La prescription de la faute du salarié

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La prescription de la faute du salarié

L’article L. 1332-4 du code du travail

Aux termes de l’article L. 1332-4 du code du travail : ‘Aucun fait fautif (du salarié) ne peut donner lieu à lui seul à l’engagement de poursuites disciplinaires au-delà d’un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance, à moins que ce fait ait donné lieu dans le même délai à l’exercice de poursuites pénales.’

Le délai de deux mois

Aucun fait fautif ne peut donner lieu à lui seul à l’engagement de poursuites disciplinaires (date de convocation à l’entretien préalable ou de prononcé d’une mise à pied conservatoire / date de présentation de la lettre recommandée ou de remise de la lettre simple pour une sanction ne nécessitant pas un entretien préalable) au-delà d’un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur a eu une connaissance exacte de la réalité, de la nature et de l’ampleur des faits reprochés au salarié.

La prise en considération de faits antérieurs

Si un fait fautif ne peut plus donner lieu à lui seul à une sanction disciplinaire au-delà du délai de deux mois, ces dispositions ne font pas obstacle à la prise en considération de faits antérieurs à deux mois dès lors que le comportement du salarié s’est poursuivi ou s’est réitéré dans ce délai, l’employeur pouvant ainsi invoquer une faute prescrite lorsqu’un nouveau fait fautif est constaté, à condition toutefois que les deux fautes procèdent d’un comportement identique.

Le délai ultime des trois années

Dans tous les cas, aucune sanction antérieure de plus de trois ans à l’engagement des poursuites disciplinaires ne peut être invoquée à l’appui d’une nouvelle sanction.

Questions / Réponses juridiques

Quel est le pouvoir disciplinaire de l’employeur ?

L’employeur dispose d’un pouvoir disciplinaire, ce qui signifie qu’il a le droit de sanctionner les fautes commises par ses salariés dans le cadre de l’exécution de leur contrat de travail. Ce pouvoir est encadré par des règles précises, et l’employeur ne peut pas justifier une sanction par des motifs non disciplinaires après avoir pris une mesure. Cela garantit que les sanctions sont appliquées de manière juste et transparente.

Qu’est-ce qu’une sanction disciplinaire ?

Une sanction disciplinaire est définie comme toute mesure prise par l’employeur, à l’exception des simples observations verbales, en réponse à un comportement jugé fautif par le salarié. Cette sanction peut affecter la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa rémunération, qu’elle soit immédiate ou non. Les sanctions peuvent varier en gravité, allant d’un simple avertissement à un licenciement.

Quelles garanties sont accordées au salarié lors d’une sanction disciplinaire ?

La loi impose à l’employeur de respecter une procédure spécifique lors de l’imposition d’une sanction disciplinaire. Cette procédure comprend deux phases : un entretien préalable et une notification de la sanction. L’entretien préalable est similaire à celui d’un licenciement, mais il suit des règles distinctes. Si les faits reprochés sont graves, l’employeur peut prononcer une mise à pied conservatoire, qui interrompt le délai de prescription des faits fautifs.

Quelles sont les restrictions concernant le cumul des sanctions ?

La jurisprudence interdit de sanctionner plusieurs fois la même faute. Un même fait ne peut justifier deux sanctions disciplinaires successives. Ainsi, un licenciement ne peut être prononcé sans fait nouveau après une sanction disciplinaire. De plus, l’employeur ne peut pas annuler une sanction déjà notifiée pour en imposer une nouvelle pour les mêmes faits.

Comment se déroule un licenciement disciplinaire ?

Lors d’un licenciement disciplinaire, le juge doit vérifier que le motif allégué constitue bien une faute. La gravité de la faute influe sur les conséquences pour le salarié. Si les faits établis ne sont pas fautifs ou constituent une faute légère, le licenciement est considéré comme sans cause réelle et sérieuse. En revanche, si la faute est avérée, le salarié a droit à certaines indemnités.

Qu’est-ce que la sanction disciplinaire doit respecter ?

La sanction disciplinaire doit être proportionnelle à la gravité de la faute commise par le salarié. Le juge exerce un contrôle de proportionnalité pour s’assurer que la sanction n’est pas excessive par rapport aux faits reprochés. La Cour de cassation précise que la lettre de licenciement détermine les limites du litige concernant les griefs et les conséquences envisagées par l’employeur.

Comment est définie la faute grave ?

Le code du travail ne définit pas explicitement la faute grave, mais la jurisprudence la décrit comme une violation des obligations contractuelles d’une telle importance qu’elle rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise. La faute grave implique une action délibérée ou une négligence grave, tandis qu’une simple erreur d’appréciation ne peut justifier une sanction disciplinaire.

Quelles sont les conséquences d’une faute grave ?

La faute grave justifie une rupture immédiate du contrat de travail sans préavis. Elle peut également entraîner une mise à pied conservatoire, bien que cela ne soit pas obligatoire. L’employeur doit agir rapidement après avoir pris connaissance des faits fautifs, mais le salarié peut rester dans l’entreprise pendant que l’employeur évalue la gravité des fautes.

Qui porte la charge de la preuve en cas de licenciement disciplinaire ?

La charge de la preuve du caractère réel et sérieux du licenciement ne pèse pas spécifiquement sur l’employeur. Cependant, il lui incombe de prouver la faute grave ou lourde. Le juge se base sur les éléments fournis par les parties pour former sa conviction, et en cas de doute, celui-ci doit profiter au salarié.

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