Sous certaines conditions, une assistante de production peut être qualifiée de collaboratrice de rédaction relevant des professions assimilées aux journalistes et peut donc prétendre à l’abattement forfaitaire au titre des frais professionnels prévu au 1° de l’article 81 du code général des impôts (7 650 euros). Assistance à la construction des programmesLa salariée a établi sa participation active à la réflexion de la construction du programme audiovisuel et du contenu informatif à destination des auditeurs et, par suite, nonobstant l’intitulé de son poste d’assistante de production, la circonstance qu’elle exerce à titre principal une activité consistant en une collaboration intellectuelle permanente et directe à des émissions radiophoniques en vue de l’information des auditeurs. La salariée a œuvré sur les contenus par des recherches ou des contributions sur les sujets traités, les invités, la préparation d’interviews qui sont le support direct du travail du journaliste présentateur. Missions de l’assistante de productionL’assistante de production est chargée d’assister le producteur, l’animateur ou le journaliste dans certaines activités liées à l’élaboration des émissions notamment par la constitution de plateaux d’invités, le rassemblement de documentation sur le thème de l’émission ou l’élaboration de dossiers, des opérations extérieures ou des relations partenaires. Ces éléments permettent d’établir la participation active de la salariée à la réflexion de la construction du programme et du contenu informatif à destination des auditeurs et, par suite, nonobstant l’intitulé de son poste d’assistante de production, la circonstance qu’elle exerce à titre principal une activité consistant en une collaboration intellectuelle permanente et directe à des émissions radiophoniques en vue de l’information des auditeurs. L’abattement fiscal concernéAux termes de l’article 81 du code général des impôts : » Sont affranchis de l’impôt : 1° Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi et effectivement utilisées conformément à leur objet. Les rémunérations des journalistes, rédacteurs, photographes, directeurs de journaux et critiques dramatiques et musicaux perçues ès qualités constituent de telles allocations à concurrence de 7 650 € () « . Pour l’application de ces dispositions, « les journalistes » s’entendent de ceux qui apportent une collaboration intellectuelle permanente et directe à des publications ou à des émissions radiophoniques ou télévisuelles périodiques en vue de l’information des lecteurs, des auditeurs et des téléspectateurs. Cette collaboration s’entend d’une activité exercée à titre principal et procurant à ces personnes la part majoritaire de leurs rémunérations d’activité.
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→ Questions / Réponses juridiques
Qu’est-ce que la présomption de salariat pour un journaliste professionnel ?La présomption de salariat pour un journaliste professionnel signifie que les sommes qu’il perçoit sont considérées comme des salaires, indépendamment du mode de rémunération ou de la qualification donnée à la convention par les parties. Cette présomption est ancrée dans le Code du travail français, notamment à l’article L. 7112-1, qui stipule que toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail. Ainsi, même si un journaliste est rémunéré sous forme de droits d’auteur, cela ne change pas la nature de la relation de travail, qui est présumée être celle d’un salarié.Comment l’employeur peut-il renverser cette présomption ?L’employeur peut renverser la présomption de salariat en prouvant que le journaliste exerce son activité de manière libre et non subordonnée. Cela signifie qu’il doit démontrer que le journaliste a une autonomie suffisante dans l’exercice de ses fonctions, sans lien de subordination. Pour ce faire, l’employeur doit fournir des éléments concrets qui montrent que le journaliste a la liberté de choisir ses sujets, ses méthodes de travail et ses délais. Si l’employeur ne parvient pas à établir cette preuve, la présomption de salariat demeure en vigueur.Quelles sont les implications des commandes d’œuvres originales pour la relation de travail ?Les commandes d’œuvres originales, comme celles passées entre un journaliste et son employeur, sont formalisées par des contrats qui précisent l’objet de la commande, le format et la date limite de remise. Cependant, même si ces contrats semblent indiquer une certaine liberté, la nature des commandes peut établir un lien de subordination. Dans le cas étudié, la juridiction a constaté que le journaliste était lié par le contenu, la forme et le délai des commandes, ce qui pourrait indiquer une relation de travail salarié plutôt qu’une simple collaboration indépendante.Quels étaient les arguments de la juridiction concernant la liberté de l’auteur ?La juridiction a soutenu que l’auteur restait libre dans la réalisation de la commande et n’était pas soumis à un lien de subordination vis-à-vis de la société Radio France. Cependant, cette position a été contestée, car les propres constatations de la juridiction indiquaient que le journaliste était effectivement lié par des éléments tels que le contenu, la forme et le délai des commandes. Cela a conduit à une violation de l’article L. 7112-1 du Code du travail, car la juridiction n’a pas tiré les conséquences légales de ses constatations.Quelles conséquences a eu la décision de la Cour de cassation ?La Cour de cassation a cassé partiellement l’arrêt de la cour d’appel, en ce qui concerne la requalification des contrats d’auteur en contrat de travail à durée indéterminée. Elle a également annulé la décision de la cour d’appel qui avait débouté le journaliste de sa demande de requalification et de paiement d’indemnités. La Cour a souligné que la société devait renverser la présomption de salariat, ce qu’elle n’avait pas fait, et a renvoyé l’affaire devant une autre formation de la cour d’appel pour qu’elle soit examinée à nouveau. Cette décision souligne l’importance de la présomption de salariat pour les journalistes et la nécessité pour les employeurs de prouver l’absence de lien de subordination. |
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