Abuser de Youtube au travail est une faute mais pas nécessairement une faute grave ou lourde ; attention donc à proportionner la sanction. 36 giga octets de téléchargementsUn salarié de la société Longchamp a été licencié pour avoir fait un usage excessif d’internet en dépit des termes du règlement intérieur, en consommant, sur 3 mois, sur son poste professionnel, 36 giga octets de téléchargements, dont 30 de google vidéo type youtube à des fins personnelles et en consultant plus de 300 pages de connexion internet. Respect du préavisLes faits ne commandaient pas l’éviction immédiate du salarié en raison de l’impossibilité d’effectuer son prévis, sans examen des circonstances concrètes de la faute reprochée au salarié. Une violation du règlement intérieurLe comportement du salarié constituait notamment, une violation du règlement intérieur de la société Longchamp qui prévoit que : « l’usage des fonctions du système informatique en matière de communication devra s’exercer exclusivement dans le cadre de l’activité professionnelle : cela concerne notamment l’internet et la messagerie. Toute utilisation de l’outil informatique à des fins personnelles est interdite sauf cas grave et urgent ; concernant l’utilisation d’internet le personnel sera tenu de se conformer à la charte prévue à cet effet ».
|
→ Questions / Réponses juridiques
Quel est l’impact d’un avertissement général sur un salarié ?Un avertissement très général, tel que celui qui reproche à un salarié la « navigation sur des sites interdits », est considéré comme sans effet. En effet, les sites pornographiques ne sont pas illégaux, ce qui signifie que l’employeur ne peut pas justifier une sanction uniquement sur cette base. Il est essentiel que l’employeur précise les éléments techniques, comme l’heure et le jour de navigation, ainsi que l’adresse IP, pour établir une faute. Sans ces précisions, l’avertissement peut être jugé imprécis et donc inapplicable.Quelles sont les obligations de l’employeur lors d’une sanction disciplinaire ?Lorsqu’un employeur envisage de sanctionner un salarié, il doit suivre une procédure rigoureuse. Selon l’article L 1333-1 du code du travail, le conseil de prud’hommes évalue la régularité de la procédure et la nature des faits reprochés. L’employeur doit fournir des éléments concrets pour justifier la sanction. Si des doutes subsistent, ceux-ci doivent profiter au salarié. Cela signifie que l’employeur a la charge de la preuve et doit démontrer que la sanction est justifiée et proportionnée.Comment la preuve de la faute est-elle évaluée ?Dans le cadre d’une sanction disciplinaire, la preuve de la faute doit être solide et incontestable. Dans l’affaire Reynolds, bien que des constatations aient été faites par un analyste informatique, les éléments techniques présentés n’étaient pas suffisants pour corroborer les déclarations. Il est déterminant que les preuves soient exploitables et claires. Si les éléments fournis par l’employeur sont jugés illisibles ou inexploitables, cela peut entraîner l’annulation de la sanction. Le salarié a également le droit de contester la valeur probante des preuves présentées.Quelles sont les conséquences d’une sanction disproportionnée ?L’article L 1333-2 du code du travail stipule que le conseil de prud’hommes peut annuler une sanction qui est irrégulière, injustifiée ou disproportionnée par rapport à la faute commise. Cela signifie que si la sanction ne correspond pas à la gravité des faits reprochés, elle peut être annulée. Dans le cas de Monsieur [I], la cour a jugé que les sanctions infligées étaient abusives, ce qui a conduit à leur annulation et à une indemnisation pour le salarié.Quels recours a un salarié face à une sanction disciplinaire ?Un salarié peut contester une sanction disciplinaire en saisissant le conseil de prud’hommes. Il peut demander l’annulation de l’avertissement ou de la mise à pied, ainsi que des dommages et intérêts pour préjudice subi. Dans l’affaire Reynolds, Monsieur [I] a contesté les sanctions et a obtenu gain de cause, ce qui a entraîné l’annulation des mesures disciplinaires et une compensation financière. Cela souligne l’importance pour les salariés de connaître leurs droits et les procédures à suivre en cas de litige avec leur employeur. |
Laisser un commentaire