La demande de partage en indivision en 10 Questions / Réponses

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Résumé de cette affaire : Monsieur [B] [I] est décédé le 8 décembre 2012, laissant une succession comprenant un fils, Monsieur [K] [X], issu d’une première union, et une seconde épouse, Madame [M] [Z], avec leurs trois enfants. La succession inclut des biens immobiliers et un passif. En mars 2021, Monsieur [J] [I], l’un des enfants, a été placé sous sauvegarde de justice, puis sous curatelle en novembre 2022, avec Madame [C] [A] comme curatrice. En avril 2023, plusieurs héritiers ont assigné Madame [C] [A], Monsieur [J] [I] et Madame [M] [Z] pour ouvrir les opérations de liquidation et partager la succession, demandant la vente de biens immobiliers et une indemnité d’occupation contre Monsieur [J] [I]. Ce dernier a contesté les demandes, affirmant qu’il n’occupait pas exclusivement le bien et que les demandeurs n’avaient pas prouvé leur droit à l’indemnité. Le tribunal a ordonné l’ouverture des opérations de liquidation et de partage de la succession, désignant un notaire pour procéder aux évaluations et à la vente des biens, tout en déboutant les demandeurs de leur demande d’indemnité d’occupation.

1 – Qu’est-ce que la demande de partage en indivision ?

La demande de partage en indivision est un droit reconnu à tout indivisaire selon l’article 815 du Code civil, qui stipule que « nul ne peut être contraint de demeurer dans l’indivision ».

Cela signifie qu’un indivisaire peut toujours provoquer le partage des biens, sauf si un jugement ou une convention en dispose autrement.

En cas de refus d’un des indivisaires de consentir à un partage amiable, l’article 840 du même code prévoit que le partage peut être demandé en justice.

Le tribunal peut ordonner le partage ou la vente par licitation, conformément à l’article 1361 du Code de procédure civile.

Si la complexité des opérations le justifie, un notaire peut être désigné pour superviser le partage, comme le précise l’article 1364.

Le notaire doit dresser un état liquidatif dans un délai d’un an, selon l’article 1368, qui établit les comptes entre les copartageants et la masse partageable.

En cas de désaccord sur cet état liquidatif, le notaire transmettra un procès-verbal au juge, qui statuera sur les points de désaccord, conformément aux articles 1373 et 1375 du Code de procédure civile.

2 – Quelles sont les conditions de la licitation d’un bien indivis ?

La licitation d’un bien indivis est ordonnée lorsque les biens ne peuvent être facilement partagés ou attribués en nature, comme le stipule l’article 1278 du Code de procédure civile.

Dans ce cas, la vente par adjudication est la solution appropriée, et le tribunal judiciaire est compétent pour procéder à cette vente.

Les demandeurs doivent soumettre une mise à prix pour les biens, qui doit être justifiée par des éléments d’évaluation, conformément à l’article 1274 du même code.

Le notaire commis a la responsabilité d’évaluer les biens et peut faire appel à des agences immobilières pour établir un avis de valeur, comme le prévoit le décret n°2006-936 du 27 juillet 2006.

La mise à prix doit tenir compte des caractéristiques des biens, de leur état général et des ventes comparables dans le secteur.

En cas de désaccord sur la mise à prix, le notaire peut ajuster le prix d’adjudication en fonction des enchères, selon les articles 1271 à 1281 du Code de procédure civile.

3 – Qu’est-ce que l’indemnité d’occupation en indivision ?

L’indemnité d’occupation est une compensation due par un indivisaire qui utilise ou jouit d’un bien indivis de manière exclusive, comme le précise l’article 815-9 du Code civil.

Cette indemnité vise à compenser la perte de revenus que l’indivision aurait pu générer si le bien avait été loué.

Cependant, un indivisaire qui n’exclut pas les autres de l’occupation du bien n’est pas redevable d’une indemnité.

Ainsi, si un indivisaire empêche les autres d’accéder au bien, il peut être tenu de verser une indemnité d’occupation.

Dans le cas présent, les demandeurs ont soutenu que Monsieur [J] [I] occupait le bien de manière exclusive, mais n’ont pas fourni de preuves suffisantes pour justifier cette affirmation.

En conséquence, la demande d’indemnité d’occupation a été rejetée, car les éléments de preuve n’ont pas démontré l’occupation exclusive de Monsieur [J] [I].

4 – Quelles sont les conséquences des dépens dans une procédure de partage ?

Les dépens sont les frais engagés dans le cadre d’une procédure judiciaire, et selon l’article 696 du Code de procédure civile, la partie perdante est généralement condamnée à les payer.

Dans le cadre d’une procédure de partage, les dépens sont souvent considérés comme des frais privilégiés de partage, ce qui signifie qu’ils sont prioritaires dans le remboursement.

Le tribunal peut également décider de répartir les dépens entre les parties, en fonction de la nature du litige et des circonstances de l’affaire.

Il est important de noter que le juge peut, par décision motivée, exonérer une partie de ces frais ou en réduire le montant.

