personnel ?

Selon l’article R. 741-1 du Code de la consommation, la décision de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire est notifiée aux parties par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.

Cette notification doit indiquer que la décision peut être contestée dans un délai de trente jours à compter de sa réception.

La contestation doit être faite par déclaration remise ou adressée par lettre recommandée au secrétariat de la commission.

Il est essentiel que cette déclaration contienne les informations nécessaires, telles que le nom, l’adresse et les motifs de la contestation.

3. Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un traitement de surendettement ?

L’article L. 711-1 du Code de la consommation stipule que le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi.

La bonne foi est présumée, mais il appartient à celui qui se prévaut de la mauvaise foi de prouver cette dernière.

La situation de surendettement est caractérisée par l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de ses dettes exigibles.

Il est donc crucial que le débiteur démontre sa bonne foi tout au long de la procédure.

4. Comment la mauvaise foi est-elle définie en matière de surendettement ?

La mauvaise foi, selon l’article 274 du Code civil, doit être prouvée par celui qui l’invoque.

Elle se caractérise par des actes frauduleux, tels que l’organisation ou l’aggravation de son insolvabilité, ou des déclarations mensongères lors de la demande de traitement de surendettement.

Il est important de noter que l’existence d’une dette ou son augmentation ne suffisent pas à prouver la mauvaise foi.

Le comportement délibéré du débiteur, qui choisit de ne pas payer ses dettes, peut cependant être un indicateur de mauvaise foi.

5. Quelles obligations pèsent sur le débiteur après la décision de recevabilité ?

L’article L. 722-5 du Code de la consommation impose au débiteur, après la décision de recevabilité, de ne pas effectuer d’actes aggravant son insolvabilité.

Cela inclut l’obligation de payer les dettes nées après cette décision, ainsi que les charges courantes.

Le débiteur est également interdit de souscrire de nouveaux emprunts qui pourraient aggraver son endettement.

Ces obligations visent à protéger les créanciers et à assurer une gestion responsable de la situation financière du débiteur.

6. Que se passe-t-il si le débiteur ne se présente pas à l’audience ?

La non-comparution du débiteur à l’audience prive le juge de la possibilité d’évaluer sa situation financière.

En effet, comme le souligne le jugement, l’absence de comparution empêche le juge de statuer de manière éclairée sur les moyens soulevés par le créancier.

De plus, le débiteur doit informer la commission de surendettement de tout changement d’adresse, conformément à l’article R. 722-1.

Le non-respect de cette obligation peut nuire à sa défense et à sa capacité à faire valoir ses droits.

7. Quelles conséquences peut avoir un comportement frauduleux sur la procédure de surendettement ?

Un comportement frauduleux peut entraîner la caractérisation de la mauvaise foi du débiteur, ce qui a des conséquences directes sur sa demande de traitement de surendettement.

Si le juge constate que le débiteur a agi de manière à aggraver son endettement, il peut déclarer la demande irrecevable.

Cela signifie que le débiteur ne pourra pas bénéficier des mesures de protection offertes par la procédure de surendettement.

Il est donc crucial pour le débiteur de respecter ses obligations et d’agir de bonne foi.

8. Comment le juge évalue-t-il la bonne foi du débiteur ?

Le juge évalue la bonne foi du débiteur en tenant compte de l’ensemble des éléments présentés lors de la procédure.

Il doit examiner les circonstances entourant la constitution de l’endettement, ainsi que le comportement du débiteur tout au long de la procédure.

La bonne foi s’apprécie non seulement au moment de la saisine de la commission, mais également durant toute la durée de la procédure.

Le juge doit s’assurer que le débiteur n’a pas agi de manière déloyale ou inconséquente.

9. Quelles sont les implications d’une décision de mauvaise foi sur le débiteur ?

Une décision de mauvaise foi a des implications significatives pour le débiteur, notamment l’irrecevabilité de sa demande de traitement de surendettement.

Cela signifie qu’il ne pourra pas bénéficier des protections offertes par la procédure, telles que l’effacement de ses dettes.

De plus, le débiteur peut être tenu de régler ses dettes en cours, y compris celles qui ont été suspendues.

Cette situation peut aggraver son endettement et rendre plus difficile sa réhabilitation financière.

10. Quelles sont les voies de recours possibles après une décision de rejet ?

Après une décision de rejet, le débiteur peut envisager plusieurs voies de recours.

Il peut interjeter appel de la décision devant la cour d’appel compétente, conformément aux dispositions du Code de procédure civile.

Le recours doit être formé dans un délai déterminé, généralement d’un mois à compter de la notification de la décision.

Il est également possible de solliciter une révision de la décision si de nouveaux éléments de preuve peuvent être présentés.

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