Le Ministère de la culture a publié son Rapport sur la place des femmes dans les médias en temps de crise.
Place des femmes journalistes
Le Rapport analyse la place des femmes journalistes et des femmes expertes dans l’ensemble des médias pendant la période de confinement et de crise sanitaire, et formuler des propositions pour s’assurer de leur représentativité : c’est l’objectif de la mission sur « la place des femmes en temps de crise » confiée par le Premier ministre à Céline Calvez en avril 2020.
Place prédominante aux personnalités homme
Partant du constat que les journaux consacrent une place prédominante aux personnalités hommes dans leurs contenus (83,4% des personnes apparaissant à la Une sont des hommes et ceux-ci signent 74,4% des tribunes), et que la parité n’est pas non plus atteinte dans les entreprises médiatiques, le rapport de Céline Calvez formule 26 préconisations visant à renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes dans les médias.
Les 26 préconisations du Rapport
Le rapport propose de créer un observatoire de la parité et de l’égalité femme-homme dans les médias et s’appuie également sur les institutions de financement et de contrôle existantes. Il préconise notamment de renforcer le rôle du CSA en introduisant de nouveaux indicateurs et objectifs chiffrés sur la représentation des femmes dans les médias et en renforçant ses capacités de contrôle, en particulier pendant les périodes de crise.
Le conditionnement des aides publiques au respect d’objectifs de parité est également proposé. S’agissant de la place des femmes dans le cinéma, le rapport préconise d’encourager la création par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) d’un bonus parité pour les équipes de tournage des productions audiovisuelles. Les oeuvres produites pourraient également faire l’objet d’un contrôle a posteriori par le CSA afin de ne pas renouveler les aides aux producteurs présentant des contenus sexistes ou dégradants. Les aides à la presse pourraient elles aussi être conditionnées au respect de la parité entre les femmes et les hommes, via un système de bonus-malus.
La formation est aussi une piste envisagée, avec l’usage de cours en ligne accessibles à tous les médias (MOOC) et l’emploi dans les entreprises d’une personne ressource sur la place des femmes dans les contenus. Dans cette vision, l’éducation aux médias a un rôle important à jouer, la rapporteure propose d’encourager les dispositifs éducatifs qui participent à déconstruire les stéréotypes et préjugés sexistes dans les médias dès la primaire.