Dans le cas présent, les dépens ont été employés en frais privilégiés de partage, ce qui est conforme à la pratique en matière de partage successoral.

5 – Quelles sont les règles concernant les frais irrépétibles ?

Les frais irrépétibles sont des frais engagés par une partie dans le cadre d’une procédure qui ne peuvent pas être récupérés auprès de l’autre partie.

L’article 700 du Code de procédure civile stipule que le juge peut condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme pour couvrir ces frais.

Le juge doit tenir compte de l’équité et de la situation économique de la partie condamnée lors de la détermination du montant.

Cependant, dans certaines situations, le juge peut décider qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation, même si une partie a perdu.

Dans le cas présent, le tribunal a décidé que chaque partie devait supporter ses propres frais irrépétibles, en raison de la nature familiale du litige.

6 – Qu’est-ce que l’exécution provisoire dans le cadre d’une décision judiciaire ?

L’exécution provisoire est une mesure qui permet à une décision judiciaire d’être mise en œuvre immédiatement, même si elle est susceptible d’appel.

Depuis le 1er janvier 2020, l’exécution provisoire est de droit, ce qui signifie qu’elle s’applique automatiquement à toutes les décisions, sauf disposition contraire.

Cette mesure vise à garantir que les droits des parties soient respectés sans attendre la décision finale sur un éventuel appel.

Dans le cadre d’une procédure de partage, l’exécution provisoire peut être particulièrement importante pour assurer la continuité des opérations de partage.

Dans le cas présent, le tribunal a précisé que la décision était exécutoire de droit à titre provisoire, permettant ainsi aux opérations de partage de commencer sans délai.

7 – Quelles sont les missions du notaire dans le cadre d’un partage successoral ?

Le notaire commis a plusieurs missions essentielles dans le cadre d’un partage successoral, comme le précise le Code de procédure civile.

Il doit convoquer les parties, se faire communiquer tous les documents utiles à sa mission et dresser un état liquidatif dans un délai d’un an.

Le notaire est également chargé d’évaluer la masse partageable, d’établir les comptes entre les copartageants et de déterminer les droits de chacun.

En cas de désaccord entre les parties, le notaire doit transmettre un procès-verbal au juge commis, qui statuera sur les points de désaccord.

Il peut également s’adjoindre un expert si la consistance des biens le justifie, et il doit prendre en compte les donations réalisées et les éventuels dépassements de la quotité disponible.

Enfin, le notaire a la possibilité d’interroger les fichiers FICOBA et FICOVIE pour obtenir des informations financières pertinentes.

8 – Quelles sont les conditions pour qu’un acte de partage soit homologué ?

Pour qu’un acte de partage soit homologué, il doit être établi conformément aux dispositions du Code civil et du Code de procédure civile.

L’article 842 du Code civil stipule que le partage amiable doit être constaté par un acte notarié, qui doit être soumis au juge pour homologation.

Le notaire doit informer le juge de l’établissement de cet acte, et le juge constate la clôture de la procédure si tout est en ordre.

En cas de désaccord sur le projet d’état liquidatif, le notaire doit transmettre un procès-verbal au juge, qui statuera sur les points de désaccord.

L’homologation de l’état liquidatif est essentielle pour garantir que le partage est effectué de manière équitable et conforme à la loi.

Le tribunal peut également ordonner le tirage au sort des lots lors de l’homologation, selon les dispositions applicables.

9 – Quelles sont les conséquences d’un désaccord entre copartageants sur l’état liquidatif ?

En cas de désaccord entre les copartageants sur l’état liquidatif, le notaire doit transmettre un procès-verbal au juge commis, comme le prévoit l’article 1373 du Code de procédure civile.

Le juge peut alors entendre les parties et tenter une conciliation, avant de statuer sur les points de désaccord.

Il a le pouvoir d’homologuer l’état liquidatif ou de renvoyer les parties devant le notaire pour établir un acte constatant le partage.

Cette procédure vise à garantir que les droits de chaque copartageant sont respectés et que le partage est effectué de manière équitable.

Le tribunal peut également ordonner des mesures pour faciliter le déroulement des opérations de partage, en cas de difficultés rencontrées.

10 – Quelles sont les implications de la désignation d’un juge commis pour surveiller les opérations de partage ?

La désignation d’un juge commis pour surveiller les opérations de partage a pour but d’assurer la bonne conduite des opérations et de protéger les droits des parties.

Le juge commis a la responsabilité de veiller à ce que le notaire respecte les délais et les procédures établies par la loi.

Il peut également intervenir en cas de désaccord entre les parties ou de difficultés rencontrées lors des opérations de partage.

Le juge peut entendre les parties et leurs représentants, ainsi que le notaire, pour tenter de résoudre les conflits.

En cas de défaillance d’un copartageant, le juge peut désigner un représentant pour ce dernier, garantissant ainsi que le partage se déroule sans entrave.

Cette supervision judiciaire est essentielle pour assurer la transparence et l’équité des opérations de partage.

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