Honnêteté et loyauté du journaliste
En raison de son statut, le journaliste est soumis à une obligation de loyauté et d’honnêteté appréciée plus strictement qu’un salarié lámbda.
Dans cette affaire, un journaliste audiovisuel a volontairement écourté un déplacement professionnel qu’il devait couvrir pour la radio RCI. Le salarié avait prétendu qu’il avait avisé son supérieur direct de son retour inopiné pour motif familial grave mais son relevé des appels professionnels ne mentionnait aucun appel en ce sens. Le journaliste avait également demandé, le jour prévu de sa reprise, auprès de sa hiérarchie, une demande de récupération des jours supposés travaillés par lui au titre du reportage (incluant les jours écourtés).
Par ailleurs, les échanges de SMS ont laissaient penser à son supérieur, qu’il était toujours en déplacement pour le reportage, en invoquant des problèmes de connexion à internet rencontrés sur place, alors qu’il était déjà rentré.
Faute du journaliste
Les juges ont retenu que l’absence à son poste de travail sans autorisation préalable et à l’insu de l’employeur était caractérisée et la justification tardive apportée par le journaliste salarié, au cours de l’entretien préalable, ne saurait être exonératoire de faute et ce d’autant plus, qu’elle a été accompagnée d’une tentative d’obtenir des jours de récupération pour des jours non travaillés.
Manquements à la déontologie
L’employeur reprochait également avec raison au salarié un manquement à la déontologie du journaliste et un comportement déloyal, lequel a envoyé des documents sonores, comme s’il était toujours en reportage en direct, alors qu’il était rentré, ce qui était de nature à discréditer la radio RCI vis-à-vis de ses auditeurs et vis-à-vis de son personnel.
Même si les interviews diffusés n’ont pas été falsifiées mais bien préenregistrées sur place, il n’en demeure pas moins qu’elles étaient diffusées à la radio comme du direct, ce qui s’avérait faux. Par son comportement contraire à la probité et à la transparence requise pour un journaliste dans l’exercice de son métier d’information, le salarié a exécuté de façon déloyale son contrat de travail.
Ces manquements constituent une violation telle que le maintien du salarié dans l’entreprise n’était plus possible, nonobstant son ancienneté et l’absence d’antécédents disciplinaires. La faute grave était donc établie.
Selon la Charte de déontologie des journalistes adoptée par la société, « la véracité », « l’exactitude », « l’intégrité », sont des « piliers de l’action journalistique » et « l’altération des documents », « la déformation des faits », « le mensonge », « la manipulation », « la non vérification des faits », sont considérés comme des fautes professionnelles.
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