Cogérance mandataire non-salariée d’une superette Casino : l’obligation de Cautionnement en 10 Questions / Réponses

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Résumé de cette affaire : La société Distribution Casino France a confié la gestion de la superette C2856 à Mme [N] et M. [H] par un contrat de cogérance non-salariée en février 2009. M. [N] a également signé un acte de cautionnement, garantissant les obligations des cogérants jusqu’à 12 000 euros pour une durée de 62 ans. En octobre 2012, Distribution Casino France a rompu le contrat, révélant un solde débiteur de 19 779,46 euros lors de l’inventaire de reprise. En juillet 2013, M. [N] a été mis en demeure de payer 12 000 euros en tant que caution. En juin 2023, Distribution Casino France a assigné M. [N] au tribunal pour obtenir le paiement de 11 564,55 euros. M. [N] a demandé la prescription de la demande et un sursis à statuer, tandis que Distribution Casino France a contesté ces demandes. Le juge a déclaré l’action en paiement recevable, rejeté la demande de sursis à statuer, et a renvoyé le dossier à une audience ultérieure.

1. Quelle est la durée de prescription pour une action en paiement selon le Code civil ?

La durée de prescription pour une action en paiement est régie par l’article 2224 du Code civil, qui stipule que « les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer. »

Cette disposition implique que le point de départ du délai de prescription est lié à la connaissance des faits permettant d’exercer le droit.

Ainsi, pour une créance, le délai commence à courir à partir de la dernière inscription en compte qui permet au créancier de connaître le montant de sa créance.

2. Quelles sont les conséquences d’une interpellation du débiteur principal sur la prescription ?

L’article 2246 du Code civil précise que « l’interpellation faite au débiteur principal ou sa reconnaissance interrompt le délai de prescription contre la caution. »

Cela signifie que si le débiteur principal est interpellé ou reconnaît sa dette, cela a pour effet d’interrompre le délai de prescription pour la caution.

Cette interruption est essentielle car elle permet de prolonger le délai de prescription, offrant ainsi une protection au créancier.

3. Quelles sont les conditions de la reconnaissance de la dette par le débiteur principal ?

La reconnaissance de la dette par le débiteur principal n’est soumise à aucune condition de forme, comme le stipule la jurisprudence.

Elle peut être tacite et résulter de tout fait impliquant l’aveu de l’existence du droit du créancier, tel qu’un paiement.

Cette flexibilité permet au créancier de prouver la reconnaissance de la dette par des moyens variés, facilitant ainsi le recouvrement.

4. Comment se calcule le point de départ du délai de prescription pour une créance ?

Le point de départ du délai de prescription pour une créance est déterminé par la dernière inscription en compte qui permet au créancier de connaître le montant de sa créance.

Dans le cas de la société Distribution Casino France, le dernier versement effectué par le débiteur principal a eu lieu le 30 juin 2020.

Ainsi, le délai de prescription n’était pas encore expiré lorsque l’action en paiement a été engagée le 22 juin 2023.

5. Qu’est-ce qu’un sursis à statuer et dans quel cas peut-il être accordé ?

Le sursis à statuer est une décision qui suspend le cours de l’instance pour une durée déterminée ou jusqu’à la survenance d’un événement spécifique, comme le prévoit l’article 378 du Code de procédure civile.

Le juge dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour accorder un sursis à statuer, en tenant compte de l’intérêt d’une bonne justice.

Cependant, si la preuve de la dette principale peut être rapportée dans l’instance en cours, le sursis peut ne pas être justifié.

6. Quelles sont les implications de la renonciation au bénéfice de discussion pour la caution ?

La renonciation au bénéfice de discussion signifie que la caution ne peut pas exiger que le créancier poursuive d’abord le débiteur principal avant de l’assigner.

Cela est précisé dans l’acte de cautionnement signé par M. [N].

En conséquence, la caution est solidaire et ne peut se prévaloir du bénéfice de division, ce qui renforce la position du créancier.

7. Quelles sont les règles concernant les dépens dans une procédure judiciaire ?

Les dépens sont les frais engagés pour la procédure judiciaire, et leur répartition est régie par le juge.

Dans le cas présent, il a été décidé de réserver les dépens, ce qui signifie qu’ils seront déterminés ultérieurement.

De plus, il a été décidé qu’il n’y a pas lieu à application de l’article 700 du Code de procédure civile, qui permettrait d’allouer des frais irrépétibles à la partie gagnante.

8. Quelles sont les conséquences d’une ordonnance de mise en état ?

Une ordonnance de mise en état est une décision qui organise la procédure et fixe les délais pour les conclusions des parties.

Dans ce cas, le dossier a été renvoyé à l’audience de mise en état électronique du 15 décembre 2024, avec une obligation pour Me Lacquit de conclure avant cette date.

Cela permet d’assurer que la procédure avance de manière ordonnée et efficace.

9. Quelle est la nature de la décision du juge de la mise en état ?

La décision du juge de la mise en état est une ordonnance contradictoire, mise à disposition au greffe et non susceptible d’appel immédiat, sauf autorisation du Premier président de la cour d’appel.

Cela signifie que les parties doivent respecter cette décision, et qu’elle a force obligatoire jusqu’à ce qu’elle soit éventuellement contestée dans le cadre d’un appel.

10. Quelles sont les implications de la décision de rejet de la demande de sursis à statuer ?

Le rejet de la demande de sursis à statuer signifie que le tribunal a décidé de ne pas suspendre l’instance en cours.

Cela permet à l’affaire de continuer à être examinée sans attendre la résolution d’une autre question, comme la contestation de la dette principale.

Cette décision favorise une résolution rapide du litige, ce qui est souvent dans l’intérêt des parties impliquées.

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